3902-chapitre-68
Chapitre 68 : Les coupables courent
Traductrice : Moonkissed
Auteur : Jksmanga
À l’insu des élèves de l’école, le chaos règnait entre les membres du personnel supérieur.
Fay, l’un des sergents de l’école, marchait dans le couloir à une vitesse incroyable. Même si elle ne faisait que marcher, elle provoquait des rafales de vent qui frappaient les élèves lorsqu’elle passait à côté d’eux.
Grâce à sa capacité, sa vitesse de marche était même supérieure à la vitesse de course de la plupart des gens. Finalement, elle arriva à destination.
Une simple porte en bois dans le bâtiment des premières années, sur laquelle un panneau indiquait le mot « Général » dessus.
« Puis-je entrer monsieur ! demanda Fay d’une voix forte et exigeante.
– Bien sûr », répondit Nathan.
Fay força la porte et se dirigea rapidement vers le bureau de Nathan, le vent qui l’accompagnait faisant voler les papiers et les éparpillant dans toute la pièce.
« Hé, j’avais presque fini ça ! » cria Nathan.
En tant que responsable des premières années, il était très occupé. Il était normalement chargé d’examiner les nouveaux élèves qui arrivaient et de faire des recherches sur le passé de chacun d’entre eux. Il était important pour l’école de savoir qui appartenait à quelle famille. En effet, il fallait garder un œil sur ceux qui avaient des antécédents plus puissants.
« Les portails ont été utilisés ! cria Fay. Deux élèves semblent avoir été enregistrés pour les avoir traversés. »
Nathen commença à ramasser un par un les papiers qui étaient éparpillés dans la pièce. « C’est tout, alors pourquoi ne pas aller les récupérer ?
– Je crains que ce ne soit parce qu’ils ont traversé un portail rouge, monsieur. »
Nathen laissa alors tomber toutes les piles de papier qu’il avait ramassées sur le sol. « Quoi, comment est-ce arrivé, il ne devait pas y avoir de gardes postés au portail ?
– Apparemment, il y a eu un conflit d’horaire, et lorsque les gardes ont changé de poste, leurs remplaçants ne sont jamais arrivés. »
Nathan se rassit sur sa chaise en se demandant ce qu’il devait faire. « C’est pour ça que j’ai dit qu’il fallait mettre des caméras dans l’école, mais c’était déjà assez difficile de leur permettre de mettre des traceurs sur eux. »
Les familles d’originels avaient leur mot à dire sur ce qu’ils pouvaient ou non faire. Bien qu’il soit obligatoire pour toute personne d’aller à l’école militaire pendant deux ans à l’âge de seize ans, les familles d’originels étaient des personnes puissantes dans le monde extérieur.
Pendant la guerre, quatre grandes familles avaient émergé. Toutes aussi puissantes les unes que les autres et égales aux militaires. La structure du monde avait changé, l’argent ne signifiait plus grand-chose et un nouveau système avait été mis en place.
Le système de crédit.
Ceux qui étaient forts et capables de contribuer au monde gagnaient des crédits. Par exemple, ceux qui pouvaient tuer des bêtes de haut niveau et obtenir leurs cristaux pour fabriquer des armes.
Les autres, trop faibles pour accomplir une telle tâche, continuaient à être traités comme des déchets et un gaspillage d’espace.
Bien sûr, les familles détestaient l’idée que les militaires espionnent leurs enfants. Elles craignaient qu’ils n’essaient d’apprendre leurs secrets.
« Savons-nous quels élèves ont franchi le portail ? Nathan demanda en prenant sa tasse de café et en commençant à la boire à petites gorgées.
– Le premier est l’élève qui s’appelle Quinn Talen. »
Entendre ce nom ne lui disait rien, il ne s’en souvenait pas et il était donc probable qu’il ne s’agisse pas de quelqu’un d’important dans l’école.
« Et le deuxième est Vorden Blade. »
À ce moment-là, Nathan cracha son café sur la table.
Après l’incident avec les deuxièmes années, Nathan décida de se renseigner un peu plus sur les antécédents familiaux de Vorden, et si ceux-ci le découvraient, ce serait une mauvaise nouvelle. « Assure-toi que sa famille n’apprenne rien, nous devons garder le secret aussi longtemps que possible. »
*****
Le lendemain matin, les cours avaient commencé, c’était le jour de l’évaluation de groupe et les étudiants de première année allaient se rendre à leur première sortie au portail.
Alors que les cours commençaient, Layla remarqua que Vorden et Quinn n’étaient pas à leur place. Par contre, Peter était à sa place et il avait la tête baissée, regardant le sol.
« Hé Peter, sais-tu où sont Vorden et Quinn aujourd’hui ? » demanda-t-elle.
Peter l’avait complètement ignorée.
« Hé, Peter… » dit-elle en posant sa main sur son épaule.
Tout ce qu’elle pouvait sentir, c’était le corps de Peter qui tremblait légèrement.
« Je n’ai rien fait ! Peter s’était fâché.
