Chapitre 117 – Journée Nationale de la Fondation (1)

Le 4 Janvier.

C’est le jour où le premier empereur de l’Empire Hebrion a fondé le pays, et depuis lors, une célébration annuelle du bon temps et de la fierté nationale a lieu. Cette journée est connue sous le nom de Journée de la Fondation.

La capitale de l’Empire Hebrion, Dresde, était la plus grande ville de l’empire et, par conséquent, elle organisait la plus grande célébration de la Journée de la Fondation dans tout le pays. La ville était bondée de gens venus de partout, y compris de l’Académie d’Hebrion. Il y avait beaucoup de choses à voir dans les rues et la ville devint rapidement plus animée qu’à l’accoutumée. Les gens en groupe se tenaient fermement les uns les autres pour éviter d’être séparés ou de se perdre.

Même si l’activité des Étrangers avait été plus menaçante récemment, les citoyens de Dresde ne se sentaient pas nerveux ou en danger à l’extérieur. De nombreux agents de renseignement internationaux, pour la plupart d’anciens élèves de l’Académie Hebrion, revinrent à Dresde et travaillèrent pour assurer la sécurité de l’événement. L’un d’entre eux était même le célèbre ‘Chevalier de la lumière’. Toute inquiétude concernant la sécurité pouvait être dissipée, sachant qu’il veillait à leur protection.

La foule était composée d’un grand nombre d’étudiants de l’Académie Hebrion. C’était une pause bien méritée, quelque chose qu’ils n’avaient pas eu depuis longtemps. Ils profitèrent du festival toute la nuit. Lorsque l’académie avait finalement décidé de libérer les étudiants pour le Festival de la Journée de la Fondation, l’ensemble du corps étudiant avait salué sa décision.

Desir était l’un des élèves qui admiraient la décision prise par l’école. Il avait encore beaucoup de choses à faire, mais il décida de se débarrasser de ses fardeaux et de faire une petite pause. Il n’avait pas pris de jours de congé depuis son retour du futur, et c’était une occasion rare pour lui de se détendre sans rien planifier. C’était une récompense qu’il s’offrait.

Les autres membres du groupe ressentaient la même chose. Ils avaient travaillé si dur pendant si longtemps. Ils voulaient tout oublier et profiter de la nuit. Ils ont enlevé leurs Clothes Lines et s’habillèrent avec leurs tenues préférées. Ils mangèrent tout ce qu’ils voulaient.

“Je ne sais même pas combien de temps s’est écoulé ! La douceur de la liberté ! Ça m’avait tellement manqué !” s’écria Romantica entre deux bouchées de bonbons.

“C’est beaucoup trop exagéré ! Nous n’en étions séparés que par un mur.” Takiran s’empressa de le rappeler avant que Romantica ne s’interpose.

“Oui, c’est vrai, mais le monde est complètement différent derrière ce mur. L’endroit caché derrière ce mur est le monde des conventions et des pratiques ennuyeuses. À l’extérieur du mur se trouve une ville d’une liberté fantastique où l’on peut manger de la nourriture à volonté.”

Freechel, qui d’ailleurs avait trouvé une brochure de visite sortie de nulle part, vérifiait studieusement et prenait des notes sur les points d’intérêt recommandés.

“Il est indiqué ici que tous les restaurants populaires organisent des événements spéciaux à certaines heures, et il est conseillé d’éviter ces endroits pendant les heures de pointe.”

“Mais il nous recommande également de nous rendre à l’événement organisé au Jardin Lubenia, même si l’on s’attend à ce qu’il y ait beaucoup de monde. Vous pensez que c’est un bon endroit ?”

“Je n’en suis pas sûr… Je n’ai jamais goûté leur cuisine.”

Desir écoutait leur conversation et intervint pour les aider.

“Le Jardin Lubenia est un restaurant de steaks. Ils proposent des plats à 1/10 du prix normal entre 13 et 14 heures. La nourriture est bonne. Je me souviens que leur sauce était excellente.”

“Oh, c’est sympa.”

Pram pensait à quelque chose de délicieux et se mettait à sautiller d’excitation.

Desir sentit l’enthousiasme dans les yeux de Pram.

“On peut manger chez eux à n’importe quel moment, mais il y a des événements que l’on ne peut voir qu’au cours du Festival de la Journée de la Fondation. Nous devrions donc commencer par les voir, qu’en pensez-vous ? Je pense que le spectacle le plus populaire est ‘Les Chroniques’.

“Vous avez raison. Toutes les brochures insistent sur le fait qu’il ne faut pas manquer les Chroniques d’Hebrion.”

Les Chroniques d’Hebrion était une pièce de théâtre qui retraçait toute l’histoire de l’Empire Hebrion. L’intrigue était assez intéressante car l’histoire de l’Empire Hebrion était assez dynamique. La pièce était pleine d’effets spéciaux et de jeux de lumière, et bien sûr, il s’agissait de la première représentation, même en comparaison avec les autres œuvres présentées tout au long de l’année.

Elle comportait cinq chapitres en tout. Curieusement, la pièce n’avait pas été jouée dans un seul et même théâtre. Il y avait cinq théâtres différents répartis dans la ville, chacun jouant un chapitre différent de l’histoire.

“Le premier chapitre aura lieu à la Place de l’Étoile de l’Aube dans une heure, Desir.”

“D’accord, allons-y. Si vous voyez quelque chose que vous voulez manger ou acheter en chemin, dites-le moi à tout moment et nous ferons un arrêt rapide.”

Desir partit en direction de la place.

Le groupe de Desir avait un peu de marge dans son budget. Ils venaient de recevoir leurs subventions de la Tour de la Magie et avaient pu obtenir des fonds supplémentaires en démontrant un si grand exploit de compétence lors de la Compétition Intergroupes. En réalité, ils avaient plus qu’assez d’argent, mais ils ne pouvaient pas tout utiliser ici.

