3814-chapitre-1
Chapitre 1 : Juste un vieux livre
Traductrice : Moonkissed
Correcteur : Ginyuu
Auteur : Jksmanga
« Ne mourez pas en tombant sur Quinn ! » hurla un garçon dans le couloir.
Quin continua à marcher dans le couloir de l’école. Le harcèlement était devenu un événement quotidien pour lui, mais cela le dérangeait toujours autant chaque jour et il ne pouvait pas s’empêcher de riposter.
Quinn s’arrêta et remonta ses lunettes qui avaient glissé de son visage. Il avait besoin d’une nouvelle paire et rien qu’en les regardant, on pouvait voir qu’elles étaient très usées. Les côtés étaient recouverts de ruban adhésif et elles ne tenaient même pas droit sur son visage.
Quinn s’était alors retourné et avait immédiatement fait un doigt d’honneur.
« Je parie que tu ne sais même pas combien de doigts j’ai en l’air ! »
Le garçon serra le poing et commença à courir vers Quinn.
« Espèce de merde de niveau 1 ! Quand vas-tu apprendre que tu n’as rien à faire dans ce monde ? »
Le garçon joignit ses deux mains et une boule de lumière verte se forma. Lorsqu’il ne fut plus qu’à quelques mètres de Quinn, le garçon lança ses mains en avant et la lumière verte jaillit de la paume de ses mains.
Quinn n’avait nulle part où aller et le faisceau de lumière était trop rapide pour qu’il puisse l’esquiver. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était serrer les dents et supporter la douleur. Lorsque la lumière frappa Quinn, son corps fut soulevé en l’air et projeté en arrière contre le mur du couloir.
« Qu’est-ce qui se passe ? » dit l’un des élèves qui se trouvait à proximité. « Ils se battent le dernier jour d’école ? »
Un attroupement s’était immédiatement formé à l’extérieur, les gens s’intéressant à ce qui se passait. L’une des étudiantes se précipita vers la partie endommagée du mur pour s’assurer de la sécurité de l’élève.
La poussière commençait à se dissiper et les cheveux noirs légèrement bouclés de Quinn apparaissaient. Lorsque la poussière se dissipa et que l’étudiante vit de qui il s’agissait, elle recula immédiatement et continua son chemin comme si de rien n’était.
Lorsque l’étudiante revint vers ses amis, Quinn put voir qu’ils se moquaient d’elle.
« Je ne peux pas croire que tu as essayé de l’aider. – Je n’ai pas vu qui c’était » rétorqua la jeune fille, les joues rougies.
Quinn se leva ensuite et ramassa ses lunettes sur le sol. Une fois de plus, l’un des côtés était tombé.
« Bon sang. Pas encore… »
C’était le dernier jour d’école pour Quinn et il espérait que, pour une fois, quelqu’un n’essaierait rien avec lui. Quinn en avait assez et il n’était pas du genre à l’ignorer non plus. Il avait vu des gens qui avaient choisi de garder la tête baissée et de tolérer le harcèlement, et leur traitement était bien pire que le sien.
Quinn n’avait pas pris la peine de rester à l’école comme les autres élèves. Lorsqu’il passait devant, il voyait des gens parler entre eux. Certains riaient, d’autres pleuraient en pensant que c’était la dernière fois qu’ils se revoyaient, mais Quinn ne faisait pas partie de tout cela et il ne voulait pas en faire partie.
Lorsqu’il était enfin arrivé à la maison, Quinn s’était immédiatement mis au travail. Quinn vivait dans un appartement d’une seule chambre qui avait juste assez d’espace pour contenir un lit simple et un bureau. Il y avait aussi une télévision qui faisait partie du mur, mais Quinn ne l’utilisait que comme bruit de fond et ne regardait rien.
L’appartement lui avait été fourni par le gouvernement puisqu’il n’avait pas de parents vivants et qu’il n’avait que 16 ans. Au-dessus de son lit se trouvait une simple valise contenant toutes ses affaires bien rangées.
Lorsque Quinn entra dans sa chambre, il ouvrit immédiatement son tiroir qui contenait un livre. C’était un gros livre épais qui pesait environ un demi-kilo. Le recto du livre était noir et au centre, il y avait un anneau avec des lignes qui partaient dans toutes les directions.
« Essayons encore aujourd’hui. » dit Quinn en posant le livre sur le bureau.
Il se dirigea ensuite vers son sac et en sortit une petite éprouvette contenant un liquide transparent.
« Test 112, acide chlorhydrique. Voyons ce que ça donne. » Quinn commença alors à verser lentement le liquide de l’éprouvette sur le livre.
« Pour l’instant, pas de réaction. » Quinn continua à verser tout le tube à essai sur le livre, mais il n’y avait toujours pas de réaction.
Quinn examina attentivement le livre pour voir s’il n’avait pas été endommagé, mais il n’avait pas changé d’aspect.
