Chapitre 481 – Première Rencontre

Traducteur/Checker : Gray

Team : World Novel

Qu’est-ce qu’elle fait ici ? Pourquoi me parle-t-elle ?!

Bien que Sunny soit paniqué à l’intérieur, aucune de ces émotions ne se reflétait sur son visage. Armé de sa grande expérience en matière de tromperie, de manipulation et d’affrontement de terrifiantes Créatures du Cauchemar en mêlée, il garda un visage droit, jeta un regard sombre à Rain et dit calmement :

“Je ne regarde rien du tout. Et qui tu traites de morveux, morveuse ? Respecte tes aînés !”

La fille se moqua.

“Quels aînés ? Tu es manifestement plus jeune que moi !”

Sunny ouvrit de grands yeux d’indignation.

…Aïe.

Il savait qu’il faisait plus jeune que son âge, mais être pris pour un collégien… c’était vraiment trop !

La nuit commençait à tomber, c’était peut-être la raison de son erreur.

Rain, pendant ce temps, n’avait pas fini de parler :

“Et tu me fixais vraiment, avec une expression très désagréable. J’ai failli trébucher ! Tes parents ne t’ont-ils pas appris à ne pas fixer les gens ?”

Sunny ouvrit la bouche, puis la referma. Puis l’ouvrit une fois de plus.

“Tout d’abord, j’ai dix-huit ans. Ensuite, j’étais juste en train de zoner et de penser à des trucs… des trucs d’adultes qu’une jeune fille comme toi ne comprendrait même pas ! Et enfin, mes parents m’ont appris tout ce qu’ils devaient m’apprendre, mais qu’ont-ils à voir avec tout ça ? Ils ne sont pas là !”

Rain leva un sourcil d’un air moqueur.

“Ah oui ? Tu vis dans cette grande maison tout seul ?”

Sunny fronça les sourcils.

“Non seulement je vis seul dans cette maison, mais elle m’appartient aussi !”

…Mais juste à ce moment-là, Effie cria soudainement de l’intérieur :

“Sunny ! Viens manger, le dîner va refroidir !”

Il se figea, puis sentit le bout de ses oreilles devenir chaud.

Bon sang, Effie !

“Euh… c’est une de mes invitées. Elle reste ici… pour diverses raisons.”

Rain le fixa quelques instants avec une drôle d’expression sur le visage, puis demanda :

“Tu t’appelles Sunny ?”

Sunny haussa les épaules, essayant de paraître aussi indifférent que possible.

“Bien sûr. Pourquoi ?”

Elle se mit soudainement à rire.

“Qu’est-ce qui est si drôle ?”

“Non, non ! C’est juste que… ma mère m’appelle Rainy. Quelle coïncidence !”

Il se détendit.

Oh… pendant un moment, j’ai eu peur qu’elle se souvienne de moi. Mais ça ne semble pas être le cas. Bien. C’est bien…

Était-il un peu déçu ?

Sunny sortit son communicateur, appuya sur un bouton et lança une puce gravée qui glissa de l’appareil lisse vers Rain.

Elle était en train de poser une autre question :

“Oh, et au fait, je te vois souvent errer sous le porche et sécher les cours… es-tu un délinquant ou qu…”

Puis, elle attrapa la puce et la fixa avec confusion.

“Euh… c’est quoi ça ?”

Sunny sourit avec un coin de sa bouche.

“Tu ne vois pas ? C’est une puce de citoyenneté émise par le gouvernement. Comment pourrais-je en avoir une si je n’ai pas l’âge légal ?”

Rain regarda la puce, puis devint encore plus pâle que d’habitude.

“Vous, vous avez vraiment dix-huit ans ?”

Elle était tellement mortifiée qu’elle utilisa même les honorifiques appropriés.

Sunny se mit à rire.

“Bien sûr que j’ai dix-huit ans ! En tant qu’adulte respectable, je ne mens jamais. Je suis la personne la plus honnête du monde, vraiment.”