Ajest se tenait devant le groupe, il était clair qu’elle était fatiguée d’avoir été poussée et tirée par la foule.

Desir se rappela soudain qu’elle avait été occupée à suivre les membres du groupe toute la journée et qu’elle n’avait même pas encore mangé quoi que ce soit.

“Ajest, tu veux manger quelque chose ?”

“Manger… Pas vraiment.”

“Tu n’as pas envie de quelque chose que tu as mangé une fois quand tu étais enfant ou que tu avais l’habitude de manger tout le temps ? Comme de la glace, des gaufres, ou autre.”

Saisissant l’occasion d’intervenir, Pram s’adressa soudainement au groupe en gazouillant.

“Si notre destination est fixée, allons-y ! Si nous arrivons en retard, il sera plus difficile de trouver des places. Vous aussi, Ajest. Il faut se dépêcher.”

Pram poussa Ajest.

Romantica sortit de nulle part et entraîna Desir dans une direction opposée à celle du groupe.

“Desir, tu as dit qu’on pouvait acheter tout ce qu’on voulait pour manger ? C’est ce que je veux. Tu peux m’apporter ça ?”

“Romantica, c’est…”

“Tout de suite ! Si nous sommes en retard d’une seconde, tout sera vendu !”

En un instant, Desir et Ajest furent éloignés l’un de l’autre et une distance se forma rapidement entre eux. Pram et Romantica se regardèrent pendant qu’ils éloignaient Desir et Ajest et se sourirent.

Ne leur laissons aucune chance.

Aucune chance.

Ils continuèrent à les séparer tout en marchant dans les rues dans des directions opposées. Le groupe jeta un coup d’œil à une fontaine d’eau et prit quelques collations dans un bar. Pram et Romantica les surveillaient à chaque instant et ne leur laissaient pas un instant de répit.

Le groupe se rendit finalement à la Place de l’Étoile de l’Aube pour assister à la représentation des Chroniques.

La rue était déjà très fréquentée, mais elle le devint encore plus en quelques instants. Il ne fallut pas longtemps pour que la foule devienne si dense qu’il était déjà difficile de trouver un moyen de se faufiler parmi les gens.

“Qu’est-ce que…”

“Regardez par là.”

Romantica désigna un endroit où se trouvait une pancarte représentant une miche de pain.

Boulangerie Bethward

C’était une boulangerie très célèbre qui proposait des gâteaux très chers. La Boulangerie Bethward avait des succursales partout dans l’empire, mais cette succursale particulière à Dresde avait un gâteau au chocolat qui était considéré comme un incontournable pour tous les touristes.

“Regardez cette file d’attente. Elle est vraiment très longue.”

“Eh bien, cet endroit est très populaire après tout.”

“Je ne pense pas que ce soit la seule raison.”

Le nombre de personnes dans la file d’attente était anormalement élevé. Quelque chose devait s’être passé ici. Pram hasarda une hypothèse.

“Hum, c’est peut-être l’heure de l’événement à la Boulangerie Bethward ?”

“…”

Le groupe eut soudain le pressentiment que quelque chose de grave allait se produire.

“…Nous devons nous échapper d’ici.”

Ils hésitèrent quelques secondes, mais ce fut suffisant pour que d’autres personnes se rassemblent et bloquent complètement les chemins autour d’eux. De plus, la foule les avait déjà poussés un peu plus loin dans la rue, et il n’y avait aucun moyen de retourner à l’endroit par lequel ils étaient entrés. Ils décidèrent d’aller à contre-courant de la foule, pour tenter de rejoindre le côté opposé de la rue où se trouvait la boulangerie.

“Excusez-nous. Nous essayons de passer.”

“Excusez-moi.”

Un pas après l’autre, ils se frayent un chemin dans la foule.

À ce moment-là, la mascotte d’une silhouette de chat qui se tenait au sommet du bâtiment de la Boulangerie Bethward ouvrit la bouche.

“Nous allons maintenant commencer l’événement de la Boulangerie Bethward ! Nous vendons maintenant 500 gâteaux au chocolat limités pour 1 bronze !”

C’était un désastre. Il ne fallut pas plus de quelques secondes pour que tous les gens dans la rue se dirigent vers la boulangerie en plus grand nombre qu’auparavant.

“Qu… Qu… Quoi ?!”

“Attendez !”

Le groupe de Desir fut emporté par le tsunami de personnes. Desir regarda autour de lui, mais ne trouva personne autour de lui. Ils avaient été séparés dans toutes les directions par le flot de personnes. Alors qu’il paniquait pendant une seconde, une main l’attrapa fermement. Desir ne pouvait pas voir le visage, mais supposa qu’il s’agissait d’un des membres de son groupe. Il serra la main fermement pour ne pas perdre cette personne.

Je dois d’abord sortir d’ici.

Desir passa devant une personne à la fois et sortit enfin de la foule en délire. Son haut était partiellement déboutonné. Quelqu’un a donné un coup de bras et l’a frappé à l’estomac. Il était dans un état lamentable. Desir tenta de se ressaisir et de se remettre d’aplomb. Après avoir respiré profondément, il demanda à son interlocuteur s’il allait bien.

“Ça va ?”

“Tu n’as pas à t’inquiéter pour moi.”

La voix était très calme.

Lorsque Desir leva la tête et regarda dans la direction où se tenait l’autre personne, il put rapidement distinguer son apparence.

Un blond argenté.

La personne que Desir tenait fermement par la main depuis tout ce temps, pensant qu’il s’agissait d’un des autres membres, était en fait Ajest.