3755-chapitre-25
Chapitre 25 : Admission
Traductrice : Moonkissed
Auteur : Seogwando
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La coupe transversale était nette. Braum regarda avec désespoir l’épée qui avait proprement été tranchée. Ronan répondit sèchement.
« Je n’ai regardé qu’une fois et j’ai appris.
– Apprendre juste en regardant… ? »
L’expression de Braum se durcit brusquement. Heureusement, personne d’autre n’avait entendu les paroles de Ronan.
Les étudiants de deuxième année du département d’arts martiaux, en particulier ceux qui suivaient les cours de Navirose, étaient déjà étonnés au-delà de toute mesure.
« Tout à l’heure… ! Le nouvel élève a utilisé l’épée tournante de Dame Navirose, n’est-ce pas ?
– Même s’il s’agit d’un disciple caché, est-ce possible ? Comment peut-il l’utiliser aussi parfaitement… ! »
Style Navirose, Troisième forme, l’épée tournante.
Parmi les techniques d’épée inventées par Navirose, cette forme servait de point d’orgue.
En faisant tourner tout le corps, et pas seulement l’arme ou des parties spécifiques, la technique maximisait sa puissance et surmontait les différences de physique.
Comme la puissance diminuait considérablement si l’équilibre était même légèrement perturbé, il s’agissait d’une forme très difficile à reproduire, même pour la plupart des diplômés.
Pourtant, Ronan maniait parfaitement l’épée tournante d’un seul regard.
Il restait neuf personnes. Ronan, qui avait maîtrisé Braum, se précipita sur les autres élèves.
Clang !
« Qu’est-ce que c’est que ça ? »
La lame tournait, déchirant l’air. Ronan balança l’épée horizontalement, verticalement, en diagonale, envoyant des coups sur les armes de ses aînés.
Thud !
« C’est quoi ce bordel ! Le nouveau ! »
Boum !
« Oh, c’était ma chère lance !! »
Des sons métalliques et fracassants résonnaient consécutivement. Chaque fois que le corps de Ronan tournait, la poignée brisée d’une arme s’élevait dans les airs.
Parmi les professeurs stupéfaits, aucune conversation ne s’engagea. Navirose, qui observait le combat, éclata d’un rire amer.
« Tu l’as donc volée. »
Navirose se souvint de la fois où elle avait pointé son épée sur la gorge de Ronan lors de l’examen pratique. Il n’y avait qu’une seule occasion de voler la technique. Le fait qu’il n’ait utilisé que la troisième forme, l’épée tournante, parmi les neuf formes, le montrait clairement.
‘J’aurais dû montrer un peu plus de formes à l’époque.’
Un mois seulement s’était écoulé depuis l’examen pratique. Navirose tremblait de satisfaction à l’idée d’avoir enfin trouvé son successeur, ses lèvres se retroussant avec un sentiment de tendresse.
« Pourtant, tu gardes toujours cet air de clown. Essaies-tu de devenir un bouffon ? »
Ronan ralentissait délibérément ses frappes alors qu’il brandissait l’épée. La raison n’était pas claire. Cependant, ses coups étaient sensiblement plus lents que ce qu’il avait montré pendant l’examen pratique.
Suffisamment lents pour être visibles par le commun des mortels.
« Wow, incroyable, Ronan ! Wooaah ! Tout le monde, c’est mon petit frère ! »
Eril cria le nom de Ronan en pleurant à chaudes larmes. La performance éblouissante de Ronan, qui avait vaincu plus de dix adversaires, était impressionnante même pour Eril, qui ne connaissait rien aux épées.
Voyant cela, Ronan sourit.
‘Cela devrait suffire à démontrer mon habileté.’
Clang !
Le corps de Ronan tournoya à nouveau, et l’arme de Nasdo se brisa en morceaux. Il regarda bêtement la poignée de sa rapière, la lame brisée.
« —Merde. »
Nasdo jeta la poignée de côté. Il n’y avait plus personne qui tenait une arme à part Ronan.
Aucun son ne provenait des deux côtés des spectateurs. Tranquillement, Kratir sortit une montre à gousset pour vérifier l’heure.
Le temps qu’il avait fallu pour maîtriser dix seniors, 2 minutes et 28 secondes précisément.
« ….Phew. »
Un frisson parcourut son corps. Un sentiment comparable à celui d’un plongeur découvrant de l’or au fond de l’océan.
L’exaltation d’un éducateur. C’est le moment où Kratir s’apprêtait à proclamer les résultats du concours.
