5861-chapitre-1856
Chapitre 1856 – Champions de Song
Traducteur/Checker : Gray
Team : World Novel
Sainte Seishan ne semblait pas intimidée par la puissance et le statut étonnants des personnes rassemblées dans le pavillon de commandement — ce qui n’aurait pas dû être surprenant, en fait, étant donné qu’elle était elle-même une princesse.
Rain, en revanche, était dépassée par les événements. Il y avait près de cinquante champions Transcendants autour d’elle, et chacun d’entre eux possédait une présence. Certaines auras étaient subtiles, tandis que d’autres étaient puissantes — elles étaient toutes indéniables, cependant, et lui donnaient presque le vertige.
Ou peut-être un état d’ébriété… en tout cas, c’était une sensation intense.
Elle jeta un coup d’œil furtif à Tamar. L’Héritière ne le montrait pas vraiment, mais Rain pouvait dire qu’elle était également affectée par l’atmosphère époustouflante de la tente.
Grâce à la présence calme de Sainte Seishan, elles étaient protégées. Sans elle, leur état aurait été encore pire.
Dame Seishan traversa la vaste pièce avec son élégance habituelle, saluant ses sœurs et ses vassaux Transcendants avec grâce. Quelque peu soulagée, Rain put enfin regarder autour d’elle.
Elle le regretta presque immédiatement.
Ah… c’est tout simplement injuste…
Tout le monde autour d’elle était d’une beauté à faire froid dans le dos. Elle avait l’impression d’être dans un musée somptueux où chaque sculpture et chaque peinture avaient pris vie. Elle avait déjà vu beaucoup de gens éblouissants, et n’était pas si mal elle-même… mais entourée de la noblesse du Domaine du Chant, Rain ne pouvait s’empêcher de se sentir tout à fait banale.
À en juger par l’expression mélancolique de Tamar, elle ressentait la même chose.
Pourquoi suis-je surprise ?
Elle regardait des Saints, somme toute. Rivaliser avec un Saint sur le plan de l’apparence était une entreprise insensée.
Pour se consoler, elle essaya d’associer les noms qu’elle avait entendus à ces beaux visages.
Rain avait beaucoup entendu parler des personnages les plus importants du Domaine lorsqu’elle vivait à Ravenheart. Ces dernières semaines, elle en avait appris davantage sur eux grâce à Tamar. Il ne s’agissait donc pas de parfaits inconnus.
Elle connaissait Sainte Seishan, bien sûr. La commandante de la Septième Légion était quelque peu obscure, et on ne savait pas grand-chose d’elle. Elle avait été la dernière des sept princesses Transcendantes à devenir une Sainte, mais cela ne signifiait pas qu’elle était plus faible ou plus jeune que les autres.
Dame Seishan avait passé près de dix ans en tant que Dormeuse sur le Rivage Oublié. Au retour de cette épreuve, elle avait atteint la Transcendance beaucoup plus rapidement que les autres. En fait, on avait souvent l’impression que les autres filles de la reine la traitaient avec beaucoup de respect. Surtout celles qui étaient encore des Maîtres.
La Reine Song avait plus de sept filles — des filles adoptives, bien entendu. Mais seules sept d’entre elles étaient devenues des Saintes jusqu’à présent.
La personne suivante qui attira l’attention de Rain la fit presque trébucher.
Il était difficile de ne pas le remarquer, étant donné qu’il y avait relativement peu d’hommes dans le pavillon de commandement. Celui qu’elle ne pouvait s’empêcher de fixer était grand, avec des épaules larges et des cuisses fines, et portait une armure austère avec peu d’ornements.
Il avait un regard sombre et des yeux froids et profonds. Son visage était mature et bien… bien trop beau ! Et surtout, il avait la peau bronzée et d’étranges cheveux cendrés.
C’était le père de Tamar !
