Chapitre 453 – Guerre de vitesse 

Traducteur/Checker : Ginyuu

Team : World Novel

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Il n’y avait ni cris, ni larmes, ni tremblements, rien. Tout ce qu’on entendait, c’était le silence, alors que les deux filles restaient ensemble dans la pièce. Cia faisait de son mieux pour éviter le regard de Layla, qui, de son côté, ne savait pas ce qui se passait dans la tête de son amie à ce moment-là.

Elle venait de tout raconter à Cia, tout à son sujet, ainsi qu’à elle-même.

Elle lui avait expliqué qu’elle ne connaissait pas grand-chose de son passé, mais qu’elles avaient toutes les deux travaillé pour l’organisation terroriste appelée *Pure*. Elle lui révéla également qu’elle avait rompu avec le groupe et qu’elle n’en faisait plus partie.

En entendant tout cela, Cia ne savait pas vraiment comment réagir. En apprenant qui elle était, elle ne savait pas trop à quoi s’attendre, mais certainement pas à cela. De plus, même si Layla lui racontait tout cela et qu’elle la croyait, cela ne semblait pas réel. 

Ce n’était pas comme si ces souvenirs lui appartenaient soudainement. Dans sa tête, elle ne savait toujours rien. Layla aurait pu lui dire qu’elle était le Père Noël, et cela aurait eu le même effet.

Ce sentiment de vide dans son esprit ne disparaissait pas, même après avoir appris son passé.

Voyant cela, Layla ne savait pas quoi faire, mais il y avait une chose dont elle était certaine : ses sentiments négatifs n’étaient plus présents. Elle ne voyait plus la brume sombre d’autrefois, mais ne savait toujours pas comment l’aider.

« Tu sais, Cia, il y a quelque chose qui s’est passé avant que je ne te connaisse vraiment, » dit Layla. « J’avais une amie, et à cause de certaines choses, je n’ai pas eu d’autre choix que de l’envoyer à *Pure* pour sa sécurité. Même si je savais ce qu’ils faisaient là-bas, je voulais juste qu’elle survive. »

« Quand elle est partie, je me suis sentie un peu perdue, seule, mais tu m’as aidée. Tu m’as soutenue et protégée à cette époque, et j’ai voulu faire de même. Je ne sais pas si tu l’as fait parce que c’était ta mission, mais j’aimerais croire que c’était réel et que c’était la vraie Cia. »

« Pendant tout ce temps que nous avons passé ensemble, même sans tes souvenirs, je dirais que tu étais plus vraie maintenant qu’avant, quand tu étais sous l’influence de *Pure*. »

Cia réfléchissait. Elle se demandait s’il ne valait pas mieux retourner à *Pure*. Après tout, Layla ne connaissait pas tout d’elle : elle ne savait rien de ses parents, de l’école qu’elle avait fréquentée, ni de quoi que ce soit.

D’après Layla, les personnes que *Pure* recrutait, surtout à un jeune âge, avaient généralement tout perdu. Elles n’avaient souvent ni famille, ni amis, ce qui permettait à l’organisation de rester totalement secrète.

« Merci de m’avoir tout dit, » répondit enfin Cia. « Je vois que tu tiens vraiment à moi, c’est d’ailleurs pourquoi je suis ici, mais je ne peux pas l’expliquer. Je sais que tu veux que je tourne la page, que je crée de nouveaux souvenirs et que j’essaie d’oublier mon passé. Mais c’est comme si j’avais un vide dans mon esprit, un trou béant qui a besoin d’être comblé. »

« C’est difficile à expliquer. Si tu peux… j’aimerais que tu m’aides à retrouver mes souvenirs. Demande à Quinn, demande aux autres vampires. Ça ne doit pas être maintenant, je sais que tu es occupée, mais s’il te plaît, fais cela pour moi. »

Layla prit un moment pour réfléchir. Le problème principal était que si Cia retrouvait ses souvenirs, il était fort possible qu’elle retourne auprès de *Pure* et rapporte tout ce qui s’était passé. De plus, Layla n’était pas certaine que le retour de ses souvenirs soit même possible.

Voyant que Layla prenait du temps à répondre, Cia comprit ce qui la préoccupait. C’était une question de confiance, et il y avait un moyen de la gagner.

« Même si je ne le souhaite pas, il y a une chose que nous pouvons faire si vous ne me faites pas confiance, » dit Cia. « Tant que je suis avec toi, ça ira, mais si tu parviens à me rendre mes souvenirs, alors laisse Quinn me transformer aussi. De cette façon, tu sauras que je suis de votre côté, non ? »

Layla rejeta presque immédiatement cette idée et répondit.

