Chapitre 40 : Rodollan (2)

Traductrice : Moonkissed

Auteur : Seogwando

***

Lorsque Ronan vit Edwon et Cyril, ses sourcils se rétrécirent. Le spectacle grotesque était si terrible que, si on le montrait à cent personnes, quatre-vingt-dix-neuf d’entre elles vomiraient ou s’évanouiraient, à l’exception du chef.

Sous le masque en bec d’oiseau de l’interrogateur, une voix malicieuse jaillit.

« Avez-vous fait de beaux rêves ? »

La pièce carrée n’avait pas de fenêtre. Les six côtés de la pièce étaient faits de pierre blanche. La seule source de lumière était une petite lanterne suspendue au centre du plafond, qui jetait une faible lueur.

« Keuh… heeeuuk… !

– Ow… aaahh… »

Edwon et Cyril étaient solidement attachés à des chaises en fer. Des tables longues et étroites étaient placées à côté d’eux à une distance d’environ dix pas, chaque personne s’asseyant à sa propre table.

La table à trois niveaux était soigneusement rangée avec des outils spécialisés pour l’interrogatoire ou la dissection. L’interrogateur, qui avait caché son visage derrière un masque, s’approcha lentement d’Edwon.

« Malheureusement, j’ai entendu dire qu’il restait des secrets que vous n’aviez pas révélés. »

Les membres d’Edwon étaient encore coupés. Il n’y a plus de tentacules qui poussent sur les quatre surfaces coupées, recouvertes d’un tissu noir.

Au lieu de cela, des tentacules sortaient de toutes les ouvertures de son visage, à l’exception de sa bouche, se tortillant et se tordant. Lorsque l’interrogateur saisit l’un des tentacules qui émergeait des orbites d’Edwon, un cri d’agonie à vous glacer le sang jaillit de la bouche d’Edwon.

« Grâce à vous, mes chers invités, ma dignité est en jeu.

– Ugh, uuugh !! »

Edwon se débatit. L’interrogateur enroula le tentacule autour de son doigt et parla.

« Cet ami Edwon a appris la magie noire.

– La magie noire ?

– Oui. C’est un type de magie que l’Empire a interdit en raison de sa nature cruelle et redoutable. »

Contrairement aux autres branches de la magie qui étaient dérivées des affinités élémentaires, la magie noire pouvait être apprise par n’importe qui ayant les compétences nécessaires. Même la capacité d’Edwon à régénérer son corps était une forme de magie noire.

« Le problème, c’est que ce vieil homme a lui aussi étudié la magie noire. »

L’interrogateur eut un petit rire sardonique et pinça un autre tentacule. Edwon, qui convulsait, ouvrit la bouche d’une voix tremblante.

« Kkeuh… ! Arrêtez, s’il vous plaît ! Je vous ai tout dit !

– Héhé, je ne m’attendais pas à ce que vous puissiez changer la direction de la croissance des tentacules. »

L’interrogateur expliqua que chaque brin du tentacule avait un motif. Il n’y avait aucune trace de l’ancienne loyauté d’Edwon, ni de son aisance dans son plaidoyer, même en utilisant un langage poli.

L’interrogateur avait relâché le tentacule qu’il tenait et avait demandé gentiment.

« C’est bien cela ? Tu m’as tout dit ?

– Gkeuh… oui ! Je vous ai tout dit… ! Je vous ai tout dit ! Le nom de la secte est Nebula Clazier, et cette femme est Cyril Lemation, un cadre de la 8ème division ! Tout ce que nous avons fait, je vous l’ai dit… !

– Alors laisse-moi te demander. Que vouliez-vous dire par ‘L’arrivée des étoiles’ ? »

En entendant cela, Edwon prit une grande inspiration. Un silence court mais pesant s’installa.

C’est le déclic !

L’interrogateur attendit exactement trois secondes et saisit d’un seul coup le tentacule qui dépassait du visage d’Edwon. Puis, il commença à le déchirer sans distinction.

« Kreuaaak ! Aaaah ! Heuaaak !