Rain cligna des yeux plusieurs fois, rougit un peu et détourna le regard. Cet homme avait au moins deux décennies de plus qu’elle, mais c’était aussi un Saint. Elle ne put s’empêcher de se sentir un peu essoufflée et regarda Tamar en posant une question silencieuse.
L’Héritière fronça les sourcils, puis murmura :
« Oui, c’est mon père. »
Les yeux de Rain s’écarquillèrent un peu.
Bon sang, Tamar ! Tu ne m’avais pas dit que ton père était… était un vrai canon !
Secouant la tête, elle essaya de se distraire en regardant quelqu’un d’autre.
Là aussi, ce fut une terrible erreur. Car la première personne qui attira son regard n’était autre que Maîtresse des Bêtes, une femme si époustouflante et si séduisante que d’innombrables chansons furent écrites à son sujet.
Même la fine cicatrice qui entachait son visage d’une beauté démoniaque n’enlevait rien à sa beauté. Au contraire, elle la rendait encore plus séduisante… hypnotique, presque. Impossible de détourner le regard.
Rain savait que Maîtresse des Bêtes avait mérité cette cicatrice quelque part en Antarctique. Les Éveillés n’avaient généralement pas de cicatrices, car leur corps se rétablissait mieux que celui des personnes ordinaires, et il y avait beaucoup de détenteurs d’Aspects curatifs dans les environs. Le fait qu’une princesse du Domaine du Chant ne puisse effacer une cicatrice aussi longue laissait supposer que la blessure qui l’avait laissée n’était pas ordinaire.
Néanmoins, Maîtresse des Bêtes la portait bien.
Rain parvint à peine à détourner le regard et se concentra sur les autres personnes présentes dans le pavillon de commandement.
Voyons voir. Traqueuse Silencieuse, Princesse Voile-Lunaire, Hurlement Solitaire… et ce doit être Revel, la Danseuse Sombre.
C’étaient quatre des cinq princesses Transcendantes restantes. La dernière n’était pas là, ou du moins Rain ne l’avait pas reconnue.
Traqueuse Silencieuse était étrangement discrète. En fait, il était difficile de la remarquer — la femme se tenait près du mur du pavillon, appuyée sur une poutre de soutien et à moitié cachée dans l’ombre. Elle dégageait une aura discrète, mais ses yeux brillants étaient concentrés et vigilants. Elle portait une tenue de chasse noire.
Voile-Lunaire était belle et délicate, avec une carrure élancée et un visage doux et pâle. Ses cheveux étaient blancs et ses yeux semblaient briller sous l’effet d’un pâle clair de lune. Elle portait une robe modeste au lieu d’une armure, mais Rain savait reconnaître une archère quand elle en voyait une.
Hurlement Solitaire était grande, svelte et dégageait une énergie bestiale à peine contenue. Son beau visage était illuminé par un léger sourire, et ses yeux étaient empreints d’une confiance arrogante. Elle portait un pantalon en cuir et un gilet sans manches, laissant apparaître ses bras bronzés et toniques.
Enfin… il y avait Revel, la Danseuse Sombre, également connue sous le nom de Tueuse de Lumières. Elle était la première des filles de la Reine à s’être Transcendée, ce qui faisait d’elle une sorte d’aînée.
Ses cheveux étaient d’un noir de jais et ses yeux ressemblaient à deux gemmes d’obsidienne. Avec ses vêtements sombres, sa peau d’albâtre et sa beauté exquise, elle était indéniablement frappante. Quant à son caractère, Rain ne pouvait pas dire comment était la princesse. Tout ce qu’elle voyait, c’est qu’il y avait de la profondeur dans son regard, et une froideur subtile dans ses traits.
Si Rain devait dire quelque chose, cependant… c’est que Tueuse de Lumières avait l’air un peu triste. Comme s’il lui manquait quelque chose qu’elle n’aurait jamais.
Quelle étrange pensée.
Au moment où Rain pensait cela, la Princesse Revel prit soudainement la parole, sa voix légèrement rauque résonnant facilement à travers le pavillon.
« Commençons. »