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Chapitre 569 – Le Septième Jour

 

Traducteur/Checker : Gray

Team : World Novel

 

Les trois Égarés semblaient être en meilleure forme que la veille — leurs armures étaient nettoyées et leurs blessures étaient correctement soignées. Cependant, d’une certaine manière, ils semblaient plus mal en point. Leurs visages étaient plus pâles, leurs mouvements étaient pleins de tension, et il y avait une étrange obscurité cachée dans leurs yeux.

Seule la sentinelle qui avait parlé à Sunny auparavant était inchangée. Sa froide résolution semblait s’être renforcée… tout comme son hostilité silencieuse. Sans dire un mot, il jeta les tubes de pâte synthétique dans la cage, puis désigna la gourde posée sur le sol près de Cassie.

Sunny jeta la gourde vide, et en reçut une nouvelle en retour.

“Monsieur, pouvez-vous nous dire ce qui se passe ? Où est votre, euh… quatrième ami ? Il s’est passé quelque chose ?”

La sentinelle le fixa avec une expression lourde et sinistre. Quand il répondit, sa voix était stable et égale :

“Ne parle pas à moins qu’on te le demande.”

Sur ce, l’Égaré partit. La porte de la cellule se verrouilla avec un clic sonore, la flamme de la lampe à huile trembla, et tout redevint silencieux.

Sunny soupira.

“…Quel homme peu amical.”

C’est ainsi que leur emprisonnement commença.

Il n’y avait pas de fenêtre dans la chambre de pierre, il était donc presque impossible de suivre le passage du temps. Leur seul indice était l’apparition des trois Égarés, qui leur apportaient de la nourriture et de l’eau une fois par jour, et changeaient parfois l’huile de la lanterne.

Sunny et Cassie passèrent les premiers jours en silence et dans une attente tendue et sinistre. Ils dormaient dos à dos, partageant la chaleur de leurs corps pour vaincre le froid glacial de la cellule, et souffraient pendant la journée sans se parler, sauf en cas de nécessité absolue. Tous deux attendaient que quelque chose de désastreux se produise.

Mais rien ne se produisit.

Le Temple de la Nuit n’avait pas tremblé à nouveau, et rien ne vint franchir la lourde porte pour les libérer ou les détruire. Ni Maître Welthe ni Maître Pierce n’avaient visité la chambre enchantée, comme si Sunny et Cassie étaient complètement oubliées. La cellule de pierre était silencieuse et immuable.

Cependant, ils pouvaient toujours dire que quelque chose de sinistre et de funeste se passait à l’extérieur. La preuve en était l’apparence et le comportement des trois Égarés qui leur apportaient de la nourriture — leur seul lien avec le reste du monde.

Chaque jour, deux d’entre eux semblaient de plus en plus effrayés, tandis que le troisième devenait de plus en plus froid et sinistre. Sunny eut beau essayer de faire parler la sentinelle, l’arrogant guerrier refusa de lui dire quoi que ce soit et se contenta de fixer les prisonniers à travers les barreaux de la cage, les yeux pleins de colère.

Leurs actions changèrent également. Si auparavant, les trois avaient l’habitude de regarder Sunny et Cassie en distribuant la nourriture, maintenant seule la sentinelle le faisait. Les deux autres se tenaient face à la porte, leurs armes dégainées.

…Parfois, leurs mains tremblaient.

Réalisant que rien n’allait changer de sitôt, Sunny dut, à contrecœur, modifier son comportement. Il fit part à Cassie de tout ce qu’il savait sur Mordret, et apprit en retour tout ce dont elle se souvenait sur le Temple de la Nuit. N’ayant rien d’autre à faire que de s’enseigner l’un l’autre, ils passèrent en revue chaque petit détail plusieurs fois… pour n’aboutir à rien.

Aucun nouvel indice, aucune compréhension plus profonde, pas même une ou deux bonnes suppositions. C’était simplement une impasse.

Pour l’instant…

Le septième jour, les trois Égarés arrivèrent comme d’habitude. La sentinelle s’avança et jeta les tubes de pâte synthétique dans la cage, tandis que les deux autres prirent des positions défensives dans son dos. Leurs yeux semblaient sombres et creux.

Cependant, avant que Sunny ne puisse jeter la gourde vide à l’extérieur, un cri glacial retentit soudain dans le couloir derrière la porte. Un long cri noyé résonna sur les pierres froides, plein de tourments et d’une agonie indescriptible.

Comment une gorge humaine pouvait-elle produire un tel son ?

Les Égarés se crispèrent et saisirent leurs armes, l’un d’eux faisant involontairement un pas en arrière.

La sentinelle grogna et poussa l’homme dans le dos.

“Reprenez-vous, lâches ! Rappelez-vous votre devoir !”

Sur ce, il jeta la gourde à Sunny et se précipita dehors, une épée fine apparaissant dans sa main d’un tourbillon d’étincelles de lumière dansantes. Les autres serrèrent les dents et suivirent, fermant la porte derrière eux.

La flamme de la lampe à huile se mit à trembler.

…Le lendemain, lorsque la porte se rouvrit, seuls deux Égarés la franchirent.

***

L’un des Égarés survivants ressemblait à un cadavre ambulant. Il n’y avait aucune blessure sur son corps, mais ses yeux étaient ternes et vitreux. Il jeta un regard sans vie à Sunny et Cassie, puis se retourna et leva son arme, fixant la porte ouverte avec une crainte fatiguée.

Même la sentinelle arrogante semblait un peu… affaiblie. Son beau visage était toujours froid et résolu, mais il y avait une légère faiblesse dans la façon dont ses épaules étaient placées, et une légère incertitude dans ses mouvements.

Il jeta les tubes et l’eau à l’intérieur de la cage, sans même attendre que Sunny lui rende les deux autres gourdes. Sunny voulait essayer de faire en sorte que l’Égaré lui parle à nouveau, comme d’habitude, mais se ravisa.

Il y avait une pointe d’acuité dans le regard de l’homme, et l’idée de le pousser, même un peu, semblait trop dangereux.

Les deux Égarés partirent, laissant les prisonniers à nouveau seuls.

Sunny fixa la porte et la flamme orange de la lampe à huile qui dansait à côté pendant quelques minutes, puis frissonna et se détourna.

Leurs geôliers revinrent plusieurs fois. Chaque jour, ils semblaient plus ébouriffés et épuisés, l’obscurité dans leurs yeux devenant de plus en plus profonde. À quelques reprises, Sunny put entendre des bruits étranges et inquiétants provenant du couloir, mais les deux Égarés ne semblaient pas y réagir du tout.

Une semaine plus tard, la nourriture ne vint pas pendant un temps particulièrement long. Sunny jeta un regard sombre à la porte, sentant la faim tourmenter son estomac vide. Un tube de pâte synthétique par jour était loin d’être suffisant pour le rassasier, et il avait toujours faim… comme il l’avait été dans le passé, lorsqu’il vivait dans les rues des faubourgs.

Les heures passaient, mais les deux Égarés étaient introuvables.

Où sont-ils, bon sang…

Puis, quelque chose s’écrasa soudainement sur la porte de l’extérieur avec un grand bruit. Un peu de poussière tomba du plafond, puis tout redevint silencieux.

Sunny resta immobile pendant quelques instants, puis baissa lentement les yeux.

Quelque chose s’écoulait sous la porte, le long de la pente du dôme, vers la cage. Dans la faible lueur orange de la lanterne à huile, le liquide semblait presque noir.

Mais il connaissait trop bien son odeur…

Le sang. C’était du sang humain.

…Après ce jour, plus personne ne vint les nourrir.

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