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3659-chapitre-4

Chapitre 4 : Lâche Aselle (2)

Traductrice : Moonkissed

Auteur : Seogwando

***

« Quoi, qu’est-ce que c’était tout à l’heure ? »

Aselle ne comprenait pas ce qui lui était arrivé. En un instant, le flux de mana avait été bloqué, et la magie avait été libérée. C’était comme si la corde tendue qu’il avait tirée s’était rompue.

« Hein ? À l’instant, ma magie a été… ?

– Je ne sais pas non plus. »

Ronan haussa les épaules.

Il ne faisait pas semblant, il ne savait vraiment pas.

Il pouvait drainer le mana. Il avait découvert cette capacité lorsqu’il était actif en tant que membre de l’escouade disciplinaire. À l’époque, il n’en avait parlé à personne, car il pensait que cela pourrait devenir gênant.

Ronan soupçonnait que c’était cette capacité qui lui permettait d’infliger des blessures à Ahaiyute. Il y avait peut-être une autre capacité en jeu dont il n’était pas conscient.

‘Percer le secret de cette capacité pourrait être l’une des tâches qui m’ont été confiées.’

Ronan tapota légèrement l’épaule d’Aselle.

« Viens ici dans trois jours, à la tombée de la nuit. À peu près au moment où la lune se lève.

– Hein ?

– Si tu ne viens pas… je suis sûr que tu sais ce qui va se passer, n’est-ce pas ? »

Laissant derrière lui ces mots, Ronan commença à s’éloigner avec assurance. Bien qu’Aselle ait crié quelque chose derrière lui, il l’ignora. Si Aselle avait vraiment retrouvé ses esprits, il viendrait.

« Mince, j’ai perdu trop de temps. »

Ronan se rendit d’abord au bord de la rivière, se lava le visage et les mains pour enlever les taches de sang. Il acheta de nouveaux vêtements au marché, se changea et cueillit quelques fleurs sauvages au bord de la route.

Enfin, il arriva à la petite maison située à la périphérie du village. Des lierres couvraient le mur extérieur de manière luxuriante, créant un beau spectacle.

Sans le savoir, Ronan prit une grande inspiration. Il ressentait une tension qu’il n’avait jamais ressentie, même sur le champ de bataille ou face à des monstres.

De l’autre côté de cette porte se trouvait Iril. Sa sœur, qu’il n’avait pas vue depuis qu’il avait quitté la maison à dix-sept ans, et qui avait péri lors de l’invasion des géants.

« Calme-toi… »

Ronan tendit la main pour attraper la poignée de la porte. Il aurait dû être facile de la tirer, mais ce n’était pas aussi simple qu’il y paraissait.

Soudain, le bouquet de fleurs qu’il tenait dans sa main gauche attira son attention. Dix primevères jaunes et blanches étaient joliment disposées. C’étaient les fleurs qu’Iril aimait.

Il se sentit soudain ridicule. Bon sang, il n’était pas un jeune homme rougissant avouant son amour… Alors qu’il s’apprêtait à se retourner pour aller jeter les primevères, la porte s’ouvrit, révélant une femme. Une beauté remarquable dans la transition d’une jeune fille à une jeune femme.

« Tu es arrivé tôt aujourd’hui, Ronan ! As-tu mangé ?

– Euh ? Euh… oui… non. »

En voyant son sourire radieux, Ronan se figea sur place. Ses cheveux, tombant en cascade jusqu’à ses épaules, étaient comme une mer de vagues, scintillant d’une teinte bleu argenté même sous la lumière du soleil de printemps. Sa peau claire et sans tache ressemblait à un champ de neige vierge, sans la moindre trace de pas.

« C’est le moment idéal. Je viens de finir de préparer un ragoût. »

En effet, Iril portait un tablier couvert de taches diverses. Elle sourit en regardant les primevères dans la main de Ronan.

« Oh ! Ce sont des fleurs ?!

– Euh, oui…

– Tu les as apportées pour moi ? Elles sont jolies !

– Non, pas vraiment… mais puisque tu les trouves jolies… j’en suis heureux. »

Ronan tendit les primevères et regarda le visage de sa sœur. Ses grands yeux clairs avaient la même teinte de soleil couchant que les siens.

Elle serra soudain Ronan dans ses bras, enfouissant son visage dans le bouquet comme un enfant ravi.

« Mon petit frère grincheux, qu’est-ce qui te prend ? Merci ! »

À cet instant, une émotion indescriptible envahit la poitrine de Ronan. Sa sœur était telle qu’il s’en souvenait. Une personne qui pouvait lui donner de la force rien qu’en étant à ses côtés, un soleil qui illuminait tout le monde.

Soudain, la scène devant ses yeux se brouilla, et il s’essuya les yeux avec sa manche.

« Merde.

– Hein ? Tu as quelque chose dans l’œil ? Laisse-moi voir, viens ici.

– Non, ce n’est pas ça.

