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2962-chapitre-735

Chapitre 735 – Règlement de Comptes

 

Traducteur/Checker : Gray

Team : World Novel

 

Sunny s’assit confortablement sur l’élégante chaise en bois, regardant Mordret les quatre bras croisés. La chaise était un peu petite pour son corps prodigieux, mais grâce à la qualité et à la durabilité des matériaux qui la composaient, elle parvenait à supporter son poids plutôt bien.

Noctis connaissait vraiment la valeur d’une pièce de bonne facture !

Le vieil homme, quant à lui, croisa son regard impassible, une expression légèrement surprise apparaissant lentement sur son visage.

Autour d’eux, la Cité d’Ivoire était dévorée par les flammes.

Au bout d’un moment, Mordret se déplaça un peu, puis dit avec amusement :

“…Pour être honnête, je m’attendais à ce que tu m’attaques.”

Sunny se moqua.

“Pourquoi m’en préoccuperais-je ? Tu as l’air de vouloir te suicider. Je n’ai qu’à attendre que Hope te tue, puis je poursuivrai mes plans initiaux.”

Il réfléchit un peu, puis ajouta :

“De plus, dans le cas improbable où tu réussirais, je ne perdrai rien. Je deviendrai quand même un Maître. Bien sûr, le grand et puissant clan Valor pourrait en souffrir, mais qu’est-ce que j’en ai à faire ? Je n’ai aucune relation avec eux.”

Le vieil homme le regarda avec un sourire plaisant.

“Ton arc suggère le contraire.”

Sunny gloussa.

“Mon arc long ? Il te plaît ? Eh bien, je l’aime beaucoup. Quelle beauté… ta famille sait vraiment comment fabriquer une Mémoire ! Mais tu te trompes si tu penses que je l’ai reçue pour avoir rendu service à Valor ou pour avoir été proche de ton père. En fait, ils ne savent même pas que je l’ai. Euh… je préférerais que cela reste ainsi.”

Mordret inclina légèrement la tête.

“Ne t’inquiète pas, Sunless… ton secret est en sécurité avec moi ! Tous tes secrets, en fait. Mais je dois avouer qu’avec ta paranoïa, je pensais que tu essaierais de me faire taire à tout prix. Tu n’as pas peur que je les révèle après avoir échappé au Cauchemar ?”

Sunny sourit paresseusement, puis haussa les épaules.

“Pas vraiment.”

Il soupira, puis reprit d’un ton sérieux :

“Même si cela me peine que tu en saches autant sur moi, toi et moi sommes semblables à bien des égards. Nous pensons tous les deux que le savoir est à l’origine du pouvoir, non ? Ainsi, partager mes secrets ne serait pas différent de renoncer à ton pouvoir. Pourquoi partager l’influence que tu as sur moi avec qui que ce soit quand tu peux l’avoir pour toi seul ?”

L’expression de Sunny devint un peu plus sombre.

“Bien sûr, je te tuerais volontiers pour détruire cet avantage. Cependant, le bénéfice de te détruire ne vaut pas le risque de te combattre. Tu es un salaud effrayant, Mordret, tu le sais ? En plus… je ne sais même pas comment te tuer… alors à quoi bon ?”

Il ne mentait pas. Même si Sunny était devenu plus puissant qu’il ne l’aurait cru à l’intérieur du Cauchemar, ce dernier était bien plus âgé et avait beaucoup plus d’expérience. Il avait également un bagage bien plus important.

Si les soupçons de Sunny étaient exacts, non seulement le Prince de Rien avait hérité de la lignée du Dieu de la Guerre, mais il avait également été élevé par le Grand Clan Valor et Asterion… c’était un monstre créé non pas par un, mais par deux Souverains.

Un monstre capable de les surpasser tous les deux.

Comment un rat des faubourgs comme Sunny pouvait-il rivaliser avec une telle éducation ?

Il ne pouvait pas…

Pour l’instant. Du moins, pas dans un combat direct.

Une compétition d’esprit, par contre…

Qui pourrait dire lequel des deux était le plus sournois ?

Alors que Sunny le fixait avec un sourire, Mordret resta silencieux quelques instants, puis se leva lentement.

“Quelle remarquable retenue… Es-tu sûr de ne pas vouloir m’attaquer, Sunless ?”

Sunny secoua la tête.

“Je n’en ai vraiment pas envie.”

Le vieil homme le regarda, puis dit avec incertitude :

“Eh bien… je vais y aller, alors ?”

Il s’attarda quelques instants avant de se retourner et de s’éloigner d’un pas.

Sunny se racla la gorge.

“Mais il y a un problème.”

Mordret se figea, puis lui fit à nouveau face, un sourire amusé se dessinant sur ses lèvres.

Ses yeux brillaient dangereusement.

“Oh ?”

Sunny soupira.

“Même si je ne veux pas me battre avec toi… et même si je te souhaite bonne chance pour mettre fin à ce Cauchemar… je suis quelqu’un de très, très mesquin. J’ai aussi une excellente mémoire. J’ai tendance à me souvenir de mes rancunes.”

Il leva une main et commença à compter sur ses doigts.

“Tu t’es servi de moi, tu m’as attiré dans un piège, tu m’as mis dans le pétrin avec le clan Valor, tu nous as fait souffrir, mon amie et moi, pendant des semaines, tu as failli nous faire perdre la vie, et tu as même essayé de me tuer par la suite ! Tu me dois vraiment beaucoup, Mordret… tu ne crois pas ?”

Le vieil homme sourit.

“Ah, je comprends que tu aies pu être un peu contrarié par mes actions. Eh bien, comment penses-tu que nous devrions régler ma dette, Sunless ?”

Sunny s’installa plus confortablement et sourit. Puis, il dit d’un ton joyeux :

“…J’accepte les Mémoires Transcendante. Six ou sept devraient suffire.”

Mordret le fixa un moment, puis se mit à rire.

“Je vois. Malheureusement, ce ne serait pas très pratique pour moi. Y a-t-il autre chose que tu puisses envisager ?”

Sunny le regarda avec regret.

“Eh bien… dans ce cas, il y a une autre chose. Je suppose que je peux simplement t’empêcher de tuer Hope, ruiner les plans que tu as élaborés pendant la majeure partie de la décennie, te torturer sans pitié pendant quelques semaines, puis détruire lentement ton corps. Nous devrions être quittes, je pense.”

Mordret le regarda d’un air sombre.

“…Je croyais que tu ne pouvais pas mentir. Ne m’avais-tu pas dit que tu ne m’attaquerais pas ?”

Sunny secoua la tête.

“J’ai dit que je ne voulais pas t’attaquer. Je n’ai jamais dit que je ne le ferais pas.”

Le vieil homme soupira.

“Effectivement, cela ne m’a pas échappé. C’est dommage. J’espérais éviter cela…”

Ce disant, les ombres autour de Sunny se déplacèrent soudainement.

Un instant plus tard, cinq fléaux identiques à quatre bras en sortirent, chacun mesurant au moins trois mètres de haut. Ils portaient de redoutables armures d’onyx, les ténèbres voilant leurs visages bestiaux et leurs yeux noirs.

Chacun avait quatre cornes, dont l’une était brisée. Les fléaux dégageaient une sensation suffocante et effrayante de malice et de puissance sauvage.

Toujours assis sur sa chaise, Sunny regarda avec inquiétude les cinq créatures de l’ombre qui l’entouraient. Son visage se figea.

Saisissant la Roche Extraordinaire, il frissonna et dit d’un air morose :

“Eh bien, ce… ce n’est pas bon du tout…”

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