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6099-chapitre-78

Auteur : Morning Star LL

Traductrice : Moonkissed

Team: World-novel

« Bon sang de bonsoir… D’où viennent ces gens ? »

Debout sur les ruines, le bras cassé, Cha tenait à la main un monoculaire recouvert de ruban adhésif, regardant en direction du chantier de construction situé non loin de là.

Trois ou cinq personnes s’y trouvaient, transportant des pierres et des blocs de ciment durcis dans un chariot.

Ils se déplaçaient très vite et ne s’arrêtaient pas longtemps au même endroit. Ils partaient dès qu’ils avaient assez de pierres.

Cha n’arrivait pas à comprendre d’où venaient ces gens, et comment ils avaient pu construire une forteresse sous leur nez sans qu’ils s’en aperçoivent.

D’après son impression, le parc de la zone humide Linghu était clairement une forêt stérile où même les oiseaux ne voudraient pas chier. Il n’y avait qu’une maison de retraite abandonnée au milieu de la forêt.

À l’exception de quelques oiseaux, bêtes, insectes et serpents, même les hyènes n’y chassaient pas.

Mais ce n’était pas important.

Ces petits et grands abris étaient comme des œufs de cafards. De temps en temps, un ou deux d’entre eux apparaîtraient de nulle part. Il ne lui restait plus qu’à réfléchir à la manière d’avaler ce groupe de moutons gras.

« Patron, quand allons-nous le faire ? »

À côté de Cha se tenait un homme avec un bandage sur l’œil gauche et plus d’une douzaine de cicatrices sur le torse, ressemblant à un mille-pattes.

Au moins la moitié de ces cicatrices provenaient du combat, et l’autre moitié avait été secrètement griffée par lui-même avec un couteau.

« Inutile de se précipiter, nous ne faisons qu’enquêter, ce n’est pas le moment d’attaquer. »

Cha tendit le monoculaire à cet homme qui se tenait à l’écart.

Contrairement à Blaireau, peu importe le type d’adversaire qu’il affrontait, il ne sous-estimerait pas l’ennemi.

Même si l’adversaire ne comptait que trois ou cinq personnes et n’avait même pas d’armes à la main, il l’observerait attentivement pendant un long moment. Après avoir confirmé qu’il n’y avait pas de danger, il lancerait inopinément un assaut rapide et violent, essayant de contrôler l’ennemi d’un seul coup, et de lui faire perdre sa résistance le plus rapidement possible.

« Pourquoi ne pas laisser quelques esclaves se précipiter pour les tester ? Ils ont tous déplacé les rochers ce matin… Je crains qu’ils ne les ramènent pour renforcer leur base. »

L’homme bossu avec un casque d’acier sur la tête s’approcha du côté de Cha et chuchota.

Une grande pelle pendait dans son dos.

En regardant de plus près, la pelle était non seulement aiguisée, mais aussi dentelée. Derrière le trou du tube se trouvait une simple structure de réception. C’était un mousquet à chargement par la culasse.

Cha réfléchit un instant, puis acquiesça.

« D’accord. »

« Trouve quelques chairs à canon pour tester leur force. »

Il y avait de nombreux captifs dans les sous-sols du clan MainSanglante. Ces captifs n’étaient pas seulement leurs jouets, mais aussi du bétail, et en même temps de la chair à canon sur le champ de bataille.

Pour le bétail et la chair à canon, les maraudeurs du clan MainSanglante ne leur donnaient généralement pas de nourriture, mais les enfermaient dans la voie d’eau à moitié effondrée et y versaient régulièrement un seau d’eau croupie, les laissant se battre avec des cafards et des souris mutants et les faisant souffrir.

Cette pratique s’était poursuivie jusqu’à ce que leur humanité soit anéantie et qu’ils soient réduits à l’état d’animaux dominés par leur instinct. Certains étaient sélectionnés et recevaient des bâtons et des poignards. On leur demandait de participer à la guerre avec eux et, tant qu’une forteresse était capturée, ils étaient acceptés comme compagnons après le carnage.

C’est ce que les maraudeurs appelaient le baptême du sang.

Cha renvoya l’un de ses hommes, tandis que les autres attendaient sur place.

De l’autre côté, Amplement de Temps, qui était allongé dans un bâtiment inachevé près du chantier abandonné, fronçait les sourcils en regardant le chariot qui s’éloignait.

