Chapitre 274 : Le retour d’une légende (1)

Traductrice : Moonkissed

Auteur : Jksmanga

Dans la pièce faiblement éclairée, les flammes des torches vacillaient. L’homme resta là à se demander pourquoi quelqu’un aurait choisi de prendre l’anneau. De tous les objets qu’il avait laissés derrière lui, celui-ci semblait étrange. Au premier coup d’œil, n’importe quel vampire expérimenté aurait pu dire qu’il s’agissait du plus faible des objets laissés, et même du moins précieux.

Peut-être que c’était une erreur, pensa l’homme. Quoi qu’il en soit, pour l’instant, l’homme était reconnaissant car il avait besoin de nouveaux vêtements. Une fois qu’il se serait changé et qu’il aurait trouvé la personne qui l’avait réveillé. Il permettrait à celui qui avait l’anneau de l’échanger contre quelque chose d’autre, pensa-t-il.

Il se dirigea ensuite vers les cinq autres podiums recouverts d’un étrange boîtier métallique. Lorsqu’il posa le bout de ses doigts sur les surfaces froides, celles-ci réagirent en un instant et se mirent à vibrer.

Chacun d’entre eux s’enfonça dans le sol, révélant les pièces d’armure qui étaient autrefois les leurs. Après avoir enfilé toutes les armures, il n’était plus nu. Bien que par les interstices entre certaines parties, on pouvait encore voir de la peau blanche nue, puisqu’il ne portait toujours rien en dessous.

Le casque permettait de voir la plus grande partie de son visage. Il était surmonté de deux cornes rouges en spirale et d’une fine pièce de métal qui descendait jusqu’au nez.

« J’espère que je n’ai pas été réveillé en plein milieu d’une guerre. C’est peut-être pour cela que la personne est partie précipitamment après m’avoir réveillé » pensa l’homme.

Il continua à descendre l’escalier en colimaçon, mais il trouvait tout cela un peu étrange. Si la guerre était vraiment en cours, pourquoi n’entendait-il rien à l’extérieur ? La réponse ne tarda pas à venir.

En sortant, il s’attendait à deux choses. Un défilé de personnes pour l’accueillir ou un grand combat. Mais il ne vit ni l’un ni l’autre. Au lieu de cela, il ne restait qu’une ville abandonnée.

En sortant, il sentit qu’il n’y avait aucune trace d’autres personnes comme lui dans la région, seulement des bêtes. Il n’abandonna pas pour autant.

« Peut-être que mes sens ne se sont pas encore éveillés » se dit-il en continuant à observer les bâtiments environnants. Il chercha et chercha encore, mais il n’y avait rien. Quelques bêtes qui avaient senti qu’il était proche s’enfuirent en courant, ne voulant rien savoir de cette nouvelle présence.

Finalement, il tomba sur quelque chose d’un peu intéressant. Il s’agissait d’une étrange bête de taille humaine qui semblait avoir été tuée il n’y a pas si longtemps. La raison pour laquelle il la trouvait intéressante était qu’il pouvait sentir une énergie étrange similaire à la sienne.

« Pourquoi un cristal de sang aurait-il été laissé derrière une bête ? » En voyant cela, et en ressentant la même énergie que celle de la bête. Il commença à penser que son réveil était peut-être un accident.

D’une manière ou d’une autre, le cristal de sang qu’il avait laissé à l’un des membres de sa famille s’était retrouvé entre les mains de cette bête. D’après l’apparence de la zone, elle avait été abandonnée il y a longtemps, mais il n’avait toujours aucune idée du temps qu’il avait passé à dormir.

Il était tout à fait possible que quelqu’un ait tué la bête, pris le cristal et soit entré dans la tour sans se rendre compte de ce qui se passait. Cela expliquerait également pourquoi ils avaient choisi de prendre l’anneau s’ils n’avaient aucune idée de ce que faisaient les autres objets.

« Peut-être que mon avarice a fini par payer » dit-il en riant pour lui-même. Avant de sombrer dans le sommeil éternel, son plus proche assistant, Steven, lui avait demandé de laisser derrière lui certains trésors.

Ils lui avaient également demandé d’organiser des épreuves dans la tour, mais l’homme était trop paresseux pour cela. Il avait choisi les objets qui lui semblaient les plus faciles à remplacer.

Steven ne comprenait pas ce qu’il faisait. S’il allait de toute façon plonger dans un sommeil éternel, il valait mieux laisser son meilleur équipement à la génération suivante, mais radin un jour, radin toujours. Il était impossible pour Steven de changer sa nature.

En y repensant, il y avait aussi la possibilité que quelqu’un ne faisant pas partie de sa famille ou d’une espèce différente ait obtenu le cristal de sang. Il était maintenant heureux de ne pas avoir laissé d’objets puissants. Sinon, cela aurait pu causer des problèmes à l’extérieur.

« Bon, ça ne sert à rien d’y penser maintenant. » L’homme s’étira les bras. « Avant de choisir de me rendormir, je suis assez curieux de savoir ce qui est arrivé à tout le monde ici, et je suppose qu’il n’y a qu’une seule façon de le découvrir. »

L’homme continua à marcher hors de la ville vers les tunnels. L’épée était maintenant enroulée autour de son dos, utilisant les chaînes pour la maintenir sur son armure de poitrine. Il semblait avoir choisi un tunnel au hasard en marchant. Pourtant, après avoir choisi un chemin, il continua pendant un certain temps jusqu’à ce que la lumière du soleil puisse être vue au bout.

