Chapitre 18 – Réalité virtuelle [6]

Traducteur/checker : Phosphophyllite

Team : World Novel

Souriant d’un air moqueur, Jin regardait Kevin d’un air narquois :

– Pfff, tu ne peux même pas te souvenir du visage de tes propres coéquipiers?

En haussant un sourcil, Kevin se retourna et regarda Jin avec scepticisme.

– Oh ? Alors que toi tu t’en souviens ?

Jin feignit de n’avoir pas entendu Kevin et s’éloigna.

Abasourdi, Kevin regarda impuissant en direction d’Emma et Amanda, mais fut étonné de les voir se battre.

Se déplaçant rapidement entre les arbres, Emma était actuellement poursuivie par Amanda dont le visage restait impassible.

– Swish!

– Swish!

– Swish!

Sortant son arc à une vitesse surhumaine, les doigts d’Amanda dansaient entre l’arc et le carquois. Bientôt, trois flèches volèrent dans la direction d’Emma à une vitesse imperceptible à l’œil nu.

-Thud! -Thud! -Thud!

“Arrête! Arrête! Arrête! Je capitule!”

Se mettant à couvert derrière un arbre, Emma leva les mains en signe de défaite. Elle jeta un œil effrayé sur les flèches incrustées sur l’arbre où elle se cachait. Chaque flèche avait pénétré l’écorce épaisse de l’arbre.

En regardant de près, la pointe de chaque flèche n’était qu’à quelques centimètres du visage d’Emma. Elle frissonna. Si Amanda ne s’était pas retenue, Emma aurait peut-être réellement perdu la vie.

Secouant la tête, Kevin commençait à se dire qu’être avec de tels coéquipiers n’était pas l’idée du siècle. Puis il reporta son attention sur la jeune fille, non sans avoir poussé un long soupir.

C’était une belle jeune fille à la peau claire, de petite taille. Elle avait de longs cheveux noirs légèrement bouclés qui descendaient jusqu’à son dos. Ses grands yeux étaient légèrement couverts par une frange carrée.

– Es-tu venue me demander de te protéger?

– N-non!

Secouant rapidement la tête, la jeune fille pointa timidement en direction d’un autre groupe de personnes au loin.

– Ils ont dit… qu’ils savaient où se trouvait une tâche cachée…

Jetant un bon coup d’œil aux membres au loin, Kevin se souvint des personnes qu’il avait déjà vues dans la salle d’attente.

Bien qu’il ne se souvienne pas de la jeune fille, il se rappelait deux des quatre individus rassemblés.

Ils étaient les plus arrogants et fiers de la bande, donc bien sûr, il les connaissait.

Si sa mémoire était bonne, ils devaient être classés autour de la centaine et étaient extrêmement fiers de leur rang. Ils étaient tellement fiers et arrogants qu’ils pensaient pouvoir affronter Kevin à armes égales.

Comme on le dit souvent…

Les gens puissants deviennent souvent confiants, et les gens confiants deviennent souvent vaniteux.

Le pouvoir monte à la tête de tout le monde. Cela aurait pu être la même chose pour Kevin mais parce qu’il avait un objectif clair, il réussissait à réprimer ses désirs intérieurs.

Secouant la tête, il se dirigea vers eux.

Même s’il ne voulait rien avoir affaire avec eux, il ne pouvait pas passer à côté d’informations sur une tâche cachée. Il demanda à sa jeune coéquipière :

– Ah, au fait, comment t’appelles-tu?

Regardant timidement vers le bas, la jeune fille évita le regard de Kevin et balaya sa main vers la droite, un écran apparut devant Kevin.

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ID utilisateur : Ava Leafz

Âge : 16

Photo : (Image holographique)

Programme : Programme Héroïque Année 1

Classement scolaire : 1078/2055

Potentiel : Non classé

Profession : Dresseuse de monstres

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“…Ava ? Dresseuse de monstres ? ”

Touchant son menton, Kevin regarda les informations qui lui étaient présentées. Si l’on demandait à Kevin quelle profession il considérait comme la plus forte au monde, Kevin dirait sans aucun doute la classe des dresseurs de monstres.

Habituellement, la plupart des gens considèrent l’escrime, ou l’art de la magie comme les meilleures professions. Cependant, Kevin n’était pas d’accord.

Selon lui, la plus redoutable était celle de dresseur de monstres. Chaque personne naissait avec un certain niveau de talent. Ce niveau était une limite fixe qui ne pouvait jamais être modifiée, quoi que l’on fasse.

…Enfin, sauf si vous étiez Ren ou Kevin, tous deux étant des exceptions.