Vieux Blanc, qui était accroupi à la porte, ne pouvait plus rester assis et ne pouvait s’empêcher de demander.

« Pourquoi personne n’est encore venu ? »

Amplement de Temps répondit avec impatience.

« Ne me demandez pas à moi, demandez à Nuit Dix. »

Nuit Dix avait lui aussi les sourcils froncés.

« Non… Je ne peux pas le sentir, mais il y a deux cafards mutants dans le sous-sol. Tu vas les éliminer ? »

Rafale secoua la tête.

« Ce n’est pas la peine. »

Amplement de Temps se rongea l’ongle, perdu dans ses pensées.

« L’autre partie est plus rusée que nous le pensions. Je suis sûr qu’ils ont découvert ce chantier, mais ils ne se sont pas empressés d’y faire quoi que ce soit…. Qu’attendent-ils ? »

D’après ses suppositions, les maraudeurs auraient dû lorgner cet endroit depuis longtemps, et ils ne laisseraient certainement pas partir ces déménageurs de briques qui n’avaient même pas apporté d’armes.

Même si c’était pour se venger, ils lanceraient une série d’attaques.

Par conséquent, l’escouade du Taureau et du Cheval prépara une embuscade à proximité, en utilisant les joueurs qui déplaçaient les briques comme appât.

Cependant, ils avaient squatté ici pendant toute une journée hier et étaient venus ici aujourd’hui tôt le matin, mais l’autre partie semblait être aveugle, indifférente aux mouvements sur ce chantier abandonné.

« Se pourrait-il qu’ils n’aient pas trouvé cet endroit ? » demanda Rafale.

« Impossible ! Tant qu’ils ne sont pas aveugles, il est impossible de ne pas trouver cet endroit ! » Amplement de Temps dit avec confiance.

Tout en parlant, Nuit Dix, qui était le plus proche de la fenêtre, devint soudainement alerte et leva son poing droit.

« Chut, ne faites pas de bruit… On dirait qu’il y a du mouvement par ici. »

Les trois se turent immédiatement.

Le temps passa, et bientôt, Nuit Dix ne fut plus le seul à entendre des bruits de pas. Cette fois, Amplement de Temps les entendit également.

Ils échangèrent tous les quatre un regard tacite, se déplacèrent prudemment contre le mur et se dirigèrent vers la fenêtre de l’autre côté du bâtiment inachevé.

Non loin d’eux, en bas, six hommes au torse nu étaient adossés au mur derrière un autre bâtiment inachevé, se déplaçant dans les ruelles étroites et se tenant prudemment à l’affût dans leur direction.

Ils étaient vêtus de haillons et tenaient à la main une grande variété d’armes.

Il y avait des machettes rouillées, des battes en bois avec des clous, et des scies enroulées autour de battes de baseball avec du fil de fer, dans un style très « terrain vague ».

Mais il s’agissait d’armes froides, pas d’armes à feu !

À en juger par le plan d’action de ces maraudeurs, ils devaient avoir l’intention de marcher le long des allées entre les bâtiments inachevés jusqu’à la porte du chantier, d’attendre la prochaine vague de déménageurs de briques et de les attaquer soudainement par surprise.

Cependant, ils ne se rendirent pas compte que leur plan avait déjà été dévoilé.

Amplement de Temps était fou de joie, et lorsqu’il sortit une flèche et la décocha, il lança à ses coéquipiers un regard enthousiaste et affirmatif.

Vieux Blanc comprit immédiatement ce qu’il voulait dire et serra le javelot dans sa main.

Nuit Dix et Rafale sortirent les cocktails Molotov et les allumèrent avec une allumette.

« Trois… deux… un, allez-y ! »

« Qu’ils aillent se faire foutre ! »

Suivant l’ordre de Amplement de Temps, le javelot, la flèche et la bouteille enflammée furent tous lancés depuis la fenêtre du troisième étage, attaquant ce groupe de maraudeurs par surprise.

Le plus touché fut l’homme fort à l’avant. Son torse fut transpercé par un javelot, et comme un ballon dégonflé, il resta immobile un moment avant de retomber dans le feu sans dire un mot.

Un autre maraudeur reçut une flèche dans le bras, ce qui n’était pas très grave, jusqu’à ce qu’une autre flèche lui soit tirée directement dans la bouche.

Hurlant de peur et de panique, les maraudeurs en bas tombèrent dans le chaos à cause de l’attaque soudaine. Leur moral était manifestement ébranlé.