– Merde. »

Navirose fit claquer sa langue. La chaise en fer tremblait tandis qu’Edwon se débattait, comme si elle était sur le point de basculer.

Avec un bruit semblable à celui de l’arrachage de mauvaises herbes profondément enracinées, des tentacules se tordirent et jaillirent. L’interrogateur qui arrachait les tentacules ressemblait à un enfant déballant ses cadeaux au hasard.

« Kkeeeeh… »

Bientôt, les orbites vides furent révélées. Sous la chaise où Edwon avait crié et s’était évanoui, plusieurs tentacules se déplaçaient.

« Edwon, tu es une déception. N’as-tu pas entendu le vieux dicton qui dit que les amis ne doivent pas avoir de secrets entre eux ? »

L’interrogateur, qui avait sorti tous les tentacules, tourna le dos. Cyril, qui avait entendu des bruits de pas, grimaça. De l’urine jaune coulait sur les pieds de la chaise sur laquelle elle était assise.

« Cyril, tu es mon amie, n’est-ce pas ?

– S’il vous plaît, s’il vous plaît. S’il vous plaît, tuez-moi. J’ai eu tort. J’ai eu tort. J’ai eu tort. J’ai eu tort… »

Les membres de Cyril n’étaient plus que le bras gauche et la jambe droite. Les bandages épais, tachés de marques rouges vives, laissaient supposer qu’elle n’était plus capable de voir le monde.

La chose la plus visible était ses oreilles, chacune réduite à moins de la moitié. Les oreilles allongées, que l’on pourrait qualifier de caractéristiques des elfes, étaient découpées en polygones grotesques.

L’interrogateur, qui avait fouillé sur la table, avait pris un sécateur utilisé pour le jardinage. Tenant l’une des oreilles de Cyril entre ses lames, il regarda Ronan.

« La douleur est remarquable, n’est-ce pas ?

– Oui ?

– Il y a quelque temps, j’ai demandé quel était l’âge de Cyril. Elle a vécu deux cent vingt-deux ans. Même un elfe qui a vécu quatre fois plus longtemps que ce vieil homme ne peut s’empêcher de crier comme un enfant face à une agonie insupportable. Alors même qu’elle hurle, suppliant pour avoir le droit de renoncer à sa longue vie. »

Tout en parlant, l’interrogateur coupa un morceau de l’oreille de Cyrille de l’épaisseur d’un doigt. Dans un claquement, Cyril, qui s’était redressée comme un poisson fraîchement pêché, avait poussé un cri à faire froid dans le dos.

« Kyaaaah !

– Cyril, il ne te reste plus beaucoup d’oreilles. Qu’est-ce que l’arrivée des étoiles ? »

Cyril se contente de hurler, refusant de répondre. L’interrogateur, avec un rire grave, tendit une fiole au bas de la table.

« Ce secret est-il vraiment si remarquable ? Laisse-moi t’annoncer une bonne nouvelle. »

Il verse le liquide de la fiole sur l’oreille de Cyril. Lentement, la plaie où s’était formé le pus commença à cicatriser. L’interrogateur parla d’une voix douce.

« Tu ne pourras pas quitter Rodollan avant d’avoir livré tous tes secrets. Que tu sois vivante ou morte.

– Ah… aaaah !… Aaaah ! »

Les cris désespérés de Cyril résonnèrent. L’interrogateur se retourna vers Ronan et Navirose, secouant la tête comme s’il compatissait au sort de Cyril.

« Cela… semble prendre un peu plus de temps. Il semble qu’il y ait encore des secrets cachés, alors voulez-vous rentrer pour l’instant ? Je vous recontacterai plus tard.

– Je vois. Que veux-tu faire, Ronan ? »

Ronan ne répondit pas. Il recoupait la conversation qu’il avait entendue entre les deux et la situation actuelle.

– Malheureusement, je ne peux pas répondre à cette question.

– S’il vous plaît… s’il vous plaît, tuez-moi !

