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2605-chapitre-436

Chapitre 436 – Rien à Craindre

 

Traducteur/Checker : Gray

Team : World Novel

 

Après la conversation avec la voix désincarnée du vide — qu’elle ait été réelle ou non — Sunny se sentit différent. Pas vraiment mieux, mais au moins pas aussi perdu qu’avant.

Ce serait vraiment ironique si la voix n’était que le fruit de mon imagination, pas vrai ?

Le vide qui l’entourait ne semblait plus aussi vide. Même s’il était maintenant plein de danger potentiel, le danger était mieux que rien.

…Tout était mieux que rien. Après quatre jours passés dans le silence sans fin de l’abîme sombre, Sunny réalisa à quel point le néant était terrible. L’esprit humain n’était tout simplement pas fait pour le supporter.

Dans tous les cas, il perdit un peu de temps à regarder les étoiles lointaines, puis il se mit à réfléchir.

Maintenant que ses noyaux étaient à nouveau remplis d’essence, il n’avait plus d’outil pour mesurer le temps. Après avoir considéré ses options pendant un moment, il invoqua le Regard Cruel et activa l’enchantement [Miroir Noir].

Même s’il n’avait aucun ennemi à combattre dans le Ciel Inférieur, le simple fait de garder l’enchantement actif allait drainer son essence d’ombre. Sunny pensait qu’il pouvait le maintenir actif pendant environ deux heures d’affilée.

Après que sa réserve d’essence soit à peu près à moitié vide, il congédia le Regard Cruel et s’assit les jambes croisées au centre du couvercle du fléau mort.

Plongeant dans le vide sans lumière, Sunny inspira profondément et ferma les yeux. Puis, il se concentra sur le flux d’essence à travers son corps, le sentant imprégner chaque fibre de son être.

En la dirigeant vers les enroulements du Serpent Noir, il sentit son flux s’accélérer et s’élargir.

En utilisant l’Ombre, il allait pouvoir reconstituer toute l’essence dépensée en une journée environ. Cela allait être son horloge à partir de maintenant.

Sunny expira, dirigea l’essence d’ombre dans sa main gauche, et la concentra dans son pouce, puis dans son index…

Grâce au Serpent Noir, son contrôle de l’essence était meilleur que celui de la plupart des Éveillés. Cependant, c’était encore assez rudimentaire. Sunny savait comment améliorer ses attributs physiques en la dépensant, mais il n’était pas vraiment efficace dans sa façon de le faire. Pour lui, c’était une question d’instinct — il pensait simplement à rendre sa main plus forte, et l’essence coulait comme un torrent pour atteindre l’effet désiré.

C’est ainsi que tous les jeunes Éveillés l’utilisaient.

Les vrais maîtres, cependant, étaient beaucoup plus complexes dans leur contrôle de l’essence. Ils pouvaient isoler chaque muscle, chaque nerf, chaque os de leur corps et n’améliorer que les parties dont ils avaient besoin pour accomplir une action. Leur dépense d’essence était plus proche d’un filet d’eau que d’un torrent, mais ils obtenaient le même résultat.

C’est pourquoi, entre deux Éveillés ayant la même capacité de noyau d’âme, l’un d’entre eux pouvait être capable de se battre au maximum de ses prouesses physiques pendant plus longtemps.

…Maintenant que Sunny n’avait rien d’autre à faire, il décida de vraiment travailler sur cet aspect de la maîtrise de son propre corps et de son âme. Il avait déjà pratiqué le contrôle de l’essence auparavant, bien sûr, mais entre le besoin constant de chasser les Créatures du Cauchemar et le fait que le Serpent Noir remplaçait efficacement des mois d’entraînement, il n’avait pas travaillé autant qu’il aurait pu et dû.

Dirigeant le flux d’essence dans sa main droite, Sunny soupira et pensa :

Les vacances sont terminées.

***

Deux jours de plus passèrent… ou plutôt, deux cycles de dépense d’essence d’ombre avec l’aide du Regard Cruel et ensuite d’attente pour qu’elle se régénère, que Sunny avait décidé de compter comme des jours.

Il passa ce temps à méditer en contrôlant le flux d’essence dans son corps, à dormir, et à avoir faim.