« Encore un échec. Pourquoi ne veux-tu pas l’ouvrir ? Pourquoi papa et maman ont-ils eu ce truc ? »
Cent douze fois. C’est le nombre de façons différentes dont Quinn a essayé d’ouvrir le livre. Non seulement le livre ne s’ouvrait pas, mais il semblait ne pas pouvoir être endommagé non plus. Quinn avait essayé de brûler le livre, de le couper, de le faire fondre… mais rien n’avait fonctionné.
Quinn alla ensuite s’allonger sur son lit et alluma la télévision pour avoir un bruit de fond. Il ne prêtait jamais vraiment attention à ce qui se passait, mais le son d’autres voix lui permettait de se sentir moins seul.
La télévision était réglée sur la chaîne d’information.
« Le traité de paix avec la race Dalki dure depuis cinq ans maintenant, mais les autorités affirment que la tension monte à nouveau et que nous devons nous préparer à une nouvelle guerre…. »
Depuis ce jour, la télévision n’avait jamais cessé de parler de guerre. Il y a trente ans, la race humaine avait reçu la visite de ceux que l’on appelle les Dalki. Ils ressemblaient à des humains, à l’exception de leur queue de dragon et de leur peau en écailles.
Ils avaient immédiatement exigé que la race humaine leur remette ses ressources et voulaient les utiliser comme esclaves. Bien sûr, les humains avaient décidé de se défendre, mais ils avaient rapidement découvert que leur technologie moderne était inutile contre eux. Les balles ne pouvaient pas pénétrer leur peau et pour ce qui est des chars d’assaut, les Dalkis avaient des vaisseaux.
Tous les hommes et toutes les femmes avaient reçu l’ordre de se battre pour leur planète, y compris les parents de Quinn. La guerre dura des années et Quinn grandit sans savoir à quoi ressemblaient ses parents.
Lorsque les humains furent sur le point d’être vaincus, quelques privilégiés se présentèrent. Ces personnes avaient des capacités spéciales. Ils avaient commencé à partager leurs connaissances sur la façon dont ils avaient obtenu ces pouvoirs dans l’espoir d’inverser le cours de la guerre, et cela avait fonctionné. Malgré cela, les Dalki étaient encore forts et une impasse apparemment sans fin avait conduit à la signature d’un traité de paix il y a cinq ans.
Bien sûr, l’avidité humaine avait pris le dessus et, au lieu de partager ces pouvoirs avec tout le monde, les hauts fonctionnaires du gouvernement avaient décidé de les garder pour eux. Seuls ceux qui avaient de l’argent avaient pu apprendre les pouvoirs les plus puissants, tandis que les autres n’avaient eu droit qu’à des miettes.
Quinn n’avait rien reçu à la mort de ses parents. Le gouvernement avait accepté de payer son logement pendant qu’il était encore à l’école, mais c’était tout. À la mort de ses parents, à l’âge de dix ans, un agent était apparu sur le pas de sa porte et lui avait remis un livre. On lui avait dit que c’était la seule chose que ses parents possédaient et qu’ils lui avaient transmise à leur mort.
« Pourquoi le monde est-il si injuste ? »
Quinn se leva de son lit et se dirigea vers son bureau. Il ramassa ses lunettes qui étaient encore légèrement cassées et décida qu’il devait les réparer. Il remarqua qu’un des verres était légèrement déplacé et essaya de le remettre dans sa monture.
« Allez, rentre ! » cria-t-il en appuyant fortement.
La lentille se brisa soudainement en morceaux et l’un des éclats de verre créa une profonde entaille dans son pouce.
« Pourquoi le monde me déteste-t-il ? »
Quinn commença immédiatement à nettoyer les petits morceaux de verre et remarqua qu’un morceau avait atterri sur son livre. Alors que Quinn retirait le morceau de verre, une goutte de sang provenant de son pouce atterrit au centre du livre.
L’anneau autour du centre du livre commença à briller et soudain le livre se mit à s’élever dans les airs.
« Qu’est-ce qui se passe ? »
Le livre se mit à briller et à trembler de façon incontrôlée. Il s’ouvrit enfin et une page après l’autre se tourna. Quinn ne pouvait pas détacher ses yeux du livre brillant, comme s’il était en transe profonde. Les mots écrits dans le livre n’étaient pas dans une langue qu’il avait déjà vue, mais pour une raison ou une autre, il avait l’impression de pouvoir les comprendre.
Lorsque le livre tourna enfin sa dernière page, il commença à disparaître comme s’il se transformait lentement en poussière. Au même moment, la vision de Quinn commençait à s’affaiblir. Son corps se sentait faible et ses yeux se fermaient lentement.
Mais juste avant qu’il ne s’évanouisse, il entendit un message unique.
<Félicitations, vous avez reçu le Sys….>
Incapable de rester conscient assez longtemps pour entendre les derniers mots, Quinn s’évanouit.