C’était étrange. Au début, il avait pensé qu’ils cherchaient simplement à obtenir des informations. Mais le fait qu’ils lui donnent tout le reste et qu’ils refusent de prononcer les mots “Arrivée des étoiles” le dérangeait.

Différentes possibilités se bousculèrent dans son esprit. Et si les paroles d’Edwon étaient prises au pied de la lettre ? Se frottant le menton, Ronan murmura sa déduction sous son souffle.

« Serait-ce… une sorte de magie en jeu ?

– Quoi ?

– Non, c’est juste étrange. Ils ont révélé tout le reste ces deux derniers jours, mais ils s’accrochent à cette chose même s’ils préféreraient mourir. C’est comme s’ils ne pouvaient pas prononcer les mots. Peut-être qu’il y a une sorte de magie qui les empêche de le dire ? »

Un moment de silence s’installa dans l’air. Ronan se gratta la tête, perplexe. Quel que soit le point de vue, l’idée d’une magie aussi pratique semblait peu probable. C’est alors que l’interrogateur laissa tomber les ciseaux qu’il tenait.

« …C’est un coup dur pour ma fierté, en effet.

– Pardon ?

– Je suppose que j’ai été choqué par le fait qu’il reste des secrets. C’est une excuse, pour être honnête. Penser que je n’ai pas remarqué quelque chose d’aussi évident… Cela vous dérangerait-il d’attendre un moment ? »

Sur ce, la pièce retomba dans le silence. Dans la pénombre de la pièce, seuls les sanglots de Cyril résonnaient. Ronan eut un petit rire ironique.

« Tu sais, c’est vraiment un interrogateur doué. »

Ses gestes et ses paroles témoignaient d’un véritable amour pour sa profession. Navirose, qui s’était tenue les bras pendant tout ce temps, regarda Ronan et lui demanda :

« Ça ne te dérange pas du tout ?

– Eh bien, c’est un peu nauséabond, mais je peux supporter. »

Bien sûr, on ne pouvait pas nier que les méthodes de l’interrogateur étaient horribles. Les apparences actuelles de Cyril et Edwon étaient semblables à des sculptures taillées au marteau et au ciseau de la malice et de la cruauté.

Cependant, ayant été sur le champ de bataille, Ronan avait rencontré des images encore plus terribles à de multiples reprises. Navirose, qui avait fixé le profil de Ronan, secoua la tête comme si elle était stupéfaite.

« …Tu es vraiment un étudiant. Ce vieil interrogateur ne te rebute pas ?

– Pas du tout. Il faut bien que quelqu’un fasse le sale boulot. »

Étrangement, Ronan ressentait un certain respect pour le vieil homme. Peut-être cela provenait-il d’un sentiment de camaraderie issu de son expérience en tant que soldat punitif, où il avait dû se charger des sales besognes. Quelques minutes plus tard, la porte s’ouvrit sur des bruits de pas pressants.

« Désolé de vous avoir fait attendre.

– …Qu’est-ce que… Non, qu’est-ce que c’est que ce truc moche ? »

Ronan fronça les sourcils. Les mains de l’interrogateur qui revenait tenaient des morceaux de la taille d’une pomme. Au milieu de la masse charnue, qui ressemblait à une tumeur, se trouvait un gros œil.

La façon troublante dont les pupilles se déplaçaient dans les yeux dorés était repoussante. L’interrogateur brandit la masse et parla :

« C’est un monstre qui consomme des malédictions, un œil de malédiction.

– Un monstre ? Des malédictions ?

– Oui. Nous l’utilisons pour interroger les pécheurs réduits au silence par diverses malédictions. Le genre de magie que vous venez de mentionner… nous classons ce genre de magie dans la catégorie des malédictions. »

C’était un monstre qu’il n’avait jamais vu auparavant. L’interrogateur s’approcha d’Edwon avec l’Œil de Malédiction. Des tentacules qui s’étaient régénérés sans qu’il s’en aperçoive sortaient de ses oreilles et de ses yeux.