La fille semblait vouloir s’enfoncer dans la terre.

“Oh… Je suis vraiment désolée, alors. Je ne pensais pas…”

En tant qu’enfant ayant grandi dans une bonne famille, on lui avait probablement appris à être très polie envers les aînés, et cette situation était donc plus ou moins un cauchemar. Sunny lui-même n’avait jamais fréquenté de personnes très attachées à l’étiquette, mais d’après ce qu’il avait vu à l’école de Rain, parmi ses semblables, la hiérarchie sociale et les rituels appropriés faisaient fureur.

Heureusement, Effie décida d’apparaître à ce moment précis pour mettre fin à cette situation embarrassante. Ouvrant la porte, elle fit rouler son fauteuil roulant sur le porche en disant avec colère :

“Écoute, crétin, tu vas manger ou pas ? Parce que sinon, je vais manger ta part, tu sais…”

Puis, elle s’arrêta et regarda fixement Rain, puis Sunny. Après quelques instants, elle demanda :

“Qui est ton amie ?”

Sunny se frotta le visage.

“Mange autant que tu veux. Et cette fille vit dans le quartier. Elle passait juste par-là.”

Rain hocha la tête.

“Ravi de vous rencontrer, m’dame. Je, euh… suis vraiment désolée. Je rentrais juste de l’école, et j’ai fait une erreur. Vous voyez, ce qui s’est passé…”

Effie sourit, puis lui fit signe d’arrêter de parler.

“Laisse-moi deviner… celui-là était en train de zoner avec une expression désagréable sur le visage, et puis il t’a regardée et a dit quelque chose d’extrêmement inapproprié ?”

Rain cligna des yeux plusieurs fois, puis dit :

“Oui ! Je veux dire, non… il n’a rien dit. C’était moi, j’ai dit quelque chose d’inapproprié !”

L’ancienne chasseresse secoua la tête.

“Alors tu as de la chance ! Sunny est un peu particulier. Unique en son genre ! Les choses qui sortent parfois de sa bouche…”

Sunny la regarda avec indignation et siffla :

“Les choses qui sortent de ma bouche ?! C’est toi qui parles !”

Elle soupira, puis regarda Rain avec une expression blessée sur le visage :

“Tu vois comment il me malmène ? Ah, ce n’est pas une façon de traiter un invité, Sunny. Si peu aimable ! Que va penser cette gentille gamine du quartier…”

Rain secoua énergiquement la tête.

“Non, non ! Je ne vais rien penser du tout. Je… dois rentrer chez moi, en fait. J’ai été ravie de vous rencontrer !”

Sur ce, elle se retourna précipitamment et fit un pas pour s’éloigner.

Effie haussa un peu la voix :

“Au revoir ! Ravie de t’avoir rencontrée aussi ! Si tu te sens coupable du malentendu, tu peux passer quand tu veux ! Avec de la nourriture ! Tout sera pardonné !”

Sunny la regarda avec de grands yeux, ne croyant pas vraiment ce qu’il entendait. Finalement, lorsque la silhouette de Rain disparut derrière la clôture verte, Effie se tourna vers lui et sourit.

“…C’est presque comme s’il y avait une usine quelque part dans la ville qui produisait des lots entiers de petits adolescents pâles et osseux. Cette fille est presque aussi pâle que toi, Sunny ! Je n’arrive pas à y croire…”

Sur ce, elle secoua la tête, tourna son fauteuil roulant et retourna à l’intérieur pour continuer son dîner.

Laissant Sunny seul, abasourdi et essayant de déterminer s’il était actuellement réveillé.

…C’était quoi ça ? Que vient-il de se passer ?

De tous les innombrables scénarios qu’il avait en tête sur la façon dont sa première rencontre avec Rain allait se dérouler…

Ce n’était certainement pas l’un d’entre eux !