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Chapitre 389 – Un Lieu qui Lui Appartient

 

Traducteur/Checker : Gray

Team : World Novel

 

Sunny passa quelque temps dans un wagon bondé d’un train public. Les véhicules de transport personnel étant rares, chers et nécessitant une licence gouvernementale spéciale pour être achetés, la plupart des habitants de la ville utilisaient les transports publics pour se déplacer. Les trains magnétiques, généralement appelés tramways, en représentaient la forme la moins chère et la plus populaire.

Pendant le temps qu’il passa dans la banlieue, Sunny eut rarement une raison d’en utiliser un, mais quand il le fit, les gens ne lui prêtèrent pas attention. Parfois, ils faisaient même tout leur possible pour ne pas le remarquer.

Mais aujourd’hui, les choses semblaient avoir changé. Sunny avait les yeux fermés, observant le voiture à travers l’ombre au cas où il y aurait un danger. Il n’y en avait pas… cependant, il fut surpris de constater que les gens, surtout les jeunes femmes, lui jetaient des regards curieux de temps en temps.

Huh… le Serpent Noir s’est montré ?

Mais non, ses manches cachaient complètement les enroulements de l’Ombre.

C’est étrange. Ça doit être les vêtements, alors.

Sunny ne s’était pas beaucoup aventuré hors de l’Académie au cours des deux derniers mois, mais lors d’une de ces expéditions, il s’était acheté des vêtements civils sans prétention, mais coûteux. Selon Kai, ils étaient “discrets” et “élégants”, quoi que cela veuille dire. Sunny s’était contenté de choisir la seule chose confortable que le magasin proposait dans des couleurs sombres.

Il soupira.

Cela montre à quel point les gens sont superficiels. Un simple changement de garde-robe, et soudain, je suis au centre de l’attention. Pourquoi les filles sont-elles si matérialistes ?

…Pour être honnête, beaucoup de gars le fixaient aussi.

Au moment où Sunny atteignit son arrêt, il était un peu troublé. Laissant le train bondé derrière lui, il soupira de soulagement, cacha ses mains dans ses poches et sortit de la station de tram familière.

La partie de la ville où il arriva était un peu proche du centre-ville, aussi éloignée de la périphérie qu’on puisse l’imaginer. C’était paisible, calme et verdoyant.

L’air y était presque aussi frais que celui du Royaume des Rêves.

Les maisons de ce quartier étaient également à l’opposé des ruches humaines auxquelles Sunny était habitué — étrangement, elles étaient toutes très basses, pas plus de deux ou trois étages. Le sol lui-même montait et descendait en paliers artificiels, chaque rue se trouvant sur sa propre et large terrasse. Ici, la neige avait déjà disparu, révélant de magnifiques pelouses et de la verdure. L’ensemble du quartier ressemblait à un jardin.

Évidemment, tout le monde ne pouvait pas se permettre de vivre ici. La plupart des habitants étaient raisonnablement riches ou travaillaient pour le gouvernement… cependant, en tant que citoyens, ils n’étaient pas de très haut rang. Il y avait d’autres quartiers beaucoup plus riches dans la ville, et les véritables élites — ainsi que la plupart des Éveillés — y vivaient.

Mais c’était l’une des choses que Sunny aimait dans cet endroit. Il pouvait se passer d’être entouré par d’autres Éveillés toute la journée, tous les jours. Ou n’importe qui en réalité.

Il lui fallut environ quinze minutes pour marcher du terminal à l’adresse souhaitée. Bien sûr, Sunny aurait pu l’atteindre beaucoup plus rapidement en sautant à travers les ombres, mais il préférait ne pas utiliser ses Capacités en dehors du Royaume des Rêves et de l’Académie. Cela le faisait se sentir plus humain.

Enfin, il s’arrêta devant la maison qui allait être la sienne, et la fixa pendant quelques minutes.

La maison devant lui était haute de deux étages, avec des murs gris et un toit de tuiles incliné. Elle avait un porche en bois de synthèse, une pelouse et une grande fenêtre qui donnait sur un salon spacieux. Il y avait même un garage pour un VTP, et une haie pour le séparer des maisons voisines.

…C’était comme sorti d’un conte de fées.

Extravagant…

“Ahem… Éveillé Sunless ? Monsieur ?”

Sunny était bien sûr conscient qu’un VTP venait de se garer à proximité et qu’un homme en était sorti, s’approchant de lui par-derrière. Il était juste trop consumé par le poids de l’instant pour le montrer.

En se retournant, il jeta un coup d’œil à la personne qui l’avait appelé.

Il s’agissait d’un homme de petite taille, obèse, portant un costume très cher et une montre de luxe ancienne. Malgré son apparence extérieure, l’homme est plein d’assurance et arbore un large sourire professionnel et poli.

Sunny le regarda d’un air dubitatif, et dit :

“…Lanard, c’est ça ?”

L’homme, qui était le représentant de l’agence chargée d’équiper la nouvelle maison de Sunny, hocha la tête avec enthousiasme.

“C’est bien moi. Ah, le fait que vous vous soyez souvenu de mon nom est très flatteur, monsieur. Vraiment.”

Sur ces mots, il fit un geste vers la maison et sourit.

“Ça vous plaît ?”

Sunny hésita, puis feint l’indifférence et haussa les épaules.

“C’est parfait, je crois.”

Lanard s’attarda un instant, puis afficha un sourire encore plus large.

“Bien sûr, une personne de votre calibre doit être habituée à des logements bien plus luxueux. Mais je peux vous assurer que vous ne serez pas déçu par notre travail ! Cette maison n’est peut-être pas aussi luxueuse que ce à quoi vous êtes habitué, mais nous avons tout fait selon vos spécifications. Bien que… je dois admettre que votre choix d’emplacement nous a donné du fil à retordre, surtout avec la nécessité de rester discret sur la nature exacte des modifications.”

Sunny garda un visage impassible et essaya de comprendre de quoi Lanard parlait, et qui il pensait que Sunny était. Pour être honnête, quand il avait décidé d’acheter une maison, il avait simplement contacté Maître Jet, lui avait dit où il voulait que la maison soit située et deux ou trois choses qu’il espérait y mettre, et au lieu de lui donner des conseils sur la façon de procéder, elle avait simplement tout arrangé en quelques coups de fil.

Et maintenant, il était là.

Pendant ce temps, Lanard le regarda avec un peu de curiosité, hésita quelques instants, et demanda avec précaution :

“Au fait… si vous me permettez, monsieur, comment trouvez-vous cette belle maison par rapport à votre précédent lieu de résidence ? Je suis intéressé d’un point de vue purement professionnel, bien sûr. Voyez cela comme une enquête auprès des clients !”

Sunny regarda la confortable maison grise, réfléchit un peu, et répondit honnêtement :

“Eh bien… mon précédent lieu était environ cent fois plus grand, construit principalement en pierre naturelle et en marbre, avec des meubles en bois anciens et un donjon secret très spécial. Oh, et la sécurité était assurée par un Fléau Déchu.”

Lanard le fixa un moment avec le même large sourire.

Son visage, lui, avait lentement viré au gris.

Au bout d’un moment, il toussa plusieurs fois et dit d’une voix rauque :

“Merveilleux… c’est merveilleux… ahem. Devrions-nous jeter un coup d’œil à l’intérieur ?”

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