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Chapitre 1314 – Révélations de la Folie

 

Traducteur/Checker : Gray

Team : World Novel

 

Protégé par le Péché de Réconfort, Sunny fut tout à nouveau capable de traverser le brouillard. Il recula tandis que le Souillé arborait un large sourire.

“Où vas-tu, assassin ? Tu ne veux pas apprendre un secret ? Tu ne regretteras pas de l’avoir appris… ah, peut-être que si…”

Sunny ne savait pas ce qui se passait, mais il était sûr d’une chose — ce que le Prince Fou voulait lui dire n’était pas quelque chose qu’il devait apprendre.

Sauf s’il voulait devenir aussi fou et brisé que l’abomination Souillée.

Il était déjà assez fou de se battre pour sa vie — ou plutôt, pour son humanité — au sein d’un rêve.

Alors qu’il rêvait à l’intérieur du Troisième Cauchemar.

S’éloignant en titubant, Sunny fit appel à ses Ombres.

Instantanément, trois silhouettes surgirent des profondeurs. Une Sainte taciturne, un Diablotin maigrelet et un cheval ténébreux enveloppé de noirceur.

Le Prince Fou éclata de rire.

“Bien, bien… oh, ça me rend nostalgique…”

Nous allons…

…Sainte fut la première à tomber. Avant même qu’elle ne puisse bouger, une épée jaillit soudainement, suivie d’un tourbillon de brume. La gracieuse chevalière de pierre se figea, une fine fissure apparaissant subitement sur son armure d’onyx.

Puis, aussi silencieusement qu’elle était apparue, Sainte s’effondra en un millier d’éclats de pierre noire. Un nuage de poussière rubis explosa et repeignit l’eau stagnante en cramoisi.

“Sainte !”

Sunny écarquilla les yeux, mais avant qu’il ne puisse faire quoi que ce soit, le Péché de Réconfort le repoussa.

“Cours, imbécile ! Elle n’est pas réelle !”

Le Diablotin était le deuxième. Le petit gobelin hésita, visiblement effrayé par la silhouette en lambeaux du Titan fou. Cependant, il s’élança courageusement vers l’avant, tendant ses griffes vers la chair du Souillé. L’épée invisible siffla à nouveau, et la maigre silhouette chancela aussitôt.

Des flammes liquides s’échappant de la bouche du Diablotin, il regarda Sunny d’un air effrayé. Puis ses yeux s’assombrirent, et sa petite tête glissa de son cou, tombant dans l’eau avec un plouf silencieux.

Ah…

Sunny avait l’impression que son esprit était sur le point de se briser. Refoulant la tempête de douleur et de culpabilité qui faisait rage dans son cœur, il serra les dents et se détourna.

Sa main saisit la crinière de Cauchemar et, avec un cri étouffé, il sauta sur le dos de l’étalon.

Le destrier noir galopait de plus belle, loin, très loin… à travers la brume tourbillonnante.

Le rire du Prince Fou leur parvint aux oreilles.

“Où vas-tu, assassin ? Je n’en ai… pas fini… avec toi…”

Sunny ne se retourna pas. Saisissant les flancs de Cauchemar avec ses cuisses, il leva ses deux mains et les plaqua contre ses oreilles.

N’écoute pas… n’écoute pas…

Mais il l’entendit quand même. La voix du Péché de Réconfort, qui disait avec un soupçon de résignation dans sa voix haineuse et familière. La voix de Sunny.

“Putain de lunatique… tu essaies de me piquer mon boulot ?”

Il n’avait jamais été aussi heureux d’avoir un spectre né du murmure du Démon de l’Effroi coincé dans sa tête.

Cauchemar fila à travers la brume, et bientôt, le voile de celle-ci obscurcit le Prince Fou et le Péché de Réconfort, étouffant leurs voix jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien d’autre que le silence.

Sunny était également redevenu lui-même… enfin. Il avait à nouveau un corps humain, ainsi que deux mains humaines. Le sombre manteau avait été remplacé par la douce soie du Linceul de la Pénombre.

Baissant les yeux, il tapota l’épaule du cheval noir et laissa échapper un souffle tremblant.

