Accueil Article 3850-chapitre-1170

3850-chapitre-1170

Chapitre 1170 – Jour et Nuit

 

Traducteur/Checker : Gray

Team : World Novel

 

Le jour, le désert était un véritable enfer. Le petit soleil impitoyable baignait le monde blanc immaculé d’une chaleur suffocante, donnant aux Éveillés l’impression que leur corps et leur esprit se dissolvaient lentement dans l’éclat blanc aveuglant.

Les humains ordinaires n’auraient pas tenu un seul jour dans cet enfer brûlant, mais même les guerriers Éveillés expérimentés avaient du mal à persévérer. S’ils n’étaient pas venus préparés… les soldats de Valor frissonnaient malgré la chaleur insupportable en imaginant à quel point un tel voyage aurait été pénible.

Les soldats du gouvernement entraînés dans cet enfer par l’Appel n’avaient aucune chance. Après tout, la probabilité qu’ils possèdent des Mémoires permettant d’atténuer la chaleur et de créer des réserves illimitées d’eau était faible, sans parler des autres dangers.

Et surtout, ils ne disposaient pas de carte.

La carte approximative créée par les éclaireurs du grand clan était, sans aucun doute, la distinction la plus vitale entre l’escouade de Warren et ces pauvres idiots.

Car si le désert était un enfer le jour, il était infiniment plus éprouvant la nuit. La chaleur se retirait, remplacée par un froid mordant… et les soldats morts des anciennes armées qui s’étaient jadis affrontées sur cette terre surgissaient du sable pour poursuivre leur éternelle bataille.

Cet endroit avait été l’un des derniers champs de bataille de la guerre entre les Démons et les Dieux — à en juger par ceux qui s’étaient battus et étaient tombés ici, même les restes maudits des anciens soldats étaient trop terribles pour que de simples mortels les affrontent.

Si le désert blanc avait une pitié, c’était que ces restes maudits étaient trop puissants pour pénétrer dans le monde réel par les petites Portes du Cauchemar.

…Bien sûr, d’innombrables autres Créatures du Cauchemar peuplaient également les dunes blanches. Ces abominations ne se déplaçaient pas uniquement la nuit, et même si elles préféraient rester dans l’ombre, Mordret et ses compagnons durent combattre plus d’une horreur au cours de leur périple dans le désert.

La chaleur, la lumière aveuglante, le danger constant d’être attaqué par des essaims de Créatures du Cauchemar frénétiques…

Irritant.

Mordret transperça le corps d’une abomination véloce avec son épée, puis la frappa avec son bouclier, projetant la créature en arrière et hors de sa lame. La sueur roulait sur son visage, et son casque était aussi chaud qu’un four. Même le charme qu’il utilisait pour se rafraîchir semblait avoir du mal, malgré le fait qu’il dévorait avec avidité de plus en plus d’essence.

À ses côtés, quelqu’un vacilla et tomba à genoux.

Mordret se déplaça, protégeant le guerrier Éveillé d’une Créature du Cauchemar qui s’élançait. L’élan étant brisé, d’autres attaquèrent sur les côtés, mettant la bête à terre.

Il se baissa et aida l’Éveillé à se relever.

“Argh… malédiction. Je suis désolé, Warren. La chaleur m’a atteint.”

Mordret secoua la tête.

“Repos, Crass. Respire. Bois un peu d’eau. C’était le dernier.”

Les autres guerriers avaient déjà achevé les restes de l’essaim. Ils semblaient tous fatigués, le regard sombre.

“Warren, on peut se reposer ?”

La voix habituellement insouciante de Varo semblait tendue et embrouillée.

Mordret sourit derrière la visière de son casque.

“Nous n’avons pas le temps. Nous serons tous morts si nous n’atteignons pas notre destination avant la tombée du jour. Ah, ne te décourage pas, Agathe… c’est aujourd’hui le dernier jour ! Nous y sommes presque.”

En effet, ils avaient presque atteint le point de rendez-vous avec les forces du Chevalier Shtad. Ils avaient voyagé d’un abri à l’autre en suivant la carte que les Ascendants avaient créée, se cachant dans les abris pendant la nuit et endurant l’impitoyable désert pendant la journée.

Mais maintenant, ils approchaient de la fin de leur voyage.

Mordret secoua le sang de son épée et accrocha son bouclier dans son dos à l’aide d’une lanière de cuir.

“Allez, soldats ! Ces vermines nous ont retenus assez longtemps. Accélérez le pas !”

Les élites vétérans le suivirent sans hésiter.

Le soleil descendait déjà derrière l’horizon lorsqu’ils s’approchèrent de l’une des ruines qui dépassait du sable comme un obélisque noir. L’ancienne structure était brisée et inclinée sur le côté, sa raison d’être et sa forme d’origine ayant été effacées par le temps. Elle projetait une longue ombre qui cachait une fraîcheur bienfaisante.

Une seule lumière s’alluma dans les profondeurs de l’ombre et clignota plusieurs fois, transmettant un message codé. Mordret invoqua une Mémoire lumineuse et la recouvrit de sa paume, répondant.

Ils se dirigèrent ensuite vers la ruine.

Une grande silhouette se tenait près du mur effondré, vêtue d’une lourde armure d’acier noir. Même entouré de la chaleur torride du désert infernal, l’homme semblait intrépide et serein. Son visage usé par le temps était calme et froid.

Le Chevalier Shtad était aussi redoutable que sa réputation.

Une lourde hallebarde reposait sur son épaule, et un tas de cadavres d’abominations horriblement défigurées jonchaient le sable gorgé de sang autour de lui.

Mordret s’inclina, feignant la fatigue.

“Seigneur Shtad. C’est un plaisir de vous voir.”

Le Chevalier de Valor les étudia quelques instants, puis hocha la tête.

“C’est bon de te voir aussi, Warren. Venez. La nuit approche.”

Il les conduisit plus profondément dans la ruine, où une fissure dans les pierres d’obsidienne ouvrait un chemin vers l’intérieur de l’ancienne structure.

Mordret se retrouva bientôt dans une salle souterraine à moitié remplie de sable blanc. Là, un groupe d’Éveillés se reposait, l’air robuste et malmené, mais aussi beaucoup trop détendu pour la nature sinistre de leur environnement.

Les éclaireurs.

Ils accueillirent le groupe de Warren avec des sourires et des gestes de bienvenue.

“Enfin ! On devenait fous à force d’attendre des renforts.”

“Venez manger, les gars. Vous devez être fatigués.”

“C’est Warren et ses hommes. C’est bien. La créature n’a aucune chance…”

Une fois tout le monde installé, de la nourriture et de l’eau fraîche furent distribuées. Tout le monde était fatigué et affamé, aussi passèrent-ils un certain temps en silence à reprendre leur souffle, à se remettre de la chaleur et à manger.

Pendant ce temps, une clameur glaciale s’éleva lentement au-dessus d’eux, se transformant bientôt en une épouvantable cacophonie. Les vieux ossements sortaient à nouveau du sable pour reprendre leur combat éternel.

À un moment donné, Mordret rangea sa gourde et regarda le Chevalier Shtad avec un simulacre magistral de respect et de vénération.

“Seigneur Shtad… nous sommes à votre service. Quelle est votre intention ?”

L’intrépide Chevalier s’attarda quelques instants. Puis, un sourire calme apparut sur son visage.

“Mon intention est simple, Warren. Demain, nous tuerons le Gardien… et nous prendrons la Citadelle.”

error: Contenue protégé - World-Novel