Si votre talent était classé D, alors le meilleur que vous pouviez atteindre tout au long de votre vie était de devenir un héros de rang D.

Une fois que vous atteigniez la limite de votre talent, peu importe combien de temps supplémentaire vous passiez à vous entraîner, vous ne pourriez jamais vous améliorer.

Kevin ne connaissait que trop bien le désespoir à être conscient de sa propre médiocrité. À l’origine, le talent de Kevin était terrible. Il était si mauvais que pendant toute son enfance, il avait été victime de moqueries. Alors que d’autres autour de lui montraient un talent incroyable qui les faisait se distinguer de leurs pairs, Kevin était né avec un talent de rang E. Le pire niveau que l’on puisse avoir.

À l’époque, ses parents, qui avaient également de faibles talents, se blâmaient. Heureusement, Kevin était solide et n’avait jamais été attristé par son faible niveau de talent.

Enfin, jusqu’à ce que ce jour fatidique arrive…

C’était le jour où des démons avaient réussi à infiltrer sa ville natale, tuant tout le monde sans remords. Comme sa ville natale était loin de toute grande ville, aucun secours n’était arrivé avant l’aube, cinq heures après le début du massacre.

Ses parents avaient sacrifié leur vie pour le cacher des démons…

– Nous sacrifier pour te laisser vivre devrait suffire à expier le fait de t’avoir fait naître avec un talent si faible qui t’a fait souffrir pendant toute ton enfance.

Avec le plus doux des sourires, ce furent les derniers mots que ses parents lui dirent avant de fermer la trappe qui menait à la cave et de disparaître à jamais.

Il n’avait toujours pas surmonté ce jour qui le hantait encore dans ses rêves, comme une maladie incurable qui dévorait sans cesse son corps. Comme si une graine implantée en lui érodait lentement son état d’esprit. Kevin ne se souvenait pas du nombre de fois où il s’était réveillé à cause des cauchemars, pour ne trouver que ses draps trempés de sueur.

Mais Kevin avait depuis lors accès au système. Grâce au système, il avait réussi à transcender complètement, son corps, son talent, sa mentalité.

Tout en lui avait changé.

Il était passé d’un minable talent de rang E à un talent de rang SSS en l’espace de quelques mois grâce à un élixir étrange que le système lui avait fourni.

Mais, qu’est-ce qui détermine le talent?

Le talent est une mesure de l’aptitude naturelle.

Dans ce cas, le talent était évalué en fonction de la profession que l’on avait.

Une profession, comme les limites de talent, était quelque chose qui ne pouvait être choisi ni changé.

Vers l’époque du second cataclysme où les humains ont pu accéder au mana, d’étranges fenêtres de statut similaires à celles qui apparaissent dans les jeux étaient apparues devant tout le monde.

À partir de ce moment, l’ère des “éveillés” était arrivée. Lentement, les gens avaient commencé à se familiariser avec le mana grâce auquel ils avaient eu accès à des pouvoirs surnaturels. Des pouvoirs qui leur permettaient de faire des choses qu’ils n’auraient jamais pu espérer accomplir dans le passé.

Si quelqu’un prêtait une attention particulière à sa fenêtre de statut, il aurait remarqué que, juste en dessous de son statut, il y avait une petite section appelée profession.

C’était votre talent naturel.

Si votre fenêtre de statut indiquait “Maîtrise de la lance”, cela signifiait que votre aptitude à la maîtrise de la lance était naturellement amplifiée.

Cela signifie que si une personne douée dans l’art de la lance s’entraînait dans l’art de l’épée, sa compréhension serait loin d’être aussi rapide que sa compréhension de l’art de la lance.

Bien sûr, tout le monde avait des niveaux de talent différents en ce qui concernait leur talent naturel. Cela signifiait que même si quelqu’un était doué dans l’art de la lance, sa limite de talent était toujours présente. Donc, si votre limite de talent était de rang D, alors dans votre vie, vous ne pouviez être qu’un héros de rang D spécialisé dans l’art de la lance.

Dans le cas d’Ava, la raison pour laquelle Kevin croyait que son talent était le meilleur, c’était parce qu’elle n’avait pas de limite de talent.

Les dresseurs de monstres n’ont pas de limite de niveau parce qu’ils n’en ont pas besoin. Ce qui importait, c’étaient les monstres, pas le dresseur lui-même. Un dresseur de monstres pouvait apprivoiser un nombre illimité de bêtes, quel que soit leur potentiel. Cela faisait des dresseurs de monstres certains des adversaires les plus effrayants à affronter.

