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Chapitre 2085 – Fragments de la Guerre (22)
Traducteur/Checker : Gray
Team : World Novel
Combattre des Créatures du Cauchemar Supérieures n’était pas chose aisée.
Elles étaient plus rapides, plus fortes et plus résistantes que les humains Transcendants, sans compter qu’elles possédaient une constitution exécrable. De plus, le monde se pliait à leur volonté… et les humains aussi. Affronter une abomination de Rang Supérieur était une épreuve perfide au mieux, et une erreur mortelle la plupart du temps.
Les blessures infligées à l’ennemi étaient plus superficielles qu’elles ne devaient l’être. Une lame aiguisée s’émoussait, une armure robuste succombait aux coups plus facilement qu’elle ne l’avait jamais fait auparavant. De la même manière, le corps et l’esprit d’un individu le trahissaient, donnant l’impression que la différence de puissance était encore plus grande que la réalité.
Mais cela ne signifiait pas que les Saints humains n’avaient aucune chance dans une bataille contre les abominations Supérieures. En fait, Sunny estimait que même le Saint le plus inexpérimenté était bien plus mortel que la plupart d’entre elles… du moins en ce qui concernait les Créatures du Cauchemar de Classe inférieure.
La raison en était simple. Les Créatures du Cauchemar Supérieures les plus puissantes possédaient, par nature, un pouvoir effroyable et une volonté implacable. Les Saints, en revanche, étaient des êtres intrinsèquement contre-nature — ils étaient en fait le produit d’une lutte acharnée contre leur propre nature. D’une personne ordinaire à un guerrier Transcendant, chaque étape sur le chemin de l’Ascension se payait dans le sang.
Et seuls les meilleurs éléments de l’humanité avaient franchi cette étape. Ils étaient les membres les plus forts et les plus mortels de la tribu humaine, entraînés à la guerre par le Sortilège du Cauchemar — contrairement à la plupart des Créatures du Cauchemar, qui recevaient leur pouvoir sans avoir à s’efforcer de l’acquérir.
C’était la raison pour laquelle les six Saints de l’Armée de l’Épée n’avaient pas été instantanément submergés par les Créatures du Cauchemar Supérieures des ruines antiques.
Sunny avait utilisé son sens de l’ombre pour prédire d’où l’ennemi allait surgir et s’était déplacé à l’avance pour compenser son manque de vitesse, abattant sa masse sur le plastron de l’épouvantable golem. Bien sûr, il s’était enveloppé d’ombres et avait utilisé [Plume de Vérité] pour rendre son coup aussi lourd que possible.
Par ailleurs, la Capacité [Lame Fatale] de Serpent était censée ignorer la volonté des ennemis majeurs, jusqu’à un certain point.
En conséquence, le plastron de pierre du golem explosa en une pluie de débris, et avant même que le tonnerre de l’impact ne s’estompe, le Bracelet Pratique annonça la sentence.
[Vous avez tué une Bête Supérieure, Asura de Condamnation.]
[Votre ombre devient plus forte.]
Sunny perdit une fraction de seconde à s’étonner du fait que des êtres d’une telle puissance puissent mourir si rapidement de sa main. Depuis quand était-ce devenu la norme ? C’était vraiment bizarre…
Mais il n’eut pas beaucoup de temps pour se réjouir de cette victoire. À peine avait-il le temps de l’anéantir d’un coup dévastateur qu’un autre Asura se dirigeait déjà dans sa direction.
Cependant, avant qu’il ne puisse le faire, une horreur d’un autre genre intercepta le golem des ténèbres. Des griffes rouges incandescentes jaillirent, Fiélon projeta la créature au sol, lui ayant déjà tranché le bras avec une facilité déconcertante.
Des flammes infernales brûlaient dans ses yeux avec une joie affamée.
Le Fléau Suprême de Sunny dominait les Asuras, sa carcasse noire scintillante hérissée d’innombrables pointes dentelées.
Contrairement aux six Saints, Fiélon ne se trouvait pas en deçà des Asuras en termes de menace pure et simple. Au contraire, il était bien plus terrifiant, comme un démon d’acier noirci sorti des profondeurs de l’enfer. Son expression affamée le rendait encore plus sinistre.
Sans perdre de temps, Fiélon se lança dans la bataille.
Les autres Saints tenaient bon, eux aussi, mais de justesse. Cassie, Roan, Rivalen et Helie coordonnaient leurs mouvements, faisant front commun face aux golems de pierre. Jest, quant à lui, semblait avoir disparu quelque part. Sunny ressentait une étrange inquiétude pour le vieil homme, mais il était aussi certain que l’aîné du Clan Dagonet pouvait se débrouiller tout seul.
Sunny s’élança vers l’avant et abattit sa masse sur la partie recouverte de mousse de l’Asura que Fiélon avait projeté au sol quelques instants plus tôt. Il y eut une onde de choc, faisant éclater le sol sous la créature. Autour d’eux, quelques bâtiments anciens s’effondrèrent…
La Bête Supérieure s’immobilisa, ne cherchant plus à se relever.
Une fraction de seconde plus tard, Sunny avait disparu, ayant utilisé le Pas de l’Ombre pour sauter à quelques dizaines de mètres de là. Une lame en diamant siffla à travers l’espace qu’il occupait un instant auparavant, semblant couper le tissu de la réalité elle-même.
Il sentit tardivement un frisson lui parcourir l’échine.
Il s’en est fallu de peu…
La bataille faisait rage, les six Saints attirant de plus en plus d’Asuras venus des profondeurs des ruines.
Mais ce n’était qu’une distraction.
Le véritable affrontement était sur le point de se produire quelque part devant eux, là où le Roi des Épées marchait calmement, une expression distante sur son visage froid.
Là-bas, au cœur de la cité sans nom…
Condamnation s’élevait lentement.
Sunny sentit le Tyran avant de voir sa silhouette imposante.
Il sentit d’abord sa présence angoissante, puis frissonna en sentant son ombre. Elle était vaste et d’une profondeur insondable, indescriptiblement ancienne… inéluctable.
Soudain, il se revit dans la peau d’un Dormeur, frissonnant de peur dans l’ombre de la Tour Cramoisie.
Les autres Saints avaient, eux aussi, senti le Tyran Maudit. Ils pâlirent et trébuchèrent, manquant de perdre la vie au milieu de la bataille. La simple présence de Condamnation semblait avoir changé le monde, rendant les Asuras plus forts tandis que les humains étaient soudain faibles et effrayés.
Seul Anvil de Valor ne montrait aucun signe de peur.
Le Roi continuait d’avancer à pas comptés, son armure noire ne faisant aucun bruit, son manteau vermillon flottant dans le vent puissant soulevé par Condamnation.
Le Tyran Maudit s’élevait lentement au cœur des ruines, faisant trembler le monde…
C’est là qu’Anvil se dirigeait, une lueur vive et inquiétante s’allumant au fond de ses yeux gris et froids.