Chapitre 883 – Sortie

Traducteur/Checker : Gray

Team : World Novel

Il n’y avait pas beaucoup de temps pour se préparer et élaborer des plans, car les abominations allaient atteindre LO49 très bientôt. Les alarmes stridentes retentirent dans toute l’installation, et des projecteurs puissants s’allumèrent sur les murs, inondant de lumière la plaine enneigée. Les civils se précipitèrent vers les abris, tandis que les soldats couraient vers les fortifications défensives.

Sunny et sa cohorte suivirent, invoquant leurs Mémoires et se préparant calmement au combat. Alors qu’ils marchaient dans un froid glacial, il prit la parole :

“Après nous être occupés de ces Créatures du Cauchemar, tout le monde doit rester éveillé jusqu’à ce que nous embarquions sur le navire. Vous connaissez la marche à suivre. Nous ne dormirons pas pendant une semaine. Peut-être deux. Demandez des stimulants à Quentin et veillez les uns sur les autres.”

Les Diables grommelèrent. Ils avaient déjà effectué des missions de longue durée dans des régions où le sommeil était mortel. Une semaine, c’était désagréable, mais faisable… deux semaines, par contre, ça allait être un défi infernal.

J’espère juste que l’Ariadne arrivera à temps.

Ce n’est pas comme s’ils avaient la possibilité de s’asseoir et d’attendre…

C’est alors que quelqu’un interpella Sunny.

“Hé, toi… euh, Maître Sunless, ou peu importe… que se passe-t-il ?”

Il regarda sur le côté et vit Beth, l’assistante du Professeur Obel, qui grelottait dans le froid dans ses vêtements civils et sa blouse de laboratoire. Les cheveux de la jeune femme étaient attachés en chignon, comme d’habitude, mais quelques mèches tenaces s’étaient libérées et dansaient maintenant dans le vent.

Son visage pâle affichait une mine irritée, mais il pouvait voir la peur et l’inquiétude se cacher derrière ce masque capricieux.

Depuis une semaine, Sunny passait le plus clair de son temps avec les scientifiques ou près d’eux. Lorsqu’il s’absentait, l’une de ses ombres montait généralement la garde. Il avait beaucoup parlé avec le vieil homme, apprenant toutes sortes de choses sur les temps tumultueux de la Première Génération, le monde d’avant, et la compréhension scientifique — ou plutôt l’absence de compréhension — du Sortilège du Cauchemar.

Il avait donc appris à bien connaître Beth. C’est pourquoi il savait pertinemment qu’elle faisait exprès de ne pas se souvenir de son nom.

Bon sang. Elle est encore plus mesquine que moi !

Alors que l’acier sombre de la Chaîne Immortelle surgissait du néant et embrassait son corps, Sunny regarda la jeune femme et sourit.

“Qu’est-ce que tu crois qu’il se passe ? Il y a une énorme Porte et un grand nombre de Créatures du Cauchemar qui arrivent par ici. Nous allons nous en occuper rapidement. Toi, tu rentres, tu rassembles les scientifiques et tu t’enfermes dans la pièce sécurisée. D’accord ?”

Elle s’attarda un instant, puis acquiesça.

“Oui… d’accord.”

Ce disant, Beth se retourna et courut vers la porte du centre de recherche. Sunny secoua la tête et continua à avancer. Ils atteignirent rapidement le sommet du mur nord et observèrent la vaste étendue de la plaine côtière.

Aucune des abominations n’avait encore atteint le complexe, mais ce n’était qu’une question de temps. Tandis que les tourelles gémissaient, accélérant leurs mécanismes, Samara plaça son fusil sur le rebord du mur et regarda à travers la lunette.

Verne, qui était maintenant vêtu d’une armure de plaques polies, tenant un bouclier et une épée courte dans ses mains, regarda Sunny.

“Qu’en penses-tu ?”

Sunny resta silencieux un moment. Ses ombres suivaient toujours l’essaim de Créatures du Cauchemar, et il les étudiait.

Il avait été honnête en disant qu’ils avaient eu de la chance. En ce qui concerne les Portes de Catégorie Trois, celle-ci était étonnamment faible. Il était même déconcerté par le fait que celle-ci affectait autant la force de l’Appel. La puissance de la vague d’abominations qu’elle apportait était incomparable à celle de la Ruche de Pierre, par exemple. À l’époque, les Irréguliers avaient dû affronter une vingtaine de créatures Corrompues.

Cette fois-ci, il n’y en avait que deux, et la plus forte d’entre elles était juste un Démon. Bien sûr, le mot “juste” pouvait difficilement s’appliquer à un Démon Corrompu, mais tout de même…

Finalement, Sunny prit la parole :

“Ce n’est pas grave. Je m’occupe du Gardien de la Porte, et toi, tu t’occupes de l’autre Corrompu. L’Éveillée Kim te soutiendra. Tu peux t’en charger ?”

Demander à un Éveillé moyen de combattre une abomination Déchue n’était pas une requête facile. Mais demander à un Maître moyen d’affronter un Corrompu l’était moins, car tous les Maîtres étaient des élites par définition. Il y avait une distinction fondamentale entre les Éveillés et les Ascendants, car contrairement aux premiers qui n’avaient pas choisi ce qu’ils étaient devenus, les seconds ne pouvaient être ce qu’ils étaient que par choix.

Sunny était donc raisonnablement sûr que Verne survivrait à un combat contre un charognard Corrompu.

Le Maître local hésita un instant, puis hocha la tête.

“Je m’en occupe.”

Sunny sourit.

“C’est l’esprit.”

Après quoi, il fit un pas en avant et bondit du mur vers les ténèbres froides en contrebas. Les soldats de la garnison semblèrent surpris par ce saut soudain, mais les Diables restèrent nonchalants. Ils étaient depuis longtemps habitués aux actions bizarres de leur capitaine.

Atterrissant sur la neige, Sunny réfléchit un instant à la situation. Il se demandait s’il devait invoquer Sainte… finalement, il décida de ne pas le faire, pour l’instant. Son aide ne serait nécessaire que si l’ennemi s’avérait plus dangereux qu’il ne l’avait estimé.

Sunny invoqua, malgré tout, le Péché de Réconfort.

Alors que sa main s’emparait de la poignée d’onyx de la magnifique épée longue, des chuchotements fantomatiques assaillirent son esprit. Il était déjà mis à rude épreuve par l’attraction insidieuse et épuisante de l’Appel, et le fardeau supplémentaire semblait encore plus lourd. Sunny grimaça et secoua la tête, les chassant.

Si ennuyeux…

Le Péché de Réconfort s’attaquait à sa santé mentale, ses murmures devenant lentement plus clairs, plus forts, plus insistants…

À ce moment-là. Le fusil de Samara envoya une décharge, et le son d’une balle magique franchissant le mur du son résonna au loin. Un instant plus tard, les tourelles s’animèrent, envoyant une grêle d’obus en tungstène sur l’essaim d’abominations qui s’approchaient.

Le sourire aux lèvres. Sunny envoya de l’essence dans ses muscles et se lança à la poursuite des balles.