Shadow Slave - Chapitre 21
Chapitre 21 – Première Performance
Traducteur/Checker : Gray
Team : World Novel
Ses mots restèrent sans réponse. Les Dormeurs regardaient Sunny avec un assortiment hilarant d’émotions, allant de la perplexité au choc. Le jeune homme aux yeux pleins d’humour se contenta de sourire poliment.
Pour être honnête, obtenir un Aspect Ascendant pendant le Premier Cauchemar était extrêmement rare. Il était certainement quelqu’un de spécial, peut-être même exceptionnel. En fait, malgré leurs différences apparentes, le jeune homme rappelait en quelque sorte Héros… Auro des Neufs à Sunny.
Il y avait un certain type de froideur calculatrice cachée au fond de leurs yeux. Il avait déjà rencontré de telles personnes auparavant, principalement parmi les combattants de divers gangs de rue dans les faubourgs.
Ils appelaient simplement ce type de froideur « les maths meurtrières ». En gros, c’était une habitude que les combattants expérimentés avaient développée, peu importe où ils étaient et quelle était leur humeur, il y avait toujours une partie sobre de leur esprit qui calculait constamment la manière la plus efficace de tuer la personne en face d’eux, juste au cas où le besoin s’en ferait sentir.
Ugh. Pourquoi je dois me mettre une telle personne à dos ?
Mais Sunny n’avait vraiment aucune raison de se plaindre. Après tout, c’est lui qui le provoqua.
Après quelques secondes, l’un des compagnons du jeune homme finit par cligner des yeux et dire :
« Euh… mon ami, tu ne dois pas en savoir beaucoup sur le Sortilège. Les résultats obtenus par Caster sont vraiment remarquables. »
Puis, avec un regard furtif vers le remarquable Caster, il ajouta :
« C’est un Héritier, après tout. »
Un descendant réel, vivant et respirant d’un clan d’Éveillés ? Sunny a réévalué son opinion sur ce jeune homme plein d’humour. Les Héritiers étaient connus pour être entraînés en vue de leur entrée future dans le Sortilège dès qu’ils pouvaient marcher. Pour eux, être infecté était une certitude plutôt qu’une possibilité.
C’était des personnes extrêmement redoutables.
Tout simplement génial ! pensa-t-il avec amertume et fronça les sourcils.
« Tu essaies de me faire une blague ? Vous appelez ça remarquable ?! »
La perplexité dans les yeux de ces Dormeurs était lentement remplacée par de l’hostilité.
« Écoute, mon ami. Si tu ne penses pas qu’un Aspect Ascendant est remarquable, alors partage avec nous tes résultats incroyables ! Quelle était, je te prie, ton évaluation ? »
Caster lui-même restait toujours silencieux et souriant. Cependant, ses défenseurs s’agitaient de plus en plus.
C’était exactement ce que Sunny voulait qu’il arrive. Il sourit avec un mépris total.
« Je voulais te dire… mon évaluation était, euh, elle était « glorieuse » ! Oui, glorieuse. Et l’Aspect que j’ai acquis était de rang Divin. »
Après cela, il reçut un certain nombre de regards étranges. Personne n’avait jamais reçu un Aspect Divin auparavant ; donc, bien sûr, ils commençaient à penser qu’il était fou. Mais il y avait encore une lueur de doute… peut-être que ce type étrange était le descendant d’un clan puissant ? Un prodige sans égal ? Peut-être que son évaluation était, en effet, glorieuse…
Sunny devait dissiper ce petit doute.
« Sachez que je ne suis pas un noble Héritier. Pfft ! Je viens des faubourgs. Je n’ai même jamais reçu d’entraînement au combat. Tout cet entraînement et il n’a obtenu qu’un « excellent » ? Qu’est-ce qu’il a fait pendant le Cauchemar, il s’est gratté le nez pendant tout ce temps ? »
Les expressions de tous les Dormeurs qui écoutaient ses fanfaronnades changèrent instantanément. Un rat des faubourgs sans entraînement… oui, bien sûr. Qui essayait-il de tromper ?
Finalement, avec le même sourire poli, Caster prit la parole :
« Glorieux ? C’est intéressant. Pourrais-tu nous dire quelles ont été tes réalisations dans le Cauchemar ? »
Sunny sourit.
« Bien sûr, pas de problème ! Tout d’abord, j’ai tué un… euh… un tyran éveillé. »
Chaque « euh » lui coûtaient quelques instants de douleur intense, mais il ne le laissait pas paraître sur son visage. Son expression n’était rien d’autre que suffisante et conflictuelle.
La simple mention d’un tyran, sans parler d’un tyran éveillé, fit sourire quelques Dormeurs avec dérision.
« Oh, vraiment ? Comment l’as-tu tué ? »
Un air arrogant apparut sur le visage de Sunny.
« Comment ? Laisse-moi te dire que je n’ai même pas eu à lever le petit doigt. J’ai juste craché, et il a été mis en pièces ! »
Ce qui était vrai. Sunny avait craché une quantité de sang sur l’autel, et le Roi des Montagnes avait été démembré sans pitié par le Dieu de l’Ombre.
