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1812-chapitre-75

Chapitre 76 – L’Assassin donne l’alerte

Le lendemain, nous nous sommes rendus à la villa de la Maison Gephis située à la capitale royale.

Le goûter se tenait dans une grande cour. Peut-être parce que la maison Gephis était connue pour ses prouesses militaires, la zone servait également de terrain d’entraînement, et il y avait des gens qui croisaient des épées et transpiraient.

La plupart des participants étaient des nobles jeunes et accomplis. Ils avaient soif de pouvoir et d’attention, et ils n’auraient probablement pas été satisfaits en discutant simplement autour d’un thé.

« Pourquoi ne m’avez-vous pas réveillé avant qu’il ne soit presque l’heure de partir ? J’ai dû me maquiller à la hâte « , s’est plainte Dia en arrangeant sa robe. Elle m’a regardé avec un air de reproche.

« J’ai été happée par ton adorable visage endormi », ai-je répondu.

« Hum, vous avez dormi ensemble hier, et j’ai pensé qu’il serait malvenu pour moi d’entrer dans votre chambre », a dit Tarte.

« Eh bien, je ne peux pas être en colère contre vous deux si vous le dites comme ça ».

Satisfaite, Dia a regardé son reflet dans un miroir à main. Elle n’avait pas l’habitude de se maquiller, mais c’était une occasion spéciale.

« Vous êtes si belle, Dame Dia. Vous ressemblez à une fée », a loué Tarte, et j’étais enclin à être d’accord.

Elle portait une robe bleu ciel qui ne révélait pas beaucoup de peau, mais qui accentuait merveilleusement sa beauté. Son maquillage lui donnait également un air plus mature pour son âge.

De nombreux fêtards étaient incapables de la quitter des yeux. Cela me rendait fier d’être son petit ami, mais je devais me méfier de tous les sales types qui pourraient essayer de l’approcher.

« Merci. Je suis sûr que tu serais ravissante dans une robe, Tarte. Tu gagnes beaucoup d’argent avec ton salaire de Chevalier Sacré, n’est-ce pas, Lugh ? Achète une robe à Tarte », a ordonné Dia.

« Je le ferai. Je suis sûr que tu seras très belle, Tarte », ai-je dit.

« N-non, vous ne pouvez pas. Je suis une servante. Et les robes ne me vont pas », rétorque Tarte, troublée.

« Il n’y a aucune règle qui dit que les domestiques ne peuvent pas porter quelque chose de joli de temps en temps. Très bien, faisons cela. Nous te ferons porter une robe à la prochaine fête. Et si je demandais à Maha de préparer une robe extravagante juste pour toi ? »J’ai suggéré.

La tenue que portait Dia avait également été arrangée par Maha. On ne voyait pas souvent des robes aussi belles, même lors de fêtes au château royal auxquelles assistaient des familles nobles connues. L’argent seul ne suffisait pas pour obtenir un tel vêtement, il fallait aussi des relations et une bonne préparation.

« Hum, ce serait vraiment du gâchis. Les robes ne me vont pas. »

« Tu es magnifique, Tarte.  Je n’ai pas vu un seul serviteur plus charmant que toi dans toutes les réceptions auxquelles nous avons assisté au château. Et plus que tout, je veux voir à quoi tu ressemblerais dans une robe », ai-je déclaré.

« Ouais, laisse tomber la modestie, Tarte. Tu es magnifique. Et tu as de gros seins. Des seins vraiment, vraiment gros. Des super méga seins. Tu serais bien dans quelque chose de dévoilé », a ajouté Dia.

« Ah-ha-ha-ha, merci beaucoup », répond Tarte avec un malaise évident. Son visage a tressailli à l’utilisation répétée de seins.

Dia avait un complexe à propos de sa poitrine. Je l’avais déjà vue regarder avec nostalgie une robe décolletée lorsqu’elle choisissait sa tenue.

Au bout d’un moment, nous avons tous les trois atteint le centre de la cour où Naoise et ses fidèles étaient rassemblés.

« Merci d’être venu, Lugh, »dit Naoise.

« J’étais intéressé de voir quel genre de fête tu allais organiser, Naoise, »ai-je répondu, seulement par politesse. Ma plus grande préoccupation n’était pas Naoise ; c’était la femme voluptueuse et souriante derrière lui. Elle était actuellement entourée de jeunes chevaliers.

Les hommes présents à la fête étaient déjà en train de se perdre sous le charme séduisant de Mina. Même ceux qui avaient été pris par la beauté de Dia et qui nous harcelaient à distance n’avaient désormais d’yeux que pour la démone.

La force de ses phéromones était vraiment quelque chose.

Mina a souri et fait un signe de la main, et j’ai répondu par une légère inclinaison. La prise de Dia sur mon bras s’est resserrée, et Tarte a tiré sur ma manche.

« Ça te dérange si je te présente à tout le monde ? »demande Naoise.

« Je suppose que ce ne poserait pas de problème », ai-je répondu en hésitant.

Naoise me conduisit au point le plus élevé de la cour.

« Attention, tout le monde, j’ai quelqu’un que j’aimerais que vous rencontriez tous. C’est Lugh Tuatha Dé, un de mes amis d’école, ainsi qu’un Chevalier Sacré et un tueur de démons. »

Sur les mots de Naoise, tous les présents se sont tournés pour me regarder, l’adoration claire dans leurs yeux. Parce qu’ils étaient encore jeunes, ils ne me regardaient pas avec avidité ou intérêt, comme la plupart des aristocrates le feraient. Au lieu de cela, ils ressemblaient à des enfants bouche bée devant un chevalier dans un livre d’images.

