Accueil Article 3216-chapitre-897

3216-chapitre-897

Chapitre 897 – Océan Silencieux

 

Traducteur/Checker : Gray

Team : World Novel

 

Après que Sunny eut brisé la malédiction et passé deux jours à secourir les personnes hypnotisées, sauvant ainsi des dizaines de vies, l’horreur qui se cachait dans les vagues noires et froides semblait avoir quitté les environs de LO49.

Les victimes avaient retrouvé leurs sens, et tous les habitants purent à nouveau les voir et les entendre clairement. Au cours des heures qui suivirent, personne ne montra le moindre signe d’être sous l’influence de la malédiction. Les disparitions cessèrent.

Et l’Ariadne était censé arriver prochainement.

Les habitants de la forteresse, épuisés, effrayés et secoués, commençaient timidement à se détendre. Leur fragile espoir fleurit et s’épanouit.

Toutefois, la personne la plus responsable de ce changement positif — Sunny — ne ressentait aucunement leur joie ou leur soulagement. Au contraire, à chaque minute qui passait, son malaise et son sentiment d’inquiétude ne faisaient que croître.

Il n’aimait pas ce qui se passait, pas du tout.

Marchant dans les rues enneigées du complexe, Sunny étudiait les visages animés des soldats en patrouille avec une expression troublée sur le sien. Il était sinistre et sombre.

…Ça n’a pas de sens. Rien de tout cela n’a de sens.

S’approchant du centre de sécurité, il posa sa main sur le panneau d’une serrure biométrique sophistiquée. Le capteur était censé lancer un balayage complet, mais les secondes passaient et rien ne semblait se passer. Ce fichu appareil était en panne.

Sunny le fixa un instant, puis soupira et frappa la lourde porte en alliage d’un coup de poing. Rapidement, elle fut déverrouillée manuellement de l’intérieur par un soldat assoupi, qui autorisa Sunny à entrer.

En entrant dans le centre de sécurité, Sunny épousseta la neige sur ses épaules, regarda autour de lui et se dirigea vers Verne.

“Quelle est la situation ?”

Verne envoya un de ses officiers avec une liste d’ordres, puis regarda son jeune collègue et haussa les épaules.

“Rien n’a changé. La Terreur — ou quelle que soit cette abomination — semble être passée à autre chose.”

Sunny serra les dents.

“Quand est-ce qu’une Créature du Cauchemar a déjà tourné la page ? Tu te fais des idées.”

Le Maître plus âgé fronça les sourcils.

“Nous ne pouvons pas en être sûrs, bien entendu, mais la disparition de la malédiction parle d’elle-même. Il ne faut pas se faire d’illusions. Bien que les créatures capables de manipuler l’esprit soient extrêmement dangereuses, elles manquent souvent de moyens directs pour lancer une attaque efficace. Peut-être a-t-elle décidé de chercher une proie plus facile après que tu te sois montré capable de démanteler son attaque mentale.”

Sunny le fixa un peu, puis secoua la tête.

“Une Terreur Corrompue est une Terreur Corrompue. Nous n’avons probablement pas encore vu une fraction de sa puissance, alors pourquoi abandonnerait-elle simplement et partirait-elle ?”

Verne se frotta le visage et soupira.

“Prends en compte le fait que le Rang et la Classe de la créature ne sont que des conjectures. Nous ne savons pas vraiment quelle était sa puissance. Quoi qu’il en soit, comment expliquer autrement le fait que la malédiction soit partie, et que plus personne ne disparaisse ?”

Sunny hésita un instant.

“Peut-être a-t-elle décidé de changer de tactique. Peut-être qu’elle rassemble de la puissance pour une attaque singulière et écrasante. Peut-être qu’elle aime simplement jouer avec sa proie. Qui sait ?!”

Son homologue détourna le regard avec une expression sombre.

“…D’accord, mais que veux-tu que je fasse ? Ce n’est pas comme si j’avais relâché les mesures de sécurité. Nous sommes toujours en état d’alerte et préparés à la bataille. Nous gardons les civils enfermés et concentrons nos défenses sur le mur sud. Je ne vois pas ce qu’il y a d’autre à préparer.”

Sunny poussa un soupir de frustration.

“Tout ce que je dis, c’est que ce n’est pas le moment de se reposer sur ses lauriers. Au contraire, nous devons nous préparer en vue d’une hausse soudaine de la crise.”

Verne le regarda fixement pendant quelques secondes.

“Et tout ce que je dis, c’est que nous faisons déjà tout ce que nous pouvons. Même si elle est infime, la possibilité que tu aies raison existe toujours, alors nous devons le faire. C’est ma position en tant qu’officier responsable de la sécurité de chaque personne à l’intérieur de cette installation. Mais personnellement… Je pense que l’épuisement et la paranoïa prennent le dessus sur toi, Sunless. Ça a été dur pour nous tous.”

Sunny resta silencieux un moment, puis reprit d’une voix modérée :

“Je ne me suis jamais égaré dans ma paranoïa.”

Ce disant, il grimaça et partit.

Peut-être que j’ai vraiment tort cette fois-ci. Même si ce n’est pas le cas, Verne a raison… que pouvons-nous faire d’autre ? Jusqu’à l’arrivée de ce maudit vaisseau, nous ne pouvons pas faire grand-chose de plus.

Mais pourquoi se sentait-il si perturbé ? Pourquoi son sentiment de malaise était-il si pressant ?

En sortant du centre de sécurité, Sunny resta sur place pendant un moment, une expression sombre sur le visage. Au bout d’un moment, il remarqua Luster qui traînait dans les parages, et l’appela.

“Euh… oui ? Vous vouliez quelque chose, capitaine ?”

Sunny s’attarda un instant, puis hocha la tête.

“Oui, en effet. Rassemble les autres et dis-leur de rester près du Rhino. Assure-toi aussi qu’il est prêt à bouger, au cas où nous devrions quitter cet endroit en vitesse.”

Luster cligna des yeux plusieurs fois, le regardant avec une expression effrayée. Puis, il déglutit.

“Ah… compris, monsieur. Dans ce cas, je vais m’en occuper.”

Il laissa le jeune homme partir. Sunny se tourna vers le sud et fixa le mur lointain pendant un moment. Il fronça les sourcils, puis se dirigea vers lui.

La plage était froide et plongée dans l’obscurité, comme toujours. Les vagues noires continuaient leur éternel assaut infructueux sur le rivage. Elles allaient et venaient dans un large bruissement réverbéré, donnant l’impression que l’océan tout entier respirait.

Sa chaise était toujours là, au bord de l’eau, avec une thermos vide posée sur les pierres à proximité.

Descendant du mur. Sunny se dirigea lentement vers l’eau et s’arrêta juste à sa portée, fixant la vaste étendue ondulante de l’océan froid avec un profond froncement de sourcils. Ses yeux fatigués étaient cachés dans l’ombre.

Regardant les vagues, il murmura :

“Où es-tu, bâtard ? Qu’est-ce que tu prépares ?”

…Bien sûr, l’océan resta silencieux. Il n’y eut pas de réponse.

error: Contenue protégé - World-Novel