Malheureusement, dans cette période du roman, les dompteurs de monstres n’étaient pas particulièrement estimés. Cela était dû à la difficulté inhérente à la domestication d’un monstre, processus nécessitant de nombreuses étapes complexes.

De plus, le fardeau financier engendré par l’élevage d’un monstre était tel que même les plus riches auraient eu du mal à le gérer. Cela était particulièrement vrai dans le cas de l’élevage d’un animal de compagnie de rang S. Ces derniers se nourrissaient de noyaux de monstres.

Au moment où ils atteignaient leur pleine maturité, il fallait leur fournir quotidiennement l’équivalent de la consommation alimentaire quotidienne d’une ville entière pendant des années.

C’était tout simplement inefficace.

Mais pour Kevin, cela n’avait pas d’importance car…

Il avait le système !

Avec le système, obtenir des noyaux de monstres ou des manuels n’était pas difficile. Il lui suffisait de terminer une quête pour gagner facilement des noyaux de rang inférieur.

Si son talent avait été celui de dompteur de monstres au lieu de celui d’épéiste, il aurait pu élever une armée de monstres de rang S avec lesquels il aurait pu combattre le roi démon.

– Nous sommes arrivés…

S’arrêtant devant le groupe, Kevin ignora leurs regards méprisants et leur sourit légèrement.

– Alors, où se trouve la tâche cachée ?

……

– Encore quatre minutes.

Vérifiant le temps restant, je me suis rapidement éloigné de l’endroit où je me cachais.

Il fallait que je trouve un endroit sûr pour me reposer avant de continuer vers le refuge.

C’était la stratégie que Kevin avait utilisée lorsqu’il faisait cette épreuve, et cela avait fonctionné. En changeant constamment de lieu, il était plus difficile pour le ‘chasseur’ de trouver ma position exacte.

Bien que le ‘chasseur’ traquait par l’odeur, cela ne signifiait pas qu’il se concentrerait uniquement sur moi. Non, il se dirigerait évidemment vers la proie la plus facile.

Si on lui présentait deux choix, la proie A et la proie B, le chasseur se dirigerait par défaut vers la cible la plus facile à chasser. Si la proie A, qui changeait constamment de lieu, était plus difficile à chasser que la proie B, qui se cachait au même endroit sans bouger, alors il irait sans aucun doute vers la proie B.

Ainsi, pendant les 19 dernières minutes environ, j’ai constamment changé de position.

Les chasseurs n’étaient pas des adversaires que je pouvais affronter.

Chaque chasseur était une réplique précise des bêtes célèbres que l’on pouvait trouver après le second cataclysme.

Chaque bête présente était classée de rang G à rang D, dont seuls une poignée d’étudiants pouvaient combattre ou fuir. Il n’y avait aucune chance que je puisse résister plus de quelques secondes contre une bête de rang D. La seule option qui s’offrait à moi depuis le début était celle-ci.

Se balader avec assurance sans craindre de rencontrer des bêtes dangereuses n’était qu’une chose que les protagonistes pouvaient faire.

Je n’étais pas encore à ce niveau.

Bien que j’aie toujours dit que je ne voulais pas interagir avec les protagonistes, cela ne signifie pas que je n’aspirais pas à leur ressembler.

J’aspirais certes à une vie paisible, mais pouvait-on vraiment l’atteindre sans pouvoir, dans un monde où le pouvoir régnait par-dessus tout ?

Je me demandais quand j’avais changé ?

Je n’étais pas comme ça avant.

Je pensais que tout était ennuyeux et je n’avais pas de but à atteindre.

Je me souviens que tout me semblait sombre. Tout, sauf mon ordinateur et les commentaires que je recevais de mes lecteurs, me paraissait ennuyeux et dérangeant.

Peut-être que j’attendais de mourir pour me débarrasser de cette vie ennuyeuse.

…Et alors que je pensais que ma vie touchait à sa fin, je me suis retrouvé à l’intérieur de mon propre roman.

Depuis lors, mon monde a soudainement pris des couleurs.

J’avais une famille, accès à la magie et un but à atteindre.

Et qui aurait pu imaginer se retrouver à l’intérieur d’une véritable machine virtuelle ?

C’est vrai… j’avais déjà décidé, quand j’avais découvert que je n’avais pas fini mon roman, que je ferais de mon mieux pour être aussi fort que le protagoniste ou du moins pour approcher son niveau.

Je souriais sans trop savoir pourquoi et je regardais le ciel azuré et les arbres à perte de vue.

“La vie est belle…”