« Vous avez bien combattu, seniors. »
Un salut modeste de la part de l’incomparable Ronan. Le silence était encore si profond que chacun pouvait entendre la voix de Ronan. La première à réagir fut Marya, assise dans le public.
« Pourquoi agit-il ainsi ? »
Marya fronça les sourcils comme si elle venait de voir un chien écrasé sur la route carrossable. Vu le comportement habituel de Ronan, c’était un acte inimaginable. Ronan regarda chaque élève de deuxième année à tour de rôle et ouvrit la bouche.
« C’était un bon match. Je voulais voir jusqu’où mon épée pouvait aller. »
Les étudiants de deuxième année, qui se sentaient vaincus, levèrent la tête. Les pupilles des gens se contractèrent de surprise.
Son ton était complètement différent, comme s’il était devenu une autre personne. Ronan continua à parler d’une manière qui élevait l’estime de soi des seniors et montrait son humilité.
« Même si je me suis précipité, je ne sais pas à quel point vous étiez tous sur les nerfs. Sincèrement, je vous remercie, vous les seniors, d’avoir accédé à ma demande imprudente et impolie. »
La foule commença à s’agiter. L’impression négative de Ronan s’estompait peu à peu. Il baissa la tête comme on enfonce un coin, courtois mais pas servile.
« Je suis Ronan, le nouveau du département des arts martiaux. »
Ayant terminé son bref discours, Ronan jeta un coup d’œil à Eril. Elle s’essuyait les yeux avec un mouchoir en le regardant.
« …Ronan. »
Ronan esquissa un léger sourire. C’était un plan auquel il pourrait réfléchir plus tard.
Il voulait sincèrement rassurer Eril. Les excuses qu’il venait de présenter faisaient aussi partie du processus. La relation entre pairs était un sujet de préoccupation majeur pour les parents, au même titre que la santé de leurs enfants.
Il ne suffisait pas d’être connu comme quelqu’un de doué pour le combat. Il fallaitt qu’il soit convaincu qu’il pouvait s’entendre avec les gens qui l’entouraient.
Ce n’est qu’ainsi qu’il pourrait mettre sa sœur inquiète à l’aise. Ce n’est qu’ainsi qu’elle pourrait continuer à sourire et à vivre sa vie comme toujours, même après l’avoir envoyé dans une institution lointaine.
Ce n’était pas grand-chose de baisser la tête comme ça pour la faire sourire.
Regarde ça, frangine. Je peux le faire.
« Quel junior adorable ! Dire que j’ai douté de toi !!! »
Soudain, la voix de Braum brisa le silence. Il courut vers Ronan, lui attrapa le bras et le souleva.
« Ne dis pas de telles choses, Ronan ! Tu nous as tous vaincus grâce à ton habileté légitime ! Moi, Braum, je te reconnais !!!
– Ce n’était que de la chance.
– Hahaha ! Quel génie discret ! Directeur, veuillez déclarer le vainqueur !
– Ah, oui. »
Kratir, qui reprenait tardivement ses esprits, regarda les étudiants de deuxième année. Leurs visages adoucis étaient beaucoup plus apparents qu’auparavant.
« …Il est vraiment bien, hein ?
– Oui, vraiment. Je pensais qu’il n’était qu’un vaurien vivant de son talent.
– Un débutant solide ! »
Kratir se souvenait des paroles de Ronan. Lui-même trouvait que la façon dont Ronan avait géré la situation était assez mature pour son âge. Il avait résolu avec grâce une situation qui aurait pu créer des frictions émotionnelles.
« Je vais donc annoncer le vainqueur. Le gagnant de cette ‘salutation décontractée’ est… »
Il ne s’attendait pas à un tel résultat. Kratir sourit.
« Première année ! L’étudiant Ronan !
– Wowowowowowowow ! »
L’atmosphère jusqu’alors calme explosa en acclamations. Des applaudissements tonitruants éclatèrent, quelle que soit la faction. Kratir serra les poings en l’air et les leva.
Whoosh !
Les pieds de Ronan s’élevèrent, créant un haut podium. En un instant, Ronan, qui avait atteint les airs, poussa un juron.
« Merde, qu’est-ce que c’est ? »
Depuis l’estrade, la vue de Philleon s’étendit. C’était ici qu’il allait passer les cinq prochaines années. Son propre nom était un scandé, un nom qu’il entendrait pendant des années. Ronan sourit.
« …C’est plutôt bruyant. »
****
La cérémonie d’entrée qui suivit se déroula sans encombre. La brève introduction à la magie se termina par une victoire écrasante des seniors. À l’exception d’Elizabeth, la meilleure élève de première année, tous les neuf avaient perdu face aux élèves de deuxième année.
