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Chapitre 120 – Le Crépuscule Et l’Homme Masqué

 

Traducteur : _Snow_

Team : World Novel

 

Elmer n’avait aucune idée de la façon dont il pourrait mettre la main sur l’emplacement du cartel clandestin qu’il recherchait – du moins avant ce moment.

Il était resté perdu dans ses pensées après avoir trouvé une méthode efficace pour contourner les effets du Mirage du Destin, et avait passé les principales heures de la journée de samedi à essayer de trouver quelque chose qui lui permettrait de connaître l’emplacement de l’endroit caché qui lui permettrait de doubler ses revenus.

Il avait eu l’idée d’utiliser l’opium pour déterminer l’emplacement du cartel clandestin, mais comme la seule personne qu’il avait rencontrée et qui connaissait l’existence d’un tel endroit était morte, il avait décidé de ne pas gaspiller sa spiritualité déjà épuisée. Après tout, il ne pouvait utiliser la divination que pour trouver l’emplacement d’une personne, pas l’emplacement d’un lieu.

Après d’innombrables recherches dans son esprit pour trouver une réponse – évidemment en empêchant, avec l’aide de Mary, les remarques de Pip sur le fait qu’il était trop enfermé d’arriver jusqu’à ses oreilles – Elmer avait trouvé une seule solution plausible à son problème.

Chercher Levi Harold.

Il pensait que si quelqu’un possédait des connaissances sur des choses illégales comme l’opium et le cartel clandestin, c’était bien le prêteur sur gages. Mais Elmer savait qu’il ne fallait pas rendre visite à Levi sans s’assurer que sa véritable identité était cachée.

Et c’est ce raisonnement qui l’avait amené jusqu’ici.

Les cheveux teints en noir, vêtu d’une chemise noire, d’un gilet, de bottes, de gants et d’un masque pâle et souriant, Elmer avait revêtu la forme d’une sinistre faucheuse. Il était assis sur le rebord d’une fenêtre, mystérieusement, tout en lançant un regard perçant à la masse trapue et épaisse d’un bleu britannique au visage large et aux yeux d’or qui le sifflait de façon offensante.

Dégageait-il vraiment une mauvaise image sous cette forme, au point d’effrayer les animaux ?

Il n’utilisait même pas l’essence d’argent qu’il avait supposé représenter la force en faisant des expériences pour renforcer sa présence, contrairement à ce qu’il avait fait avec Edgar et le reste de ses victimes. Alors comment se fait-il qu’il soit considéré comme dangereux ?

C’était à cause du masque ?

Très probablement.

« Qui êtes-vous… ? » Une voix grave mais palpable de panique sortit Elmer de ses pensées et le ramena à l’essentiel. Le propriétaire de la voix n’était autre que Lev, bien qu’il ne soit pas dans son état habituel de suffisance, mais dans un état défensif et effrayé.

Elmer avait tout d’abord vérifié si Lev était un Ascendant après s’être introduit dans l’appartement de l’homme pendant qu’il dormait. Il l’avait fait par pure prudence, afin de se préparer au conflit. Cela faisait trois mois qu’ils ne s’étaient pas vus, beaucoup de choses avaient pu se passer en trois mois.

Eh bien, cet homme n’était pas un Ascendant. Et après avoir confirmé cela, Elmer s’était faufilé dans le salon et avait provoqué un grand bruit en faisant trembler la fenêtre pour réveiller Lev et son chat.

Il était au moins content que son ancienne connaissance puisse dormir tranquillement maintenant. Il avait aidé quelqu’un.

Il est temps d’agir avec nonchalance, je suppose… Elmer fit le vide dans son esprit et se concentra.

« Vous pouvez m’appeler ‘la faucheuse ‘. Il avait déjà imprégné son larynx d’essence grise, si bien que ses mots étaient sortis durs et râpeux, renforçant sa présence sinistre.

« La faucheuse ? » Lev recula encore, son chat prenant presque l’initiative.

Elmer souhaitait qu’elle cesse de siffler, mais il comprenait son agressivité à son égard. Il était habillé d’une manière maladroite et s’était introduit chez elle alors qu’il restait deux heures avant le couvre-feu. C’était l’heure des crimes, et il avait l’air d’un criminel.

En fait, il ne pouvait même pas le nier. Compte tenu de tout ce qu’il avait fait, et de son état actuel, il l’était en réalité.

« Que voulez-vous ? » Lev continua, ses yeux ambrés se rétrécirent, faisant prendre à son joli visage une expression désagréable.

« Rien de bien grave. Elmer resta immobile et étrangement assis sur le rebord de la fenêtre, les deux mains dans la poche de son manteau. « De l’argent. »

Lev tressaillit visiblement. « Je n’en ai pas ! » s’exclama-t-il rapidement. « Pas… » Il s’interrompit lorsque quelques secondes passèrent et que le faucheur resta silencieux. Ses yeux parcouraient le sol en tremblant, comme s’il se demandait s’il devait ou non dire ce qu’il avait en tête. Lorsque la pression de l’effroyable présence devant lui ne se calma pas, il céda. « Pas maintenant. Je n’ai pas d’argent pour le moment. »

« Pour l’instant ? » Elmer décida de jouer le jeu après un court silence. « Quand cela changera-t-il ? »

Les yeux de Lev se levèrent du sol vers le faucheur. Il ne savait pas quoi dire, c’était évident.

Elmer sourit sous son masque et décida de mettre fin à cette conversation inutile. Il sortit alors l’opium violet de sa poche et le présenta à Lev.

Le jeune prêteur sur gages eut instantanément un regard hébété qui s’ajouta à son expression effrayée.

Elmer était devenu assez doué pour comprendre les réactions des gens, il savait donc qu’il était sur la bonne voie.