L’homme sortit du tunnel et fit un pas vers la lumière du soleil. L’homme était entouré par la jungle et les rayons du soleil traversaient les arbres et les feuilles. Ils touchaient à la fois la peau de ses mains et la zone ouverte de son visage. Cependant, contrairement à Quinn et Fex, l’homme ne réagit pas.

« Ma peau me démange un peu, ça aurait été bien d’avoir cette bague. Sinon, je risque de développer une sorte d’éruption cutanée. » Il se plaignit en se grattant le devant de la main.

« Ahhhh ! » Il entendit soudain un cri venant de sa droite. Immédiatement, sans réfléchir, il se mit à courir dans la direction du cri. Se déplaçant à une vitesse incroyable, il était capable de manœuvrer en évitant les arbres et en frappant les branches et les lianes qui lui barraient le chemin.

Il finit par apercevoir une petite fille au bord d’une rivière, mais elle n’était pas seule. Un grand serpent, presque quatre fois plus grand que la fillette, était debout sur son corps, la tête haute, et la regardait. La fillette essaya de reculer, mais elle n’avait nulle part où aller, car la rivière était derrière elle et le grand serpent noir devant.

Le serpent s’élança vers l’avant, la tête en avant. N’ayant rien d’autre à faire, la jeune fille ferma les yeux et hurla une fois de plus, car elle avait l’impression que sa vie était finie.

Comme elle ne ressentait aucune douleur, elle décida de rouvrir les yeux. Le serpent n’était plus là, il avait entièrement disparu et à sa place se tenait un homme vêtu d’une étrange armure rouge.

Voyant que le serpent avait disparu, elle s’effondra sur le sol, ses genoux heurtant le sol dur et rocailleux. « J’ai cru que j’allais mourir… » dit-elle en pleurant.

« Ce n’est pas grave, lui dit l’homme. Le gros serpent est parti et ne t’embêtera plus. »

En regardant la jeune fille, il remarqua qu’il y avait quelques coupures sur son corps. La blessure la plus grave était celle de son genou, qui était sévèrement éraflé et d’où s’écoulait du sang.

L’homme saisit la jambe et l’examina attentivement. « C’est assez grave, mais je devrais pouvoir t’aider. » Il cracha ensuite sur ses deux mains et commença à les frotter l’une contre l’autre.

La jeune fille se mit à pleurer encore plus fort en voyant l’homme faire ces gestes étranges.

« Vous êtes bizarre, je vais être tuée par un bizarre ! s’écria-t-elle.

« Non, non, ne t’inquiète pas, je n’essaie pas de faire quelque chose d’étrange, lui répondit-il. Crois-moi, ma salive est comme de la magie. » Il plaça alors ses mains couvertes de salive sur le genou de la jeune fille pour le maintenir en place.

La jeune fille ne ressentit aucune douleur et attendit quelques instants, ne sachant toujours pas si elle devait faire confiance à l’étranger ou non. Lorsque l’homme lâcha son genou, la blessure avait complètement disparu. En la regardant, elle fut stupéfaite.

« Merci, monsieur, vous devez avoir la capacité de guérir, dit-elle.

– La capacité ? Répondit l’homme, confus.

– Quel est votre nom ? Demanda-t-elle.

– Tu peux m’appeler Arthur. »

À ce moment-là, le sourire qui était sur le visage de la jeune fille il y a quelques secondes à peine, était tombé. Elle se mit à tirer fortement sur le bras d’Arthur.

« Arthur, toi et moi sommes amis, n’est-ce pas ? »

Arthur acquiesça.

« Alors s’il te plaît, tu dois m’aider, aider ma famille, aider tous ceux qui ont des problèmes. Les soldats sont partis, je ne sais pas pourquoi, mais ils nous ont tous laissés ici et peu de temps après, il y a eu une attaque. Au début, nous avons réussi à les arrêter, mais après avoir tué les premières bêtes, d’autres ont commencé à arriver… » Pendant qu’elle prononçait ces mots, elle luttait pour respirer, cherchant l’air entre les deux. Arthur pouvait voir que c’était difficile pour elle. Elle avait l’air extrêmement jeune, à peine plus de cinq ans.

Il l’avait alors soulevée d’une main et l’avait rapprochée de sa poitrine.

« Dis-moi simplement où aller. »

La petite fille indiqua une direction, et Arthur se déplaça immédiatement, ce n’était pas aussi rapide qu’avant. Cependant, la fille pouvait toujours sentir la vitesse à laquelle il se déplaçait, car une brise semblable à celle d’une bicyclette rapide était ressentie sur son visage.

De temps en temps, Arthur s’arrêtait et demandait son chemin à la jeune fille, qui savait à peu près où se trouvait la zone, mais n’était pas sûre, car elle avait fui la bête et s’était un peu perdue.

« Je suis vraiment désolée, Arthur », dit la jeune fille.

Il renifla l’air, il pouvait sentir l’odeur.

« Ne t’inquiète pas, je sais où ils sont. »

Une douce odeur pénétra dans son nez, une odeur dont il se souvenait parfaitement. L’odeur du sang.