– Ne dis pas ça, laisse-moi vérifier rapidement. »

Comme il y avait une différence de hauteur d’une tête, Iril dut se mettre sur la pointe des pieds. Ronan repoussa sa main, prétextant la faim, et entra dans la maison.

——

« J’ai bien mangé. C’était délicieux.

– Wow ! Est-ce qu’aujourd’hui est un jour spécial ? J’entends Ronan dire que la nourriture était délicieuse ! »

Ronan posa soigneusement la cuillère. Le bol en bois était maintenant vide. Le simple ragoût de pommes de terre qu’Iril avait cuisiné était plus savoureux que tous les mets qu’il avait mangés avant son voyage.

« Grande sœur, quel âge ai-je maintenant ?

– Hein ? Voyons voir… J’ai 19 ans cette année… alors tu as 14 ans, non ? Pourquoi tu demandes soudainement ? »

Ronan hocha la tête après avoir entendu son âge. Il était plus jeune d’un an qu’il ne l’avait prévu. En se basant sur la date à laquelle il avait quitté le village dans sa vie précédente, il restait environ dix ans avant l’arrivée des géants.

« Ah, j’ai soudainement oublié.

– Quoi ? Ce n’est pas quelque chose que tu devrais oublier ! Il n’y a rien qui cloche chez toi, n’est-ce pas ? Tu as peut-être mangé des choses mauvaises dans la forêt ?

– Non, ce n’est pas ça. »

Iril soupira d’inquiétude et toucha alternativement son front et celui de Ronan. C’était étrange qu’il apporte soudain des primevères, ses fleurs préférées, et son frère s’était comporté bizarrement aujourd’hui. Il avait l’habitude d’être un enfant qui trouvait tout gênant, même la respiration.

« Au fait, frangine.

– Ah oui ? »

Ronan prit une autre cuillerée de ragoût en parlant. C’était son troisième bol.

« J’ai l’intention d’aller à l’académie.

– Quoi ? »

Iril fixa Ronan, abasourdie. La soudaineté de la situation la laissait momentanément sans voix.

‘Qu’est-ce qu’il vient de dire ? A-t-il encore perdu des brebis ? Non, il a parlé d’une académie… d’une académie… d’une académie…’

Elle sursauta presque d’excitation et s’exclama,

« Quoi ? Tu vas aller dans une académie ?!

– Surprise.

– Redis-le, Ronan, hein ? Tu as dit que tu allais aller dans une académie ? C’est vrai ? Vraiment ? Vraiment ?

– Oui.

– Woo-hoo ! »

Iril serra le cou de son frère avec un enthousiasme joyeux. C’était le moment où son rêve de toujours se réalisait. Elle déposa des baisers sur les joues de Ronan, en succession rapide.

« Je savais que ce jour viendrait ! Je croyais en toi ! Tu as du talent, tu excelleras dans tout ce que tu entreprendras !

– Merci.

– Vers quelle académie te tournes-tu ? L’Académie des Chevaliers, comme prévu ? Chevalier Ronan ! C’est génial ! Ou peut-être l’Académie nationale, plus ordinaire que prévu ? Devenir un érudit, ce serait bien aussi ! Bien sûr, quoi qu’il arrive, je suis de ton côté ! Ah, reprends-toi, Iril ! »

Ce n’est qu’au moment où Ronan terminait son quatrième bol qu’Iril reprit enfin ses esprits. Elle se mit soudain à fouiller dans la jarre d’argile posée près de la cheminée.

Dans sa main émergea une pochette conséquente.

« Tiens ! Prends-la, Ronan ! C’est à toi maintenant ! »

Le tintement de la pochette scellée fit comprendre à Ronan que la plus grande partie de l’argent gagné par sa sœur se trouvait à l’intérieur.

Iril posa la bourse sur la table avec un sourire triomphant. Ses yeux pétillants l’incitaient à l’ouvrir.

Mais Ronan secoua la tête.

« C’est bon, frangine.

– Quoi ? Mais c’est à toi…

– Les frais de scolarité, c’est ça ? Je t’en suis vraiment reconnaissant, mais je me contenterai d’accepter ton intention sincère. L’endroit où j’ai l’intention d’aller nécessite plus que cela.

– Où penses-tu aller pour avoir besoin d’autant d’argent ? J’ai économisé pas mal d’argent, tu sais ? »

Ses joues se gonflèrent mignonnement. Ronan remit la poche dans la jarre d’argile et reprit la parole.

« L’académie royale de Philleon. »

Les yeux déjà grands d’Iril s’écarquillèrent encore plus.

****

[Si tu cherches la connaissance, va à Philleon.]

Telles étaient les paroles d’Adeshan. L’académie royale de Philleon. Normalement appelée Philleon.

Située au cœur de l’institution, cette prestigieuse académie éducative n’avait rien à envier au palais impérial. Avec un corps professoral exceptionnel recruté sur tout le continent et un capital substantiel provenant de la famille royale, elle allait bien au-delà d’une simple académie prestigieuse, produisant des individus qui laisseraient leur marque sur le monde.