« Je ne veux pas perdre mon temps… et le vôtre bien sûr », commença-t-il, la voix lourde et écrasante. « Vous savez ce que c’est, n’est-ce pas ? » Lev hésita, ses yeux circulant entre le cristal violet et le mystérieux personnage qui le brandissait à la lueur du clair de lune.

Elmer n’était pas disposé à retarder et à interroger lentement, aussi se dirigea-t-il immédiatement vers la voie la plus efficace à prendre dans des scénarios comme celui-ci.

« Vous n’avez plus le droit d’hésiter. » Il pencha la tête d’une manière inexplicable, dirigeant son regard vers la chatte bleue de Lev, et envoya une vague d’essence d’argent sur elle. « Hésite encore une fois et elle meurt la première. »

Le hérissement des poils et le sifflement du chat disparurent instantanément comme s’ils n’avaient jamais existé, et ses yeux s’écarquillèrent tandis que ses pupilles se dilataient. Avec un miaulement aigu, elle s’enfuit rapidement sous le canapé placé contre le mur du salon, tremblant manifestement dans sa cachette.

Le brusque changement de comportement de son chat, passant de l’offense à la détresse, laissa Lev extrêmement perplexe. Il comprenait maintenant la gravité de sa situation. Cela se lisait sur son visage.

« Je ne le redemanderai pas. » Elmer redressa son cou une fois de plus tout en conservant son comportement effrayant. L’essence de spiritualité argentée qu’il avait s’était instantanément dissipée. Il ne pouvait pas utiliser deux essences spirituelles simultanément pendant une longue période de temps, pas dans son état.

Les battements de cœur de Lev s’accélérèrent et Elmer s’en aperçut lorsque le prêteur sur gages dit, le menton tremblant, « Je le ferais ».

« Bien », souffla Elmer. » Le cartel clandestin, où puis-je le trouver ? »

Le cou de Lev se penche vers l’avant. « Ça… Ça, je ne sais pas », répondit-il d’une voix calme. Et comme le faucheur restait silencieux, il ajouta rapidement : « Je le jure sur le trône de Chronos lui-même. Je ne sais pas où ils se trouvent, ni comment les trouver, ni quoi que ce soit sur le processus de fabrication de la drogue. Je ne fais que les livrer comme on me l’a demandé. » Ses mains étaient levées, paumes vers l’avant.

Lev, mon gars, nous savons tous les deux que tu ne vénères pas Chronos, alors à quoi bon jurer en son nom… ? Elmer se lamentea intérieurement. Mais il croyait Lev. Il n’avait pas le choix. Il n’allait pas tuer le chat après tout.

Mais il n’avait pas l’intention de terminer son interrogatoire par là.

Remettant l’opium dans sa poche, Elmer demanda : « Qui vous donne la drogue à livrer ? N’essayez pas de faire le malin ou de me faire perdre mon temps. »

« Il… » Lev se racla la gorge en frottant sa paume moite sur son pantalon bouffant. « Il se fait appeler M. Hank. »

Hanky… ?!

Elmer fut un peu surpris. Puis il a rapidement fait le lien entre les deux.

Heh… C’est donc ce que c’était… ? Je me suis toujours demandé comment tu pouvais t’offrir une chambre dans une rue moyenne en tant que prêteur sur gages, Lev, je comprends maintenant… Quant à Hanky, est-ce qu’il vend vraiment cette drogue dans sa boulangerie, et c’est pour ça qu’il y a tant de clients… ? Wow, vous êtes tous les deux incroyables… Il y a vraiment beaucoup d’argent dans ce business… !

Se raclant discrètement la gorge, Elmer continue : « Une adresse ? »

Il en avait une pour la boulangerie, mais il avait besoin de celle de la maison de Hanky, car c’était là que l’homme se trouvait à l’heure qu’il était. Et la peur qu’il avait insufflée à Lev lui permettait de l’avoir.

« District Étranger », avait immédiatement répondu Lev, levant à nouveau les mains en l’air comme une sorte de drapeau blanc pour indiquer ses intentions pures. « Rue Berk. Maison 14. C’est tout ce que je sais. »

District Étranger… ? Les yeux d’Elmer tressaillirent sous son masque. Pourquoi Hanky vit-il si loin de son lieu de travail… ? Attendez… Est-ce parce que le cartel clandestin se trouve dans le District Étranger… ?

Une déduction plausible qu’Elmer savait devoir vérifier immédiatement. Mais pour compléter son apparence énigmatique, il devait partir aussi mystérieusement qu’il était entré.

Une bonne entrée exigeait un départ encore meilleur.

Il mesura la distance entre le seuil où il se trouvait et l’endroit où Lev se tenait, et en déduisit qu’elle était d’environ huit pieds. C’était suffisant.

S’éloignant de façon indiscernable de l’appui, Elmer fit un premier pas en avant, puis un autre, jusqu’à ce qu’il en ait fait cinq et que sa présence ait disparu.

Pendant tout ce temps, Lev s’était penché en arrière, effrayé, tout en gémissant de façon incontrôlée. Il n’avait pas cligné des yeux, il savait donc que la silhouette qui s’était rapprochée de lui ne s’était pas enfuie ou n’avait pas sauté par la fenêtre comme le faisaient les justiciers ou les voleurs dans les histoires ; celle-ci s’était évanouie dans les airs.

L’idée des pouvoirs que possédait le faucheur fit s’effondrer ses genoux et le soulagea. Il n’avait jamais été confronté à un Ascendant depuis Elmer Hills, mais la grande différence entre ce qu’il avait ressenti face à ces deux-là l’avait laissé perplexe. Il avait sans doute survécu à une rencontre avec un être puissant. Un Ascendant, selon lui, ne serait pas moins une bête.

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