Jugeant que c’était le genre d’attitude que l’on attendait de moi, j’ai décidé de leur faire un peu plaisir.

« Oui, je suis Lugh Tuatha Dé. J’ai été nommé chevalier sacré, et je combats les démons en ce moment. »

Tous les participants avaient un rang supérieur au mien dans la hiérarchie sociale, mais j’ai continué à utiliser mon ton décontracté. Le public attendait de moi que je sois une légende vivante. L’humilité n’était pas ce qu’ils voulaient. Ma présentation a été brève, mais elle a déclenché une vague d’excitation dans la salle.

« J’ai fait venir Lugh Tuatha Dé ici aujourd’hui pour qu’il apprenne notre existence. Ordre Auguide, rassemblez-vous ! »

Sur l’ordre de Naoise, les jeunes hommes de la fête se sont rassemblés en formation parfaite.

« Dégainez vos lames ! »

Chacun se présenta et dégaina son épée, la tenant immobile devant sa poitrine. Les introductions se déplaçaient d’un côté du groupe à l’autre, voyageant comme une vague.

C’était une belle performance, et la démonstration montrait clairement que la troupe avait subi un entraînement physique intense. Leur absence totale de mouvements superflus témoignait de leurs nombreuses heures d’entraînement.

Il n’y avait aucun doute que tout le monde ici était décemment habile avec une épée et avait un bon professeur. Naoise avait probablement arrangé cela.

« Nous sommes les chevaliers de l’Ordre d’Auguide ! Nous consacrons nos épées à la paix du royaume ! »s’exclama Naoise à la fin de la démonstration. Tous les jeunes nobles avaient l’air assez fiers d’eux.

…Ah, je vois. C’est ce qui se passe ici.

Auguide était un personnage chevaleresque issu d’un vieux conte de fées. Le fait qu’ils aient Le fait qu’ils aient choisi ce nom m’en dit long sur l’état d’esprit collectif des jeunes qui avaient rejoint la ligue de Naoise.

« Lugh, c’est ma confrérie, l’Ordre d’Auguide. Tous ceux qui sont réunis ici sont soit des fils de familles notables qui possèdent des villas ici dans la capitale royale, soit des talents capables que j’ai trouvés à l’Académie royale. Je les ai rassemblés, j’ai obtenu le parrainage de la maison Gephis et j’ai été officiellement reconnu comme la deuxième compagnie de chevaliers magiques de ce pays. »

Avec le retour des démons, les monstres réapparaissaient à un rythme beaucoup plus élevé. D’habitude, chaque région se débrouille seule pour combattre les créatures, mais avec l’augmentation récente du nombre, c’est devenu difficile. De nombreuses régions ont demandé l’aide du royaume, et l’Ordre royal a été envoyé dans tout le pays.

Cependant, même les ressources de l’Ordre Royal étaient limitées, et il n’y avait aucun moyen pour eux d’aider tout le monde. Cela a dû donner à Naoise son idée.

Il avait recherché le potentiel des jeunes aristocrates qui n’avaient pas encore hérité de leur maison et des roturiers qui ne portaient aucun lien d’obligation, et il avait trouvé un moyen de les mettre à contribution.

Le gouvernement central n’avait aucune raison de s’opposer à une nouvelle compagnie de chevaliers si la Maison Gephis la finançait. Qui plus est, l’organisation était le fruit du travail de Naoise, l’un des compagnons du héros.

« Notre groupe est encore petit. Mais chaque chevalier ici est fort et déborde de passion. Nous avons déjà quelques triomphes à notre actif, et cela ne fera que se poursuivre au fil du temps. Un jour, nous serons plus décorés et respectés que l’Ordre royal officiel », s’est vanté Naoise.

C’est donc comme ça qu’il a l’intention de changer les choses en Alvan.

Je doutais que Naoise ait été simplement inspiré par un chevalier d’un vieux conte de fées comme les autres. Il était plus probable qu’il utilisait le nom pour manipuler le sens de l’honneur que ces jeunes hommes ressentaient.

Peu importe l’époque, jouer sur les sentiments de droiture était un outil efficace pour contrôler les esprits impressionnables.

« Alors vous m’invitez à rejoindre l’Ordre d’Auguide, aussi ? ». J’ai demandé.

« Non, je ne le fais pas. Mais lorsque le prochain démon apparaîtra, nous nous battrons à vos côtés. C’est pourquoi je voulais te présenter à tout le monde aujourd’hui. Étant donné que le héros ne peut pas quitter la capitale royale, vous êtes le plus grand espoir du monde, et il est de notre devoir de vous soutenir. »

Les membres de l’Ordre Auguide hochèrent fièrement la tête.

Jouer un rôle dans la défaite d’un démon renforcerait certainement la réputation de l’Ordre d’Auguide. Si tout se passe bien, ils pourraient finir par avoir plus d’influence que l’Ordre Royal. J’ai compris le raisonnement de Naoise. Parce que je le considérais comme un ami, j’ai choisi mes prochains mots avec soin.

« Je n’ai pas besoin de votre aide. Ne vous mêlez pas de notre combat contre les démons. Tu me gênerais. »

À ma déclaration, la cour est devenue silencieuse, et le visage de Naoise s’est raidi.

Je savais que cela se produirait, mais je n’avais pas d’autre choix que de le dire. Si je ne l’avais pas fait, ce n’aurait été qu’une question de temps avant que ces hommes ne perdent la vie. Ils me détesteraient peut-être pour ça, mais au moins ils auraient survécu. Aucun d’entre eux n’a compris qu’ils jouaient aux sauveurs. La réalité n’était pas un conte de fées.

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