Quelqu’un se mit à rire ouvertement.
« Ce type est soit fou, soit en train de se foutre de notre gueule. Écoute-moi bien, petit. Aie un peu de décence, d’accord ? Qui pourrait croire un tel mensonge ? »
Sunny était sincèrement en colère. Il voulait répliquer en disant qu’il n’était pas petit. Mais il ne pouvait pas.
Parce que ce serait un mensonge, bon sang !
Donc, à la place, il serra juste les dents et dit avec une voix pleine d’indignation :
« Je ne peux pas répondre à ça, parce que ce n’est pas un mensonge ! »
« Tu insistes vraiment pour dire que tu as tué un tyran éveillé — un tyran ! — et avec un peu de salive en plus ? »
Sunny fronça les sourcils.
« C’est la vérité ! »
D’autres rires suivirent.
« Sale bâtard ! »
« Il croit vraiment à ses propres conneries ! »
« C’est un fou, il est cinglé… »
De façon inattendue, Caster arrêta ses compagnons.
« Les gars. »
Après que les rires se furent calmés, il demanda d’un ton amical :
« Qu’as-tu accompli d’autre ? »
Quoi ? Ce n’était pas suffisant ? Sunny leva le menton.
« Laisse-moi réfléchir… Oh ! J’ai aussi tué un épéiste éveillé. »
« Vraiment ? Comment as-tu fait ça ?
Agissant comme s’il était un peu gêné, Sunny baissa les yeux.
« Ça… en fait, cette fois-là, j’ai dû lever un doigt. J’ai même dû le secouer une ou deux fois. C’était suffisant pour le tuer, pourtant. »
Il tenait la Cloche d’Argent entre ses doigts, ce qui a conduit Héros à être attaqué et finalement tué par le tyran. Donc, techniquement, toutes ses déclarations étaient vraies.
« Quel cinglé ! »
« Eh ! Vous arrivez à croire cet idiot ?! »
« Pauvre bâtard. Non seulement il est faible, mais en plus il a perdu la tête… »
Caster jeta un long regard à ses compagnons, puis se tourna vers Sunny.
« Autre chose ? »
Sunny cligna des yeux. C’est l’heure de la touche finale…
« Autre chose ? Euh… Eh bien. Oh, c’est vrai ! J’ai communiqué avec un groupe de dieux, même s’ils étaient tous morts. J’ai fait en sorte que l’un d’entre eux se réveille. Il m’a donné une bénédiction ! J’ai été béni par un dieu, vous avez tous compris ?! »
Les Dormeurs secouaient silencieusement la tête ou le regardaient avec pitié. Caster soupira.
« Je vois. Eh bien, en comparaison avec tes réalisations, les miennes semblent plutôt moyennes. Merci de nous avoir fait partager ton expérience. J’espère que tu auras autant de succès une fois que nous serons entrés dans le Royaume des Rêves. »
Sunny sourit avec un air de supériorité suffisante sur son visage.
« Tu ferais bien de le croire ! »
Sur ce, il se retourna et partit.
Ah. Un travail de qualité.
Il était presque sûr qu’après ce spectacle, personne ne croirait jamais qu’il avait un puissant Aspect ou qu’il avait fait quoi que ce soit d’intéressant pendant le Cauchemar. Il ne leur avait dit que la vérité, et pourtant il avait réussi à faire croire à tout le monde le contraire de la vérité.
Un sentiment si incroyable.
Que pensaient-ils de lui maintenant ? Ils pensaient qu’il était faible, qu’il avait grandi sans aucune éducation dans les faubourgs et qu’il n’avait aucune formation. Plus que ça, il était apparemment soit fou, soit incroyablement stupide. Son caractère était terrible.
Un type vraiment pathétique et pitoyable.
Maintenant, chaque fois qu’on lui demandait son Aspect, il pouvait simplement dire honnêtement qu’il était de rang Divin, et on se moquait de lui. Les gens préféraient croire que le Sortilège avait cessé d’exister plutôt que de croire qu’il était quelqu’un de remarquable. Il pourrait même crier ses exploits depuis un toit, et personne ne le croirait.
Par conséquent, personne ne soupçonnerait jamais qu’il avait un Vrai Nom.
Attendez, imbéciles. Un jour, c’est moi qui rirai.
Alors que Sunny s’éloignait, il entendit un des Dormeurs parler à Caster :
« Pourquoi n’as-tu pas remis ce fou à sa place ? Il t’a rabaissé ! »
Après une courte pause, Caster répondit. Sa voix était basse et douce.
« Le pauvre garçon a dû perdre la tête dans le Cauchemar. Cela arrive souvent. Il va probablement bientôt mourir, alors être gentil est le moins que je puisse faire… »
Le coin de la bouche de Sunny se contracta.
Quel mec sympa.
Il savait que les paroles de Caster étaient basées sur une fausse hypothèse, mais, pour une raison ou une autre, il ressentait toujours un froid glacial le long de sa colonne vertébrale.
Zbwaha
Haha c’était marrant