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Chapitre 2233 – Colère des Cieux

 

Traducteur/Checker : Gray

Team : World Novel

 

Sur le champ de bataille, les conséquences de la chute des trois Grandes Citadelles se faisaient dès à présent sentir.

Anvil semblait étrangement épargné, se battant avec la même froideur et le même calcul, sans pitié mais il avait dû sentir son pouvoir diminuer considérablement lorsqu’Effie avait pris le contrôle de Bastion.

Étrangement, cette perte importante ne pouvait que lui être salutaire en ce moment… et il en avait bien besoin, pressé et malmené par les assauts féroces de la Reine.

En effet, le Roi n’avait perdu qu’une Grande Citadelle, tandis que la Reine en avait perdu deux. Ainsi, bien que la trahison soudaine des Saints du gouvernement ait affaibli les deux Souverains, elle permit en fait de réduire l’écart entre eux, améliorant grandement la position d’Anvil.

Les résultats se faisaient déjà sentir.

L’imposant golem de chair renfermant l’essence de sang de Ki Song chancela, laissant l’une des épées du Roi lui infliger une grave blessure. Une étrange vague se répandit dans la mer de marionnettes, les ralentissant pendant quelques précieux instants. Beaucoup furent victimes de la tempête d’épées volantes.

Mais surtout, la grande fissure de la Porte des Rêves se mit à onduler, puis s’effondra sur elle-même, disparaissant sans laisser de traces. Le tissu déchiré de la réalité se répara lentement avec la perte du Jardin Nocturne, la Reine avait également perdu le Composant qui lui permettait de relier deux zones du Royaume des Rêves.

Par conséquent, non seulement la puissance de son Domaine s’était considérablement affaiblie, mais sa présence à Godgrave était également très réduite.

Anvil ne perdit pas de temps, pressant son avantage temporaire et bombardant Ki Song d’un maelström d’attaques dévastatrices… presque comme s’il s’était préparé à ce soudain retournement de situation.

Son titanesque golem de chair, qui semblait indestructible, se défaisait lentement sous le barrage d’attaques impitoyables. Il se détruisait plus vite qu’elle ne pouvait le réparer.

Et pourtant, leur combat ne se calmait pas pour un sou. Au contraire, ce dernier devenait de plus en plus calamiteux.

Si les Souverains semblaient auparavant retenir une partie de leur puissance pour se défendre, ils se concentraient à présent sur l’agression pure et simple. Les marionnettes et les épées volantes abandonnèrent toute prudence pour détruire l’ennemi.

La plaine osseuse fracturée tremblait et gémissait, d’autres morceaux s’effondrant dans la tempête de neige qui faisait rage dans les Creux. Le champ de bataille tout entier semblait être au bord de l’effondrement.

Cela ne pouvait plus durer longtemps…

Et ce ne fut pas le cas.

Car, à cet instant, l’Île d’Ivoire meurtrie se révéla dans la tempête d’épées, juste au-dessus de l’endroit où Anvil et Ki Song s’affrontaient.

Puis, dans le cliquetis des chaînes…

Vint l’Écrasement.

Une force invisible s’abattit sur le champ de bataille, aplatissant les vrilles émergentes de l’abominable jungle et pressant les marionnettes de la Reine contre le sol. D’innombrables épées tombèrent du ciel, raclant l’os avant de se relever, leurs lames tremblant sous l’effort.

Pendant quelques instants, la bataille calamiteuse sembla s’être figée.

Et, sous les yeux de tous, Étoile Changeante de la Flamme Immortelle descendit du ciel, atterrissant délicatement entre les deux Souverains.

Ses cheveux argentés dansant dans les airs, elle replia ses ailes blanches et abaissa son épée incandescente. Sa voix claire résonna au-dessus du champ de bataille ravagé :

« Arrêtez cette folie ! »

***

« Arrêtez cette folie ! »

Nephis prononça ces mots en sachant qu’ils étaient vides de sens.

Les Souverains n’écouteraient pas, et elle-même ne voulait pas qu’ils écoutent. Tout ce qu’elle voulait, c’était les tuer.

Comment pouvait-elle ne pas le faire, après avoir attendu une chance de tuer ses agresseurs pendant toutes ces années ?

Toute sa vie…

Et elle n’avait pas été facile, cette vie.

Des rêves brisés de son enfance aux champs de bataille ensanglantés de son âge adulte, Nephis avait toujours été animée par un désir singulier, sans compromis.

Conquérir le Sortilège du Cauchemar et le détruire… l’anéantir, le décimer et le réduire à néant.

Non pas parce qu’elle était une noble héroïne, mais tout simplement parce qu’elle le détestait. Nephis était rongée par la haine, façonnée par elle…

Elle n’était pas une héroïne.

Et pourtant, elle devait faire semblant d’en être une. Car personne ne pouvait survivre seul au monde impitoyable du Sortilège du Cauchemar. Elle avait besoin du soutien et de la foi de ceux qui croyaient en elle pour le détruire, tout autant qu’ils avaient besoin de cette dernière… et elle devait anéantir ceux qui se dressaient sur son chemin.

C’était pour cela que les Souverains devaient mourir. Non pas parce qu’ils avaient ruiné sa famille et hanté ses cauchemars de jeunesse comme des monstres, mais simplement parce qu’ils étaient… ineptes. Ils avaient peut-être été grands et brillants autrefois, mais aujourd’hui, ils avaient perdu le nord.

Mais l’un n’excluait pas l’autre.

En ce jour, elle allait éliminer un obstacle sur le chemin de la réalisation de son ardent désir.

Et elle allait aussi prendre sa revanche.

En les regardant le fier Roi dans son manteau vermillon, la Reine cachée dans son golem grotesque Nephis la sentait.

Une flamme rugissante s’enflammait dans son âme, noyait son esprit et engloutissait son cœur.

La flamme de la colère, la flamme de la haine.

Brûlante, écrasante… impossible à nier.

Ainsi, leur dire d’arrêter lui paraissait être une torture, car Nephis ne voulait rien d’autre que de découper leurs âmes et leurs corps à l’aide de son épée.

Ces goules… elle avait toléré leur existence pendant trop longtemps.

Aujourd’hui, elles allaient mourir. Sa volonté était absolue.

En la regardant, Anvil laissa soudain échapper un petit rire.

« Et si nous ne nous arrêtons pas, Nephis ? »

Elle le regarda, s’attarda un instant, avant de pointer son épée vers lui.

« Alors, je vous arrêterai. »

Elle avait encore quelque chose à dire… un discours entier, en fait, que Cassie et Sunny avaient préparé longtemps à l’avance. Un argumentaire intelligent qui énumérait tous les crimes commis par les Souverains, plaidait pour la sécurité des soldats Éveillés, martelait l’absurdité d’une guerre civile, et peignait un tableau idyllique de l’avenir.

Tout le monde pouvait l’entendre.

Mais Nephis ne pouvait plus attendre. Elle avait déjà attendu trop longtemps.

Les mots ne valaient rien, de toute façon. Ses actes seraient plus éloquents.

Anvil la regarda en silence, puis demanda d’une voix froide :

« Est-il vraiment sage de pointer vers moi une épée que j’ai moi-même forgée ? »

Ce disant, son épée Parricide se mit soudain à bouger toute seule. Glissant de sa main, elle se précipita vers Anvil et se tourna pour pointer sa propre poitrine, planant au-dessus de son épaule.

Comme prévu.

Nephis sourit en l’écartant.

« Si tu insistes… je te tuerai avec une meilleure épée, conçue par un meilleur forgeron… »

Elle invoqua la Bénédiction.

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