Shadow Slave - Chapitre 1591
Chapitre 1591 – Des Années Plus Tard
Traducteur/Checker : Gray
Team : World Novel
Il y eut un bruissement et une brise légère qui caressa le visage de Sunny. Il se réveilla lentement, se laissant aller à apprécier les doux moments de confort et de paix qui se trouvaient à la frontière entre le rêve et l’éveil. Son lit était moelleux, chaud et douillet… aujourd’hui, il était particulièrement difficile d’abandonner son étreinte familière.
Au bout d’un moment, il soupira et ouvrit les yeux.
Le soleil n’était pas encore levé, mais le ciel à l’extérieur de sa fenêtre avait déjà commencé à s’éclaircir. Le vent qui soufflait du lac faisait battre ses rideaux, emplissant la modeste chambre d’une délicieuse odeur de fraîcheur. Même après toutes ces années, Sunny était encore parfois surpris par la qualité et la pureté de l’air du Royaume des Rêves.
Il prit quelques grandes respirations, se frotta le visage et se leva du lit.
Sa chambre n’était ni très grande, ni très luxueuse. Cependant, elle était très confortable. Il y avait un lit, une table de nuit, une bibliothèque dont les étagères étaient remplies de livres, un bureau et une simple commode. Les meubles étaient en bois naturel, travaillés avec affection et soin. Il y avait quelques décorations ajoutées ici et là, ainsi que de nombreux signes indiquant que la pièce était bien habitée.
Bien sûr, c’était le cas. Cela faisait longtemps qu’il passait ses nuits ici, après tout.
Après avoir enfilé des vêtements simples et invoqué le Manteau Nébuleux, Sunny bailla, attacha ses cheveux et quitta la chambre. Il se passa un peu d’eau sur le visage, puis se rendit à la cuisine et se prépara une grande tasse de café fort et parfumé.
Enfin, tenant la tasse fumante, il sortit de la maison et s’assit sous le porche, avec l’intention de savourer son café en regardant le lever du soleil.
Il était plutôt difficile de mettre la main sur des grains de café dans le Royaume des Rêves, mais aujourd’hui, Sunny voulait se faire plaisir. C’était son anniversaire, après tout.
Il fêtait ses vingt-six ans.
…Bien sûr, personne au monde ne le savait.
Prenant la première gorgée de son café, Sunny sourit légèrement et leva les yeux. Quelques-unes des étoiles les plus brillantes pouvaient encore être aperçues, brillant dans l’étendue lavande pâle du ciel matinal. À ce moment précis, le doux soleil franchit enfin la ligne sombre de l’horizon lointain, imprégnant le ciel d’un magnifique éclat doré. Le doux crépuscule de l’aube était imprégné d’un soupçon de lumière vive.
Il regarda le soleil se lever tout en savourant son café.
Malgré la beauté du spectacle, Sunny se sentait un peu mélancolique. Il baissa les yeux avec un sourire nostalgique.
…Je suis plus vieux que maman lorsqu’elle est décédée.
C’était un sentiment étrange. Lorsque Sunny était enfant, sa mère était pour lui la définition d’un adulte, et les adultes étaient des créatures magiques qui possédaient des pouvoirs merveilleux et incroyables. Mais maintenant, il était lui-même un adulte, et c’est pourquoi il pouvait se rendre compte… que sa mère avait elle-même été une enfant.
Elle n’était plus là, mais ses deux enfants étaient vivants et se portaient bien. Il y avait une consolation précieuse dans ce fait, donc Sunny ne se sentait pas trop triste.
En vie, c’était une évidence, mais il n’était pas sûr de bien se porter. Au cours des quatre dernières années, il avait traversé une longue période difficile… et avait même fait quelques bêtises. Pourtant, la situation s’améliorait.
Cette matinée paisible dont il pouvait profiter en était la preuve.
Sirotant son café, Sunny observait la lumière du soleil qui atteignait enfin le lac et se reflétait sur sa surface claire. Le lac était vaste et pittoresque, si calme que sa surface était comme un miroir.
Un grandiose et magnifique château blanc émergeait du lac, avec des drapeaux vermillon flottant sur ses nombreuses tours. Il paraissait presque trop beau pour être réel, comme s’il sortait d’un conte de fées. Mais, bien sûr, il était bel et bien là.
Ce magnifique château de pierre blanche était Bastion, la Grande Citadelle du Clan Valor, où le Roi des Épées tenait sa cour. C’était aussi le cœur d’une cité populeuse qui s’était développée autour du lac au cours des quatre dernières années.
Après la manifestation des Souverains, la majeure partie de la population civile restante du Quadrant Sud — environ deux cents millions de personnes — fut évacuée directement vers le Royaume des Rêves, répartie entre Bastion et Ravenheart, et progressivement acheminée vers des Citadelles de moindre importance. Plus tard, les Portes des Rêves furent ouvertes dans les autres Quadrants, et des personnes encore plus ordinaires eurent la chance d’être relocalisées dans le Royaume des Rêves.
Même si peu de gens comprenaient la véritable signification de ces événements, l’exode progressif de l’humanité du monde réel avait déjà commencé. Pour l’instant, la plupart de ceux qui partaient appartenaient à la marge de la société — des gens qui ne possédaient pas la citoyenneté et qui, par conséquent, ne recevaient pas leur part des rares ressources nécessaires pour vivre une vie décente sur la Terre mourante.
