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3274-chapitre-934

Chapitre 934 – Sans Issue

 

Traducteur/Checker : Gray

Team : World Novel

 

Il est impossible qu’un tunnel s’étende sous le Centre Antarctique sur des centaines de kilomètres. Non seulement une telle structure serait une prouesse d’ingénierie, mais beaucoup trop de personnes — en particulier le stratège de l’armée et quelqu’un d’aussi compétent que le Professeur Obel — en connaîtraient l’existence.

Or, personne ne l’était.

Sunny resta silencieux un moment, puis regarda le vieil homme. Le Professeur Obel se contenta de secouer la tête.

“J’ai bien peur de ne pas pouvoir l’expliquer. Ce qui… n’est pas très surprenant. Depuis que le Sortilège du Cauchemar s’est abattu, il y a beaucoup de choses dans le monde que la science — ou plutôt, notre compréhension scientifique limitée — ne parvient pas à expliquer.”

Sunny soupira.

Génial.

Qu’était-il censé faire maintenant ?

Il était clair que les lois de la nature étaient brisées ou fonctionnaient différemment à l’intérieur du tunnel. L’espace ne se comportait pas comme il était censé le faire… ou peut-être avaient-ils simplement voyagé dans une étrange dimension de poche qui n’était remplie que d’obscurité.

Peut-être étaient-ils tous sous l’influence d’une autre malédiction mentale. Ou peut-être avaient-ils tous été dévorés par l’essaim de la Couvée qui les avait condamnés à un éternel purgatoire.

Qui pouvait le dire ?

Sunny poussa un juron silencieux, puis enroula ses quatre ombres autour de la Chaîne Immortelle pour renforcer sa protection mentale. Rien ne changea. L’obscurité oppressante ne disparaissait pas… au contraire, elle semblait encore plus inquiétante.

Il ferma les yeux un instant.

“Bon. Ne paniquons pas tout de suite.”

Sunny regarda autour de lui, puis se dirigea vers le mur du tunnel et le frappa violemment du poing. Une détonation saisissante retentit dans le tunnel, se répercutant dans l’obscurité. À l’endroit où son gantelet d’acier avait atterri, une petite empreinte apparut, d’où partait un réseau de fissures se propageant dans la pierre froide.

“Remontez dans vos véhicules.”

Tout le monde suivit ses instructions sans poser de questions. Le convoi continua d’avancer. Cependant, cette fois-ci, Sunny le fit s’arrêter au bout de dix minutes et laissa le Rhino seul.

Enroulant les ombres autour de son corps, il activa l’enchantement [Mangeur de Lumière] du Regard Cruel pour éclairer le chemin et retourna dans les ténèbres. Se déplaçant bien plus vite que les véhicules, il atteignit bientôt le lieu de l’arrêt précédent et étudia la section fissurée du mur, puis reprit son chemin.

Le convoi se déplaça à nouveau pendant dix minutes. Ensuite, Sunny leur ordonna de faire marche arrière — le tunnel n’était pas assez large pour que le Rhino et les transports civils puissent faire demi-tour — et de revenir sur leurs pas.

Au bout d’un moment, il donna l’ordre de s’arrêter.

…Ce n’est pas bon.

Ses actions apparemment erratiques n’étaient pas sans raison.

Sunny savait déjà qu’il était possible de retourner à un endroit déjà visité à l’intérieur du tunnel — Belle, Dorn et lui-même avaient parcouru environ six kilomètres lors du repérage initial, puis étaient revenus en toute sécurité au sein du convoi.

Le premier arrêt qu’il avait ordonné était de s’assurer que le même principe s’appliquait toujours. En effet, il avait pu revenir à la partie marquée du mur en parcourant cinq kilomètres.

Le deuxième arrêt avait pour but de vérifier si quelque chose changerait avec la distance… et ce n’était pas le cas.

Ils auraient dû voir depuis longtemps l’empreinte de son poing et le réseau de fissures qui l’entourait, mais il n’y en avait pas. À un moment donné, quelque part entre cinq et dix kilomètres de séparation, la marque avait disparu sans laisser de trace.

Ce qui était une très, très mauvaise nouvelle pour Sunny. Cela signifiait qu’ils ne pouvaient pas retourner à la sortie effondrée du tunnel. Le chemin du retour, ainsi que la seconde option dont il disposait pour s’échapper vers la surface, n’existaient plus.

Fixant l’obscurité, Sunny sentit un frisson glacial lui parcourir l’échine.

S’il avait conduit le groupe d’éclaireurs quelques kilomètres plus loin… auraient-ils été séparés du convoi pour toujours ? Auraient-ils été condamnés à errer seuls dans les ténèbres pour le reste de leur vie ?

Il avait frôlé la catastrophe sans le savoir.

J’ai eu de la chance.

L’une de ses pires craintes était devenue réalité. Sunny était tout à fait capable de se battre contre des ennemis qu’il pouvait terrasser, même si leur force semblait écrasante. Cependant, il était aussi impuissant que les autres face à des circonstances comme celle dans laquelle ils se trouvaient en ce moment — face à des menaces qui étaient à la fois invisibles et inexplicables, condamnant ceux qui les rencontraient silencieusement et sans avertissement.

Par le simple fait d’exister.

Contre de telles menaces, il avait besoin de quelqu’un comme Cassie. Malheureusement, elle était loin, probablement en train de préparer la guerre entre Valor et Song avec le reste des Gardiens du Feu.

…Bordel !

Il regarda les murs de pierre du tunnel, puis les véhicules abîmés du convoi. Ils contenaient près de quatre cents personnes qu’il avait promis de sauver… allait-il devenir un menteur ? Sunny pencha légèrement la tête, puis cligna des yeux.

Attends, à quelle absurdité suis-je en train de penser ? J’ai toujours été un menteur ! Il n’y a rien à faire pour que je le devienne…

Il prit une grande inspiration.

Non… non, c’est bon. Je trouverai un moyen de sortir.

Après tout, il n’avait pas besoin de comprendre la nature du piège. Il lui suffisait de le briser.

D’une manière ou d’une autre…

Sunny se frotta le visage, jeta un dernier coup d’œil aux ténèbres et fit signe à Luster de continuer à faire avancer le Rhino. Avant toute chose, ils devaient s’assurer qu’il n’y avait vraiment aucune limite à l’étrange infinité du tunnel sombre.

Le convoi avança dans l’obscurité, traversant kilomètre après kilomètre. Plusieurs heures passèrent sans que rien ne change. Puis d’autres encore.

Finalement, une journée entière s’écoula. Lentement, un sentiment d’effroi se répandit parmi les réfugiés épuisés et les soldats ordinaires. Même les Irréguliers semblaient tendus.

Sunny ordonna à tout le monde de s’arrêter et de camper. Les gens avaient besoin de repos, et rien ne s’améliorerait s’ils continuaient à avancer malgré tout.

Alors que les soldats commençaient à préparer la nourriture et à aménager des lieux de couchage pour les civils, il s’éloigna un peu d’eux et appela le Sergent Gere.

Ce dernier arriva en trottinant jusqu’à l’endroit où se tenait Sunny, à moitié noyé dans l’obscurité, et demanda d’une voix rauque :

“Oui, Capitaine ? Vous avez besoin de quelque chose ?”

Sunny s’attarda quelques instants, regardant le convoi. Puis il se tourna vers le Sergent Gere et dit :

“Oui, j’ai deux questions à te poser… combien de vivres nous reste-t-il ? Et combien de temps dureront les batteries des transports ?”

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