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3206-chapitre-889

Chapitre 889 – Aucune Trace

 

Traducteur/Checker : Gray

Team : World Novel

 

Le guerrier Éveillé avait tout simplement disparu. Les soldats de la garnison et les ombres de Sunny balayèrent l’ensemble du complexe, mais aucune trace de lui ne fut trouvée. Verne prit même la décision de desceller le dôme de l’ancien observatoire. Mais il n’y avait que du vieux matériel, de l’obscurité et de la poussière à l’intérieur.

Sunny envoya alors ses ombres parcourir la plaine côtière à l’extérieur de la forteresse, dans l’espoir de découvrir un indice. Il n’y parvint pas.

Un sentiment de malaise et d’inquiétude se répandit dans la forteresse isolée.

Alors que les gens se rassemblaient pour apaiser cette tension, Sunny, Verne et le Professeur Obel se rassemblèrent dans le centre de sécurité pour avoir une discussion d’urgence. Mais aucun d’entre eux ne semblait vouloir prendre la parole en premier.

Ils n’avaient tout simplement rien à dire.

Sunny finit par se frotter le visage en soupirant.

“Il n’y a que trois possibilités, je me trompe ?”

Verne le regarda d’un air sombre.

“Et elles sont ?”

Sunny hésita un instant.

“Premièrement… il a peut-être vraiment déserté.”

Le Maître, sévère, se contenta de secouer la tête. Ce geste n’avait rien d’hostile ou de défensif, car Verne n’était pas le genre de chef à manquer de confiance en ses hommes ou en lui-même. Il n’avait pas le genre de fierté fragile qui aurait pu rendre cette déclaration offensante.

“C’est improbable. Je connais très bien cet Éveillé. C’était… c’est un homme robuste.”

Sunny poursuivit en haussant les épaules.

“Pourtant, ce serait la meilleure solution. Les deux autres possibilités sont bien plus gênantes.”

Un froncement de sourcils fatigués apparut sur son visage.

“La deuxième possibilité est qu’il ait été tué, pour une raison quelconque, par une autre personne stationnée à LO49. Le tueur s’est ensuite débarrassé du corps et a fait disparaître les traces du crime. Étant donné qu’il n’est pas facile pour un humain ordinaire de tuer un Éveillé, le suspect le plus probable serait l’un des vôtres, Verne.”

Le Professeur Obel poussa un lourd soupir.

“Vous ne pensez tout de même pas que l’un de ces braves soldats…”

Sunny le regarde d’un air sombre.

“Je ne fais qu’explorer ce qui a pu se passer. Mais ne vous méprenez pas. Nous, les Éveillés, sommes toujours à deux doigts de nous transformer en monstres. Avec la pression qu’exerce l’Antarctique sur les gens… beaucoup commenceront inévitablement à se briser. Quoi qu’il en soit, nous devrions faire attention aux Éveillés qui ont des Aspects permettant de se débarrasser de preuves compromettantes. Verne, c’est toi qui connais le mieux tes soldats, c’est donc à toi que revient cette tâche.”

Verne pinça les lèvres, puis acquiesça silencieusement.

“Et la dernière possibilité ?”

Sunny s’attarda quelques instants.

“Il se peut qu’une Créature du Cauchemar se soit infiltrée dans le centre et qu’elle se cache quelque part entre ces murs. Étant donné que nous n’avons trouvé aucune trace… elle doit être soit très puissante, soit très insaisissable, soit les deux. Comme je suis le meilleur éclaireur d’entre nous, c’est à moi qu’incombe la tâche d’enquêter sur cette possibilité.”

Verne resta silencieux un moment, puis dit sombrement :

“C’est un bon plan. Mais que se passera-t-il si aucun de nous ne découvre quoi que ce soit ?”

Sunny le regarda. Ses yeux étaient plongés dans l’obscurité.

“Il ne nous reste plus qu’à attendre l’arrivée de l’Ariadne et à espérer que personne d’autre ne disparaisse. D’après la dernière communication que nous avons eue avec l’extérieur, il nous parviendra dans quatre jours au plus tôt, et dans onze au plus tard. Nous pouvons sûrement tenir jusque-là.”