Maintenant que Sunny rationnait sa nourriture, la sensation de faim qu’il avait oubliée depuis qu’il avait été infecté par le Sortilège du Cauchemar revenait. Même à ce moment-là, ses réserves étaient sur le point d’être épuisées.

Il ne lui restait que deux maigres repas. Après cela, Sunny allait devoir soit mourir de faim, soit envisager de rouvrir le coffre au trésor et de ronger la viande crue du fléau mort.

Les deux possibilités semblaient plutôt sombres.

Ce qui l’inquiétait le plus, cependant, c’était les fausses étoiles scintillantes du Ciel Inférieur.

Maintenant, il était plus ou moins sûr qu’elles grossissaient lentement. Sans la conversation avec la voix du vide, il n’aurait jamais remarqué ce changement subtil. Mais après avoir été alerté de leur importance et avoir passé beaucoup de temps à observer les étoiles, il était devenu convaincu que la voix — qu’elle soit l’un des Égarés, ou une Créature du Cauchemar se faisant passer pour un humain, ou simplement une manifestation de sa psyché endommagée — avait raison.

Il se rapprochait lentement des étoiles brûlant dans les profondeurs de l’abîme.

Si seulement la voix lui avait dit pourquoi, exactement, les étoiles étaient dangereuses…

Heureusement, au septième jour de sa chute dans le Ciel Inférieur, la voix revint.

Sunny mangeait sinistrement son avant-dernier morceau de nourriture et regardait fixement dans l’obscurité, sentant son esprit vaciller au bord de la folie, quand la voix résonna à nouveau dans le vide :

“…Quelle curieuse créature vous êtes.”

Oh, Dieu merci !

Sunny s’étouffa avec un morceau de viande séchée, prit une gorgée d’eau du Printemps Sans Fin pour le chasser, et jeta un coup d’œil à l’étendue vide du Ciel Inférieur avec une expression sombre.

“Mais où étiez-vous passé ?!”

La voix resta silencieuse pendant un moment, puis répondit en s’excusant :

“Parler comme ça est épuisant pour moi. J’étais en train de récupérer.”

Sunny fronça les sourcils, essayant de glaner quelques informations sur la nature du propriétaire de la voix agréable à partir de cette déclaration, mais il abandonna. Il avait trop peu d’indices pour deviner.

“Eh bien… si vous êtes sur le point de disparaître à nouveau pendant quelques jours, dites-moi au moins ce qu’il en est de ces étoiles avant. Pourquoi sont-elles si dangereuses ?”

Le vide hésita :

“Vous ne savez pas ?”

Sunny cligna des yeux.

“Naturellement, je ne sais pas ! Pourquoi je demanderais si je le savais ?”

Lorsque le vide répondit quelques instants plus tard, il avait l’air légèrement surpris :

“Eh bien. Ces lumières ne sont pas vraiment des étoiles. Ce sont en fait des restes de conflagration de la flamme divine.”

Sunny réfléchit à ce qu’il venait d’entendre, puis pencha la tête sur le côté.

“Flamme… divine ? Quoi ? Pourquoi la flamme divine brûlerait-elle dans les profondeurs du Ciel Inférieur ?”

La voix gloussa. Puis, elle dit avec un peu d’amusement :

“Comment pensez-vous que le Ciel Inférieur soit apparu ? Il y a longtemps, c’était une terre magnifique et prospère, voyez-vous.”

L’amusement disparut de sa voix, remplacé par quelque chose de beaucoup plus sombre.

“Mais alors, son souverain orgueilleux a provoqué la colère du Seigneur de la Lumière. Le Seigneur… ah, vous ne le connaissez probablement que sous le nom de Dieu du Soleil… a fait descendre sa flamme céleste sur ces terres, brisant la terre et y enfouissant un feu inextinguible.”

Le vide devint silencieux, puis soupira.

“Au fil des âges, ce feu a tout dévoré — la terre, le territoire, la réalité même. Tout ce qu’il reste, c’est cet abîme vide, et les fragments restants de la flamme divine qui brûle encore dans les profondeurs. Alors, je suis désolé de vous dire ça… mais à moins que vous ne connaissiez un moyen de survivre à la chaleur brûlante du feu céleste dévastateur, vous allez probablement mourir brûlés dans quelques semaines.”

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