L’interrogateur pencha la tête d’Edwon vers l’avant et plaça l’œil maudit à l’arrière de son crâne. Un bruit sourd se fit entendre lorsque l’œil de la malédiction se fixa comme une pieuvre.

« Huuaaaak !

– Détends-toi. C’est pour soulager ton esprit. Il est en train d’enlever la malédiction qui t’a lié. »

Les paupières de l’œil maudit tremblèrent. Les gémissements constants d’Edwon sortaient de sa bouche. Ronan remarqua que la couleur de l’iris de l’Œil Maudit changeait progressivement.

« Gluuug. »

Finalement, l’iris de l’Œil Maudit devint d’un bleu profond. L’interrogateur, satisfait, saisit le menton d’Edwon et le souleva.

« Maintenant, Edwon. Je crois que cela aura fait tomber la barrière émotionnelle qui nous séparait.

– Ugh… Huk, huk…

– Je te le redemande. Qu’est-ce que l’arrivée des étoiles ? »

Un moment de silence s’écoula. Alors que l’interrogateur s’apprêtait à utiliser ses tentacules pour atteindre à nouveau la main d’Edwon, les lèvres de ce dernier s’entrouvrirent lentement.

« Le jour où les étoiles… arrivent. C’est le jour dont notre ordre a rêvé… le jour du destin… »

Les yeux de Ronan s’écarquillent. Cyril, en entendant la voix d’Edwon, tourna rapidement la tête.

« Edwon, non !

– Tais-toi. »

Vlan !

Ronan donna un coup de poing dans l’estomac de Cyril. Elle vomit et se mit à plat ventre. Edwon continua à parler.

« Nous sommes si faibles… des humains qui ne peuvent même pas vivre cent ans, et des elfes qui vieillissent avec les montagnes… en fin de compte, tout le monde court vers une fin futile… Notre Nebula Clazier… sous la lumière éternelle des étoiles… nous sommes des torches qui se sont rassemblées… »

Le mot “lumière des étoiles” revenait. Ronan sentit sa respiration devenir saccadée. L’interrogateur et Navirose arboraient des expressions de confusion, écoutant attentivement ses paroles.

« L’arrivée des étoiles… un jour où l’on accueille avec joie la lumière des étoiles venant d’au-delà du ciel… Notre souhait est… d’empêcher les progrès futiles… et d’empêcher que la lame de l’inadéquation ne soit pointée vers les étoiles.

– Tu es verbeux. C’est peut-être parce que je suis vieux, mais j’ai du mal à comprendre. Donc, pour résumer, quelque chose descend du ciel ce jour-là ?

– C’est… »

Edwon referma la bouche. Un Ronan impatient s’avança, passant devant l’interrogateur.

« Un instant.

– Ronan ? »

Ronan respira profondément. Il se pencha près de l’oreille d’Edwon et parla.

« Connais-tu le nom ‘Ahayute’ ? »

Pendant un instant, les épaules d’Edwon se crispèrent. Lentement, il tourna la tête vers Ronan. Une voix mêlée d’agitation sortit de sa bouche.

« O-Où… as-tu entendu ce nom… Ugh ! »

À ce moment, le front d’Edwon se mit à gonfler. Les expressions des spectateurs se figèrent.

Sa tête, soudainement agrandie comme un ballon sur le point d’éclater, commença à changer.

Dois-je le couper ? La main de Ronan se dirigea vers la poignée de son épée. L’interrogateur saisit l’épaule de Ronan et le tira en arrière.

« Recule.

– Ughhh… Ughhh ! »

L’interrogateur déploya un bouclier de mana.

Bang !

La tête gonflée d’Edwon explosa. De la matière cérébrale, des fragments d’os et des tentacules déchirés s’éparpillèrent dans toutes les directions.

Cependant, grâce au bouclier de mana, aucune des trois personnes, y compris Ronan et Cyril, ne fut blessée. L’interrogateur relâcha le bouclier, et les morceaux de chair et de liquide qui étaient suspendus dans les airs tombèrent avec un bruit sourd.

Une voix posée s’échappa du masque de l’interrogateur.