Mais Sunny en savait plus que la plupart des gens. Il ne doutait pas que, tôt ou tard, tout le monde partirait… si on leur en laissait le temps. Au fil des années, la situation dans le monde réel ne cessa de se dégrader. Il y aurait plus de Portes du Cauchemar, des Créatures du Cauchemar plus puissantes, et moins d’espace pour que les humains puissent exister. Jusqu’à ce que le monde entier soit englouti par le Royaume des Rêves.
Bien entendu… l’humanité se renforçait elle aussi.
La Chaîne des Cauchemars avait été comme un tournant dans l’histoire. Auparavant, le nombre d’Éveillés dans le monde était relativement limité… il y avait une centaine de milliers d’Éveillés, quelques centaines de Maîtres et quelques douzaines de Saints.
Après l’Antarctique, ces chiffres changèrent. À présent, il devait y avoir pas moins d’un million d’Éveillés, avec plusieurs milliers de Maîtres et plus d’une centaine de Saints les guidant tous pour combattre les Créatures du Cauchemar. L’équilibre des forces qui avait été maintenu pendant des décennies fut finalement rompu, et l’humanité s’engagea sur la voie du non-retour.
Des centaines de millions d’humains ordinaires résidaient également dans le Royaume des Rêves. Beaucoup vivaient dans les villes tentaculaires entourant les trois Grandes Citadelles, mais la plupart s’étaient installés dans les Citadelles de moindre importance disséminées dans les régions contrôlées par les humains dans ce monde dangereux. Des dizaines de villes avaient surgi ici et là, se développant rapidement.
Bien sûr, la vie dans le Royaume des Rêves n’était pas facile, et les gens devaient passer par une période d’adaptation avant de s’habituer à cette nouvelle et dure réalité. Mais comme la plupart d’entre eux étaient des réfugiés ou venaient des faubourgs des capitales de siège surpeuplées, ils n’étaient pas étrangers à l’inconfort. Au contraire, la vie de beaucoup d’entre eux s’était améliorée après avoir laissé le monde réel derrière eux.
De toute manière, ils ne pouvaient pas revenir. Ou plutôt, ils ne pouvaient pas revenir sans risquer leur vie. Dès qu’un humain ordinaire pénétrait dans le Royaume des Rêves, une Graine du Cauchemar était plantée dans son âme. Cependant, cette graine ne fleurissait pas, les convoquant dans le Premier Cauchemar, à moins que l’une des deux conditions suivantes ne soit remplie. L’une de ces conditions était de retourner dans le monde réel.
L’autre était de quitter le territoire du Domaine auquel ils avaient juré fidélité. Tant que les Souverains le voulaient, leurs sujets terrestres étaient protégés des ravages du Sortilège du Cauchemar.
C’était une autre raison pour laquelle le nombre d’Éveillés avait tellement augmenté au cours des quatre dernières années. Ceux qui souhaitaient défier le Premier Cauchemar pouvaient simplement en faire la demande auprès des grands clans au lieu d’attendre d’être infectés par le Sortilège. Beaucoup d’entre eux avaient même survécu.
Sunny prit une nouvelle gorgée de son café et tourna la tête, regardant la ville animée qui s’était développée autour du beau lac calme.
Bien sûr, elle n’était pas comparable à une vaste ruche humaine comme CSQN. Cependant, il y avait toujours une quantité étonnante de gens ici, au moins une douzaine de millions. Un million ou deux de plus vivaient dans le château lui-même.
Construire une telle ville en peu de temps était une grande entreprise, mais avec des milliers d’Éveillés participant à la construction, tous dotés d’une force inhumaine et d’Aspects puissants, cela se fit étonnamment vite. À présent, la ville avait l’air propre et ordonnée, avec des maisons à deux ou trois étages alignées le long de jolies rues.
Les maisons étaient construites en pierre blanche et leurs toits étaient recouverts de tuiles rouges colorées. Il y avait également beaucoup d’arbres et de verdure, avec des parcs, des jardins et des plans d’eau disposés harmonieusement ici et là.
La technologie moderne était peut-être difficile à utiliser dans le Royaume des Rêves, mais rien n’empêchait les urbanistes et les architectes d’utiliser les vastes connaissances accumulées par l’humanité et toute la puissance de traitement du monde réel pour effectuer tous les travaux préparatoires à l’avance.
En résumé, Bastion était très jolie et pittoresque. En outre, elle était généralement très animée.
Cependant, à cette heure matinale, la plupart des gens dormaient encore, ce qui permettait à Sunny de savourer son café dans un silence paisible.
…Oh, il possédait également une maison à Bastion. Plus que cela, c’était une maison dont beaucoup seraient jaloux.
Bien qu’elle ne soit pas aussi prestigieuse que le château lui-même, sa propriété se trouvait sur la rive du lac et ses baies vitrées à l’arrière s’ouvraient directement sur l’eau.
Il s’agissait d’une élégante maison à un étage, apparemment construite en briques brunes, avec un toit incliné en tuiles et une haute cheminée. Il y avait un petit jardin à l’arrière et une pelouse bien entretenue devant, avec des aromates et des fleurs qui poussaient dans des pots en céramique.
Comme elle était située au bout de la rue, peu de gens y passaient.
S’ils passaient, cependant, ils auraient vu une modeste pancarte accrochée au-dessus de la porte de la maison.
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