Pendant qu’il parlait, le bruit persistant de l’Appel continuait à gratter, à presser, à s’infiltrer dans son esprit.

Verne ferma les yeux un instant.

“Alors, c’est ce que nous allons faire.”

***

Verne commença à enquêter sur ses propres soldats, tandis que Sunny remontait sur le Rhino et envoyait ses ombres explorer LO49 pour la troisième fois de la journée. Il avait peu d’espoir de trouver quoi que ce soit, mais l’idée qu’une horreur insaisissable et étrange se cachait quelque part dans les limites de la forteresse, attendant d’attraper sa prochaine victime, l’empêchait de rester inactif.

Au moins, il avait quelque chose à faire maintenant.

Les personnes enfermées dans le complexe étaient déjà tendues et épuisées, mais avec une nouvelle menace inconnue se profilant quelque part juste à l’abri des regards, leur humeur devenait encore plus sombre et instable. La plupart tenaient bon, pour l’instant, grâce à l’espoir de voir l’Ariadne arriver bientôt.

Sunny connaissait bien l’espoir et savait à quel point il était important dans ce genre de situation.

Pendant que les recherches se poursuivaient, de nouveaux protocoles de sécurité entrèrent en vigueur. Les humains ordinaires n’avaient pas le droit de rester seuls, et un système de responsabilité mutuelle avait été mis en place pour éviter que quiconque ne succombe au Premier Cauchemar de façon inattendue. Les quartiers résidentiels furent équipés de capteurs supplémentaires et d’alarmes, les Éveillés reçurent de puissants stimulants pour rester conscients, et ainsi de suite.

De nombreux soldats furent détachés des murs pour renforcer les patrouilles internes et s’assurer que les protocoles étaient respectés.

Il n’y avait pas de méthode établie pour faire face à une crise comme celle-ci, car la Chaîne des Cauchemars avait changé les règles du jeu. Coupé du Commandement de l’Armée, Verne fut contraint de trouver des mesures complémentaires par ses propres moyens. Heureusement, le Professeur Obel put l’aider. Le vieil homme avait encore en mémoire la descente cataclysmique du Sortilège et la façon dont la Première Génération avait fait face à des problèmes similaires.

Isolé du monde extérieur et entouré d’un nombre inconnu de Portes actives, LO49 tenait bon du mieux qu’il pouvait.

Mais était-ce suffisant ? Sunny ne le savait pas.

Bon sang, bon sang, bon sang…

À sa grande frustration, il ne parvenait pas à prouver qu’une Créature du Cauchemar inconnue se cachait quelque part dans la colonie. Ses ombres avaient exploré chaque recoin de la forteresse, à la fois au-dessus et sous terre, ainsi que plusieurs kilomètres de la plaine côtière enneigée au-delà des murs. Mais en vain.

Soit l’abomination était trop rusée, soit elle possédait des pouvoirs vraiment effrayants, soit elle n’existait tout simplement pas.

Verne ne découvrit rien non plus.

À un moment donné. Sunny se retrouva à étudier l’endroit où sa cohorte et la garnison de LO49 avaient vaincu les Charognards. Deux de ses ombres reniflaient le champ de bataille, une étudiait la Porte lointaine et une gardait un œil sur le professeur Obel.

…Peut-être que ce soldat s’est vraiment enfui. J’ai regardé partout. Il n’y a aucune trace de quoi que ce soit.

Il était presque prêt à croire à cette théorie.

C’est alors qu’une grande silhouette s’approcha du Rhino. Sunny frissonna dans le froid et marcha jusqu’au bord du toit de l’APC. Il regarda Verne, avec une impression de déjà-vu. Son cœur s’effondra soudainement.

“Qu’est-ce qui se passe ?”

Verne le regarda d’un air sombre. Quelques longs instants plus tard, il ouvrit la bouche et dit d’une voix égale :

“…Trois autres personnes ont disparu.”

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