« La malédiction était plus forte que je ne le pensais. Il y en a peut-être eu d’autres.

– Bon sang, ce genre de choses arrive-t-il souvent ?

– Si vous violez l’interdiction, il n’est pas difficile de trouver des cas où les gens meurent. »

Il semblait que quelqu’un qui avait renversé un plat d’accompagnement en mangeant du riz serait plus surpris. L’interrogateur regarda le cadavre sans tête et continua à parler.

« Mais il est surprenant que l’Œil de la Malédiction n’ait pas pu absorber toutes les malédictions. Il est resté affamé pendant un an, ce qui aurait dû suffire… »

L’Œil de la malédiction était un monstre qui consommait les malédictions lancées sur les autres. Le fait que, même après avoir mangé les malédictions d’Edwon jusqu’à satiété, la malédiction n’ait pas été levée signifiait soit que la malédiction était puissante et ne pouvait pas être résolue par une seule créature, soit que d’autres malédictions y étaient mélangées.

Ronan, qui avait réfléchi à ses paroles, prit la parole.

« Ne pas pouvoir révéler des informations sur l’arrivée des étoiles à d’autres personnes que les membres de l’organisation, c’est la première partie. La seconde est que si la malédiction est levée et que des informations profondes sont révélées, leur tête explose. Il pourrait y avoir d’autres malédictions.

– C’est certainement la déduction la plus plausible. Mais… je le sens depuis un moment, Ronan, tu as le talent d’un interrogateur. »

Soudain, l’interrogateur enleva son masque. Il tendit la main pour une poignée de main et se présenta à Ronan.

« Envisageriez-vous de travailler pour Rodollan à l’avenir ? Je m’appelle Karaka.

– Hé, ne lui demandez pas des choses étranges. »

Navirose, qui observait la scène, grogna. Ses yeux féroces sous ses sourcils épais étaient intenses. Karaka sourit d’un air confiant et recula d’un pas.

« Calmez-vous, Grand maître épéiste. Ce n’était qu’une offre.

– Merci pour l’offre, Karaka. J’y réfléchirai sérieusement si mes oreilles commencent à me ronger. »

Ronan sourit et serra la main de Karaka. C’était un geste de refus, mais Navirose ne semblait pas satisfaite de ce geste.

« Au fait, c’est dommage d’en perdre un. Ils sont plus difficiles à attraper que la plupart des illusions… »

Karaka, qui observait la réaction de Navirose, changea habilement de sujet. L’Œil Maudit qui avait été attaché à Edwon était resté intact après l’explosion.

Karaka leva l’un des Oeils Maudits restants devant eux et dit :

« Si vous regardez bien, il est plutôt mignon. Voulez-vous le toucher ?

– Je refuse.

– Euh, moi aussi. »

Même si on leur offrait de l’argent, ils n’avaient aucune envie de toucher l’objet.

« Urolorok ! »

À ce moment-là, l’Œil Maudit qui était assis docilement sur la paume de Karaka s’élança soudainement vers Ronan. Réagissant instinctivement au tapis rouge qui se déployait, Ronan saisit la poignée de son épée.

« Oh, bon sang, j’ai eu peur ! »

Lamancha traça une ligne dans l’air.

Pan !

L’Œil Maudit fendu tomba au sol. Les yeux de Karaka s’écarquillèrent comme s’ils étaient sur le point de sortir.

« Ughh… »

Même après avoir été coupé en deux, l’Œil de Malédiction se tortillait comme s’il était encore vivant. Se souvenant de la remarque sur leur rareté, aussi rare que les illusions, Ronan fit le tour et dit :

« Pour l’amour de Dieu, ne m’en voulez pas. Ce petit bâtard s’est élancé le premier.

– Qu’est-ce que c’est ? »

De façon inattendue, Karaka attrapa le bras droit de Ronan. Sans attendre que Ronan dise quoi que ce soit, il amena le cadavre de l’Œil Maudit dans la main de Ronan.

L’œil fracturé de l’Œil Maudit devint instantanément bleu.