Même Ronan, qui n’avait aucun lien avec le monde universitaire, connaissait la valeur associée à l’obtention d’un diplôme de Philleon.

« En effet… Philleon a formé un certain nombre d’individus compétents. »

En se remémorant ses souvenirs, Ronan marmonna son accord. Le général Adeshan, le maître de épéiste Shullifen et même la redoutable criminelle connue sous le nom de Sorcière de l’Hiver étaient tous diplômés de Philleon.

Il restait dix ans.

Compte tenu de la tâche qui lui avait été confiée, ce n’était pas long du tout. C’était une mission qu’il avait acceptée à l’improviste, mais il n’avait pas l’intention de s’en détourner.

Il imagina les derniers instants. Des centaines de géants descendaient du ciel. Il n’imaginait pas à quel point il devait devenir fort pour les affronter.

C’est pourquoi Ronan avait décidé de s’inscrire à l’Académie de Philleon, comme l’avait laissé entendre Adeshan. Il pensait qu’il pouvait apprendre ‘comment’ devenir plus fort, même s’il ne savait pas ‘combien’. Cela correspondait également à son rêve d’entrer dans une académie.

« Au fait, c’était vraiment si surprenant ? »

L’expression d’Iril était encore gravée dans sa mémoire. Même s’il avait déclaré qu’il deviendrait empereur, cela ne l’aurait pas surprise plus que ça. Bien qu’elle ait béni l’avenir de Ronan, elle ne pensait probablement pas qu’il serait réellement capable d’entrer dans Philleon.

Ronan voulait apporter le bonheur à sa sœur une fois de plus. Ainsi, le troisième jour depuis son retour, il quitta la maison à l’aube et grimpa la colline. Il portait deux sacs à dos, chacun assez grand pour contenir un petit enfant.

« Hé ! »

Il aperçut bientôt un garçon légèrement vêtu, adossé à un chêne, en train de s’assoupir. Lorsque Ronan frappa trois fois dans ses mains, le garçon se réveilla en sursaut.

« Tu es arrivé à l’heure, Maselle. Honnêtement, je suis assez surpris.

– Ah ! Euh… eh bien, c’est Aselle.

– Quel gars difficile. Allez, pourquoi crois-tu que je t’ai fait venir ici ?

– Euh… eh bien… à cause de mes capacités… ça t’intéresse ?

– Comme on l’attend d’un jeune magicien. Ton esprit est vif. Tiens, prends ceci.

– Hein ? Hein ? »

Ronan lança un des sacs à dos à Aselle. Il avait l’air volumineux, mais il était plus léger que ce à quoi il s’attendait.

« C’est quoi… ça ?

– Un sac qui contient les rêves et les espoirs. »

Aselle jeta un coup d’œil dans le sac à dos et y trouva une dizaine de pochettes épaisses et fines. Il ne pouvait même pas deviner à quoi elles étaient destinées.

« Quel… est le rapport avec ma capacité ?

– Pour l’instant, suivez-moi. Un radeau a été préparé.

– Un radeau ? »

Portant le sac à dos, Aselle suivit Ronan. Au bord de la rivière, un spectacle peu commun les attendait : un radeau attaché avec des cordes.

« Monte »

Quand Ronan pointa le radeau et dit cela, Aselle ne put s’empêcher de penser à quel point il voulait pleurer.

****

Le radeau glissait sans effort le long du courant d’eau, baigné par la douce lueur de la lune. La lumière céleste illuminait la rivière et les deux garçons embarquèrent. Aselle s’assit à côté du sac, son regard fixé sur la surface de l’eau tranquille.

« Je regrette ne pas avoir amené une canne à pêche. Les anguilles grillées de cette rivière sont excellentes. »

La fumée s’enroulait autour de la bouche de Ronan alors qu’il parlait, une mince cigarette entre son pouce et son index.

« Heu, o-oui.

– Ne bégaye pas. Tu n’as pas peur que je te coupe et te jette par-dessus bord ?

– D-D’accord, je ne bégayerai plus.

– Tu recommences. Tu veux mourir ? »

L’épée de Hans été accrochée à la taille de Ronan. Aselle ravala sa salive. Il savait que Ronan avait coupé l’oreille de Hans avec une simple houlette.

« Désolé, je ne bégaierai pas.

– Tu vois, tu peux le faire. Tiens-toi droit. Si tu restes aussi timide, tu ne grandiras pas.

– D’accord, mais où allons-nous ?

– Un bon endroit. Où on peut gagner de l’argent et de l’expérience. »

Aselle pencha sa tête. Il n’avait aucune idée de ce de quoi parlait Ronan.

« De l’argent ? Quel argent ?

– Frais de scolarité. Oh, je ne te l’ai pas dit. Tu dois aller à l’académie.

– L’académie ?

– Oui, avec moi. Si mes souvenirs sont bons, on devrait avoir assez pour les frais du premier semestre avec ce voyage. »

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