Chapitre 833 – Rhino

Traducteur/Checker : Gray

Team : World Novel

Le hangar réservé aux véhicules occupait une soute de moindre importance. Il s’agissait d’un vaste hall métallique rempli de toutes sortes de machines lourdes et d’une activité humaine intense.

Sentant le sol osciller légèrement sous lui, Sunny marcha le long de divers supports, chacun contenant un puissant moteur de guerre, jusqu’à ce qu’il atteigne celui assigné à sa cohorte. Là, il vit enfin le Rhino.

Sunny resta immobile un moment, étudiant le formidable véhicule.

Ce véhicule blindé était anguleux et trapu, avec de lourdes plaques d’armure en alliage composite recouvrant sa structure solide. Son design était à la fois robuste, élégant et étrangement prédateur. L’ensemble de la machine avait presque la taille d’un wagon de train, et six roues puissantes supportaient son poids écrasant.

Chaque roue était aussi haute qu’un humain et aussi résistante que la coque en alliage du Rhino. Les roues étaient non seulement reliées à un système de suspension extrêmement résistant, mais aussi à un ensemble de membres courts et adaptés qui pouvaient être déployés à partir du châssis du véhicule afin d’améliorer son profil et sa maniabilité.

L’APC possédait également de puissants boosters qui lui permettaient d’effectuer de brèves périodes de lévitation autonome, de sauter sur de courtes distances ou d’atténuer le choc d’un atterrissage brutal. Il pouvait même se déplacer sur l’eau comme un vaisseau amphibie… mais Sunny n’avait pas l’intention de le faire.

La caractéristique qui donna au Rhino son nom particulier est un coin d’acier massif qui se dresse légèrement au-dessus de son large museau. Cette pointe pouvait être abaissée jusqu’au sol, transformant l’APC en un semblant de bélier de siège. Une fois cet outil abaissé, la bête en alliage semblait capable de défoncer les murs, les piles de débris, les obstacles naturels et la chair des Créatures du Cauchemar avec la même facilité.

Sunny l’étudia avec une sombre jubilation.

Bon, d’accord. Je dois admettre que… ça a l’air bien.

Il baissa les yeux et regarda Kim et Samara, qui étaient occupées à inspecter le véhicule. Il s’approcha de ses techniciennes et leur demanda d’un ton neutre :

“Alors, quel est l’état de la situation ?”

Samara leva les yeux de son communicateur, où un programme de diagnostic affichait les résultats d’une série de tests compliqués. Elle lui offrit un petit sourire.

“Tout semble en ordre, capitaine. C’est une vraie bête.”

Kim tapota affectueusement la surface de l’APC, qui avait été peinte dans un motif de camouflage gris.

“C’est une superbe machine. Le Rhino est vraiment rapide malgré son armure lourde, il est très maniable et ses composants internes sont extrêmement durables. Avec les améliorations coûteuses que nous lui avons apportées, il est devenu une véritable bête.”

Sunny cligna des yeux plusieurs fois, se faisant à l’idée que son véhicule de transport de personnel était, apparemment, un “il”.

Kim, quant à elle, se déplaçait de pied en cap et dit d’un ton hésitant :

“Euh… voulez-vous jeter un coup d’œil à l’intérieur, capitaine ?”

Sunny la regarda nonchalamment et haussa les épaules.

“Absolument.”

Bien sûr que je veux jeter un coup d’œil à l’intérieur ! C’est quoi cette question ?!

Il pénétra dans le Rhino par une trappe ouverte, gravit une série de marches raides et se retrouva à l’intérieur de l’énorme véhicule.

Tout y était spartiate, très utilitaire et conçu dans un esprit de durabilité maximale. Il était clair qu’il se trouvait à l’intérieur d’une machine militaire… et pourtant, Sunny ne pouvait s’empêcher de penser qu’il était entouré de produits de luxe.

Peut-être était-ce parce qu’il savait combien coûtait tout cet équipement apparemment banal.

L’avant du Rhino était dédié à une cabine de pilotage légèrement surélevée, où Luster étudiait actuellement divers panneaux de contrôle et interrupteurs avec une expression excitée. Il y avait suffisamment d’espace pour y installer quelques sièges supplémentaires. Le pare-brise renforcé était long et étroit, mais offrait une vue presque panoramique des environs.

Bien sûr, il y avait aussi de nombreux moniteurs affichant les flux de diverses caméras et capteurs externes.

Le centre du véhicule était consacré à un modeste espace de vie. Il y avait un petit salon où l’équipage pouvait se reposer et passer du temps ensemble, une cuisine compacte et un compartiment hygiénique cloisonné. Six couchettes étaient situées sur les murs opposés. Sunny imaginait déjà la compétition pour obtenir les couchettes du bas.

Bien sûr, chacune de ces “couchettes” pouvait en fait servir de module de couchage dédié, si le besoin s’en faisait sentir.

Derrière le salon se trouvait une soute qui servait également d’armurerie et intégrait un poste d’ingénierie de haute technologie. Le compartiment technique lui-même était situé sous le plancher et s’étendait sur toute la longueur du véhicule.

Enfin, l’arrière du Rhino était occupé par la suite de commandement et de communication. On y trouvait une grande table holographique, une console puissante reliée au réseau d’antennes de l’APC et un ensemble de moniteurs qui recevaient les mêmes données que ceux de la cabine du pilote.

Plus important encore, derrière tout cela se trouvait une alcôve où se trouvait le propre lit de Sunny, avec une cloison d’intimité et un espace de rangement dédié.

Le matelas était le meilleur que puisse offrir la Première Armée d’Évacuation.

Il sourit, imaginant à quel point il serait agréable de dormir sur cette chose.

C’est vraiment mieux par rapport à ce que j’ai à la maison…

Un tel ajout n’était pas simplement destiné à plaire aux officiers. En tant qu’Ascendant, Sunny possédait une capacité que ses soldats n’avaient pas — il n’avait pas besoin de se rendre dans le Royaume des Rêves à chaque fois qu’il s’endormait.

Cela signifiait en fait que ses soldats allaient être totalement sans défense pendant leur sommeil. Même si une nuée de Créatures du Cauchemar attaquait le Rhino, ils ne se réveilleraient pas. Il était le seul à pouvoir garder la cohorte quoi qu’il arrive.

Des horaires de sommeil décalés étaient censés résoudre ce problème dans une certaine mesure, mais Sunny ne se faisait pas d’illusions sur la fréquence à laquelle il aurait l’occasion de se reposer correctement. Ce qui signifiait que les rares occasions où il avait la chance de faire une sieste devaient être aussi confortables et efficaces que possible.

Sunny se promena un peu dans le Rhino, essayant de réprimer un sourire satisfait en étudiant la disposition des lieux. Il finit par s’approcher de son alcôve personnelle et s’assit sur le lit moelleux.

Il jeta un coup d’œil à ses ombres et sourit.

“Pas mal, hein ?”

Les ombres le regardèrent en silence. Quelques instants plus tard, la joyeuse leva énergiquement les deux mains, lui montrant deux pouces.

Sunny acquiesça.

“Oui… en effet. Moi aussi, j’aime ça !”