– Hein, quoi ? dit Layla, confuse. Je te demandais si tu savais où étaient Quinn et Vorden, s’ils n’étaient pas revenus au dortoir hier ?
– Oh, désolé, ils étaient là quand je suis revenu, dit Peter, la voix tremblante. Je ne sais pas pourquoi ils ne sont pas venus en classe ce matin. »
Layla remarqua que Peter transpirait à grosses gouttes, il était normal que Peter agisse un peu bizarrement, mais il agissait de façon très inhabituelle aujourd’hui. Elle décida qu’il n’y avait probablement pas lieu de s’inquiéter et s’assit à sa place comme d’habitude.
« Ils ne manqueraient pas cette journée, nous sommes censés partir à la chasse au portail en équipe. »
C’est alors que Del entra dans la pièce, il n’avait pas son visage joyeux habituel et avait plutôt un regard fade et sérieux. « J’ai bien peur de devoir vous informer que la sortie d’aujourd’hui a été annulée pour l’instant. »
En entendant la nouvelle, les élèves gémirent et se plaignirent.
« Quoi ! Mais je voulais tester ma nouvelle arme bestiale.
– Oui, j’espérais aussi pouvoir tuer une bête.
– Arrêtez ! Dit Del à voix haute, Ce n’est pas permanent mais pour le moment le personnel de l’école est occupé par une autre affaire et jusqu’à ce qu’ils soient libres, nous ne pourrons pas faire la sortie. »
Un seul élève lève alors la main au centre de la classe.
Del soupira en regardant l’élève.
« Oui.
– De quel problème s’agit-il ?
– Si je pouvais vous le dire, je vous l’aurais dit, n’est-ce pas ? »
Le cours continua comme si de rien n’était, quelques élèves étaient encore ennuyés mais une grande question se posait à tous, que s’était-il passé et pourquoi le cours avait-il été soudainement annulé ?
Layla, elle, était plus préoccupée par la situation de Vorden et Quinn. Pourquoi les professeurs n’avaient-ils rien dit à propos de leur absence en classe ? S’ils avaient été blessés lors d’une bagarre la nuit dernière, les gardes auraient dû les ramasser et les emmener à l’infirmerie.
Il y avait aussi un couvre-feu strict pour eux et personne ne séchait les cours. Pourtant, Dell n’avait rien dit à leur sujet.
À la fin du cours, les élèves avaient continué à parler et il s’est avéré que Layla n’était pas la seule à s’inquiéter de savoir où étaient allés Vorden et Quinn.
Erin s’était alors approchée de Layla.
« Une idée sur les deux autres ? dit Erin sans ambages.
– Non, je n’en ai aucune idée, tu veux aller les chercher avec moi ? » demanda Layla gentiment.
Elles ne se connaissaient pas bien toutes les deux et leurs interactions avaient été brèves jusqu’à présent. En fait, Layla était surprise qu’Erin soit venue la voir en premier lieu.
« Non merci, répondit Erin, Maintenant que l’entraînement au portail a été retardé, je ne suis pas pressée de les trouver, mais je suis venue te raconter une nouvelle dont j’ai entendu parler par des étudiants. »
Layla se pencha pour écouter attentivement.
« Hier, alors que je me promenais, deux élèves ont dit avoir entendu le sergent crier au général, quelque chose à propos de deux élèves entrant dans les portails. Je pense que c’est la raison pour laquelle tout cela a été retardé. »
Layla se leva alors de son siège et attrapa Erin par les épaules.
« Attends, qu’est-ce que tu as dit !? »
Erin avait légèrement reculé la tête, elle était surprise et confuse par les actions de Layla et se sentait un peu mal à l’aise.
« Tu ne vois pas, Vorden et Quinn doivent être les élèves manquants, pas étonnant que Del n’ait rien dit à leur sujet. »
Soudain, elle eut l’impression qu’on lui remettait une à une les pièces d’un puzzle, mais il en manquait encore une et elle connaissait exactement la personne qui pourrait lui donner la dernière pièce.
En tournant la tête, elle regarda Peter droit dans les yeux.
Peter avait l’impression que Layla fixait son âme, il avait été inquiet tout ce temps. Et si quelqu’un l’avait vu quitter la salle du portail ? Et si les autres élèves de première année avaient dit que c’était lui ? Il avait à peine dormi la nuit dernière et n’arrivait pas à se concentrer sur quoi que ce soit.
Puis, lorsque Layla lui avait parlé le matin, il avait dérapé. Il essayait tellement de se montrer naturel que cela avait eu l’effet inverse. Et maintenant, le regard de Layla lui disait qu’elle avait compris quelque chose.
Dès que Layla avait fait un pas en avant, Peter s’était levé de son siège et s’était précipité.
« Erin, il faut aller chercher Peter, il sait quelque chose.
– Qu’est-ce qui te fait penser ça ? demanda Erin.
– Une personne qui n’est pas coupable ne s’enfuit pas sans raison. »