“Je… Je pense que nous sommes en sécurité maintenant.”

Puis, il hésita un instant et ajouta d’une petite voix :

“Mais tu crois… que je peux me réveiller ?”

Cauchemar souffla et frappa la surface de l’eau calme avec ses sabots, s’élevant dans les airs.

Au fur et à mesure qu’ils progressaient, la brume devenait de plus en plus fine, jusqu’à ce qu’un rayon de soleil vienne percer son voile aveuglant.

Et dès qu’il le fit…

Sunny se réveilla en sursaut.

“Argh !”

Il se redressa, couvert de sueurs froides. Le cœur battant la chamade, Sunny se saisit la poitrine et se figea, regardant autour de lui la pièce sombre du temple désolé. Lentement, sa panique commença à se dissiper.

Un rêve… ce n’était qu’un rêve.

Sunny expira lentement, puis frissonna et secoua la tête.

Non… c’était peut-être un rêve, mais ce n’était certainement pas qu’un rêve. Il ne savait pas quel genre de pouvoir avait pu permettre au Prince Fou — qui était probablement déjà mort ou très, très loin — d’apparaître dans son cauchemar. En revanche, il était certain que la créature qu’il avait rencontrée dans son rêve n’était pas le fruit de son imagination.

Sunny ne savait pas si l’abomination en lambeaux qu’il avait affrontée était le Titan Souillé lui-même ou un écho laissé par son passage, mais il savait qu’entendre le secret que l’abomination voulait partager aurait été sa fin.

Bon sang… même les rêves sont dangereux ici.

Alors que son cœur se calmait un peu, il resta assis en silence pendant un moment, essayant de rassembler ses pensées. Il y avait beaucoup de choses étranges dans ce rêve effrayant… mais avant qu’il ne puisse les examiner attentivement, une inquiétude soudaine s’empara de son esprit.

Sunny envoya ses ombres vérifier l’état de Nephis et d’Ananke. S’assurant que toutes deux dormaient paisiblement dans les chambres voisines, il frissonna au souvenir de la destruction de ses ombres et les invoqua l’une après l’autre.

Il invoqua d’abord le destrier noir. Comme l’avait dit le Péché de Réconfort, Sainte et Diablotin n’étaient pas réels — le cheval noir pouvait être invoqué dans son rêve parce que c’était la nature des pouvoirs de Cauchemar, mais les deux autres étaient différentes. Donc, seul Cauchemar avait réellement affronté le Prince Fou… très probablement.

L’étalon noir apparut dans l’ombre, gardant sa forme intangible. Il semblait agité, mais indemne. Rassuré, Sunny poussa un long soupir.

“…Merci, mon pote. Tu m’as vraiment sauvé la mise.”

Rejetant Cauchemar, il invoqua ensuite Sainte. La gracieuse chevalière sortit des ténèbres, toujours aussi stoïque et indifférente. Elle était indemne. Se sentant soulagé d’un grand poids, Sunny ferma les yeux un instant.

“Tu es saine et sauve. Dieu merci…”

Sainte lui jeta un regard étrange, mais resta silencieuse… bien sûr qu’elle l’était.

“Tu peux y aller maintenant… non, en fait, reste ici. Monte la garde toute la nuit, d’accord ?”

La gracieuse chevalière le fixa quelques instants, puis se détourna et quitta silencieusement la pièce pour monter la garde dans le couloir.

Sunny inspira profondément et se frotta le visage.

Il ne restait plus que Diablotin.

Il invoqua le petit gobelin, puis se gratta l’arrière de la tête.

Ah, c’est vrai… ce petit coquin est toujours en train de digérer l’armure de la Tortue Noire. Bon sang, quand cessera-t-il de paresser et…

Mais avant que Sunny ne puisse terminer sa pensée, une silhouette effrayante surgit brusquement de l’ombre… le dominant comme un démon forgé d’acier sombre et de lames tranchantes…

“Argh, qu’est-ce que c’est ?!”

…À l’insu de Sunny, le petit coquin s’était déjà réveillé de son sommeil.

Mais il n’était plus si petit que ça.

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