« Non, tu ne comprends pas ce que nous avons traversé, » dit-elle en se remémorant ce qu’était devenu Peter. Son évolution à elle n’avait pas été trop difficile, mais elle avait tout de même traversé des hauts et des bas. Chaque fois que Quinn transformait quelqu’un, c’était un pari sur ce qu’il allait devenir. « En plus, tu perdrais ton aptitude, toute ta vie pourrait changer avec cela. »

« Quelle vie… » répondit Cia. « En ce moment, je n’ai pas de vie. Je suis restée à l’académie sans souvenirs pendant un mois, et ici depuis deux ou trois semaines. À mes yeux, même si je deviens un vampire, ce sera comme si j’étais née ainsi. Je n’ai pas grand-chose à abandonner. »

Layla voulait essayer de la convaincre d’abandonner cette idée, mais en regardant dans ses yeux, elle pouvait voir qu’elle avait la même détermination qu’elle avait eue autrefois. Cia avait déjà pris sa décision. Lorsqu’elle avait fait cette suggestion, elle n’avait pas hésité. Peut-être y avait-elle même réfléchi bien avant d’en parler.

« Je… vais en parler à Quinn. En fin de compte, ce sera sa décision. Je te conseille de prendre le temps d’y réfléchir, et si tu veux, tu peux aussi parler aux autres, comme Peter, qui était lui aussi un humain avant tout cela. »

Pendant que les filles discutaient, Logan et Vorden étaient dans le laboratoire de recherche. Correction, Logan était occupé, tandis que Vorden était assis dans un coin sur un tabouret, faisant tourner un tube en plastique entre ses doigts. Il ne savait pas combien de temps il avait passé ainsi, mais cela faisait un moment.

« Des nouvelles informations ? » demanda Vorden.

« C’est la cinquième fois que tu me demandes ça, » répondit Logan, alors qu’une seule goutte de sang vert tombait dans une boîte de Pétri. « C’est pour ça que Peter était l’assistant parfait, il était là quand j’en avais besoin, il faisait ce que je lui demandais sans poser trop de questions. »

« Eh bien… ? » insista Vorden en regardant les chiffres sur l’une des machines près de Logan, chiffres qu’il ne comprenait pas vraiment.

Cela prenait un peu plus de temps à Logan, car ce n’était pas son propre laboratoire. Il devait aussi apprendre à utiliser cette nouvelle technologie. Heureusement, grâce à son aptitude, il apprenait plus vite que la plupart des gens.

« Tu as raison, la cinquième fois est la bonne pour toi ? Bref, j’ai trouvé des choses intéressantes. La structure ADN du sang vert semble être un mélange entre celle des bêtes et… »

« Et quoi ? » demanda Vorden.

« Et des humains, crois-le ou non. »

« Tu as découvert tout cela à partir de sang ? »

« Non, les machines contiennent des informations antérieures. Je suppose que c’est un rappel pour nous tous. »

« Un rappel de quoi ? »

« Un rappel de ce que sont vraiment les vampires. Bien que Quinn soit notre ami et un vampire, on oublie souvent qu’il était à l’origine humain. Alors peut-être que l’utiliser comme référence pour tous les vampires n’est pas la meilleure idée. »

« Laisse-moi te demander, tous ces vampires, jeunes ou vieux, reçoivent des poches de sang, n’est-ce pas ? Et toutes ces poches contiennent du sang humain. D’où viennent-ils exactement ? »

« Et je n’ai pas besoin de te rappeler tous ces corps que nous avons vus dans le laboratoire là-bas… des parties de corps humains utilisées pour des expériences. »

« Je n’arrête pas d’y penser. Si les vampires avaient toujours vécu parmi nous, où étaient-ils pendant la première guerre ? Il n’y a aucun rapport à leur sujet. Mais s’ils ne nous voyaient pas, nous les humains, comme des êtres vivants ? Si quelque chose essayait de détruire toutes les fourmis du monde, je doute qu’il y ait beaucoup de gens qui interviendraient pour les sauver. »

« Pour faire simple, je suis sûr que les vampires ne nous voient que comme rien d’autre que de la nourriture. Et c’est là le problème, ils ont encore besoin de nous. Ce sang vert qui les rend plus puissants pourrait bien être le résultat d’un mélange de sang humain et de sang de bête. Peut-être que les vampires essaient de créer leur propre source artificielle, pour ne plus dépendre de nous. »

C’était beaucoup à assimiler, et Vorden ne pouvait pas nier qu’il avait déjà envisagé ces possibilités. La vérité était que les vampires n’étaient pas les alliés de l’humanité. Ils étaient un autre ennemi.

Si un jour venait où les humains et les vampires devaient se faire la guerre, Vorden commença à se demander de quel côté Quinn se rangerait.

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