« Je m’excuse, Elizabeth ! »
Les vaincus regardèrent Elizabeth et baissèrent la tête. Cependant, la fille à la queue de cheval cramoisie tourna la tête d’un air hautain, renifla, et ce fut tout.
« Hmph.
– S’il vous plaît, pardonnez-nous ! »
Ce spectacle faisait penser à un chat gâté d’une famille riche. Elizabeth n’accepta pas les excuses de ses camarades de classe et retourna à sa place avec son élan.
Submergée par son énergie, Aselle devint timide et recula.
« Une telle personne est ma camarade de classe…
– Exactement. On dirait qu’on est foutu Aselle. »
Après diverses procédures, Shullifen et Elizabeth, les meilleurs élèves de chaque département, récitèrent leur serment.
S’efforcer d’apprendre et de façonner l’avenir, et ainsi de suite. La cérémonie d’entrée s’était terminée par les félicitations de Kratir et des professeurs.
« Puisque vous avez travaillé dur, vous devez relâcher votre tension, n’est-ce pas ? Le rassemblement aura lieu dans la salle principale du château de Galerion. Tout le monde est prié de s’y rendre ! »
Ensuite, une réception pour les nouveaux étudiants fut préparée, mais en tant que spectateur, Eril ne pouvait pas y assister. Ronan quitta précipitamment la réception pour l’accompagner.
« Aselle, amuse-toi d’abord avec Marya. Je vais raccompagner Eril tout seul.
– Euh, bien sûr… »
Une calèche attendait déjà devant la porte principale. Ronan emballa soigneusement les objets qu’il voulait donner à sa sœur.
Même s’il transférait ses affaires le plus lentement possible, la fin était arrivée. Eril prit la parole.
« Je me suis tellement amusée. C’était la période la plus heureuse de ma vie.
– Tu exagères.
– Non. Maintenant je peux vraiment me détendre, petit frère. Quand est-ce que je pourrai te revoir après mon départ ?
– Pendant les vacances d’été… donc dans environ cinq mois.
– Heh ! C’est une longue période. Mais au moins, je n’aurai pas à m’inquiéter pour mon jeune frère, n’est-ce pas ? »
Ronan acquiesça. Devant la gare, une voiture qui avait été réservée à l’avance attendait. Cita, qui était perchée sur l’épaule de Ronan, tourna son visage vers Eril.
« Bye~
– Prends soin de toi, Cita. »
Eril souriait toujours, mais son ton était teinté de regret. Elle caressa le visage de son frère et lui parla doucement.
« Tu dois bien manger. Écris-moi une lettre une fois par mois… Non ! Une fois par semaine. Ne suis pas de personnes inconnues. Ne te bagarre pas avec tes amis sous prétexte que tu es fort. Et si tu as une petite amie, n’oublie pas de me le dire.
– Je penserai aux deux derniers points. »
Ronan rit nonchalamment. Eril lui remit son col en place.
« Eh bien, j’y vais. »
Eril monta dans la calèche. Ronan fit un signe de la main jusqu’à ce que la calèche devienne un petit point et disparaisse. Cita, qui regardait l’endroit où elle était partie, baissa profondément la tête.
« Bye… »
Ses ailes, toutes les quatre, s’abaissèrent. On aurait dit qu’il s’était attaché à Eril en seulement deux jours. Ronan regarda l’endroit où le chariot avait disparu et poussa un soupir.
« Cinq mois, hein ? »
Cela lui paraissait excessivement long. En réalité, s’ils voulaient se voir, ils pouvaient le faire tous les week-ends. Il était autorisé à quitter les lieux le week-end, après tout.
Mais Nimbuten était tout de même assez loin. Même en tenant compte du trajet aller-retour, cela prendrait deux bons jours. Alors qu’il réfléchissait à quelque chose, Ronan murmura pour lui-même.
« Combien coûte une maison décente à Jido, de toute façon ? »
Si Eril déménageait aussi à Jido, cela résoudrait le problème. Pour la première fois de sa vie, il ressentait le besoin d’économiser de l’argent.
Mais il n’avait pas l’intention de s’y consacrer tout de suite. L’argent s’accumulerait progressivement, et pour l’instant, ce n’était pas cela qui comptait le plus.
– Si tu cherches la connaissance, va à Phillion.
« Enfin. »
Il n’avait pas oublié un seul instant les paroles d’Adeshan. Beaucoup de choses s’étaient produites, mais au final, il avait réussi à atteindre son objectif principal.
« Cita, allons-y. »
Ronan tourna ses pas vers Philleon. Ce n’était que le début.