Mais en pensant à la fin misérable s’ils s’échappaient et aux promesses verbales de ces gens, ils rugirent quand même et surmontèrent la peur dans leur cœur, et se précipitèrent dans le bâtiment inachevé devant eux tout en bravant les flèches et les javelots qui tombaient du ciel.

Cependant, au bout d’un moment, ils comprirent ce qu’était un véritable cauchemar.

Ces joueurs ne faisaient preuve d’aucune pitié. Ils utilisaient toutes les ruses possibles et imaginables.

Alors qu’ils s’apprêtaient à se précipiter vers le deuxième étage, un réservoir d’essence fumant était descendu de l’étage supérieur…

Moins de deux secondes plus tard, une détonation retentit dans le couloir.

La fumée blanche explosa instantanément, et les paillettes de fer couvertes par l’odeur âcre de la poudre à canon tournoyèrent dans l’étroit couloir, créant un véritable enfer sur terre !

Avant que la fumée ne se dissipe complètement, les maraudeurs, qui chargeaient et rugissaient encore il y a une seconde, gisaient tous au sol en gémissant de douleur.

Le gars qui avait reçu le pire ne pouvait même plus crier. La moitié de son corps avait été détruite, mais ses jambes bougeaient encore.

« Putain… Ce truc est si puissant ? »

Tenant le javelot à deux mains, Vieux Blanc, qui s’apprêtait à charger, se figea directement en haut des escaliers, regardant la situation à l’intérieur en état de choc.

« Bien sûr, ce n’est pas comme si tu ne savais pas combien de poudre à canon il y a dans ce réservoir. »

Amplement de Temps lui poussa l’épaule et l’exhorta.

« Ne restez pas là. Vite, attachez ces gens… »

S’ils attendaient encore un peu, ces gens seraient complètement morts.

Même si ces maraudeurs finissaient par être pendus à la potence de la justice, ils devaient attendre de toucher la prime !



À des centaines de mètres de là.

L’explosion du bâtiment se propagea au loin.

Debout sur les ruines et tenant le monoculaire, le visage de Cha s’alourdit peu à peu.

Bien qu’il n’ait pas pu voir la situation à partir du moment où la chair à canon s’était engouffrée dans le bâtiment, certaines choses pouvaient être devinées sans les voir de ses propres yeux.

C’était bien ce qu’il pensait.

Tout le chantier était un piège tendu par les gens en blouse bleue !

Ils avaient délibérément envoyé des gens pour déplacer les pierres. En apparence, ils étaient sans défense et inoffensifs pour les humains et les animaux, mais en fait, ils avaient envoyé des gens pour se mettre en embuscade tout autour.

C’était tellement rusé !

« Patron, que devons-nous faire maintenant ? » demanda anxieusement l’homme avec une cicatrice sur la poitrine.

Voyant que Cha ne disait rien, l’homme à la cicatrice continua.

« Je suggère que nous les éliminions maintenant ! »

« Ils n’ont utilisé que des flèches et des javelots, et ils ont exposé leurs positions ! Nous avons tellement d’armes, pourquoi devrions-nous avoir peur d’eux ! »

L’homme courbé lui jeta un coup d’œil et parla avec mépris.

« Tu es sourd ? L’explosion de tout à l’heure était-elle factice ? Ils ont manifestement attiré les gens et les ont massacrés à l’intérieur ! Qui sait ce qui s’y cache encore ? »

« Alors que pensez-vous que nous devrions faire ? D’autres ont déjà commencé à piller dans le nord, nous ne pouvons pas rester ici sans rien faire. Je pense que nous devrions soit les attaquer, soit rejoindre les gens dans le nord ! Si nous avons de la chance, nous pourrons attraper quelques gros moutons qui s’enfuiront. Mais si nous attendons qu’il neige, il ne restera plus rien pour nous ! »

Il n’était pas bon d’attendre ici sans rien faire.

Cha savait très bien que ses hommes avaient aussi besoin de butin pour l’hiver, et personne ne voulait avoir faim et froid.

Mais il n’était pas réaliste de les laisser ici et de rejoindre les gens du nord.

Son chef lui avait jeté ce morceau d’os et lui avait demandé de le mâcher. C’était une récompense et une affirmation de sa loyauté et de sa confiance. S’il gâchait cette affaire comme cet idiot de Blaireau, son chef ne l’épargnerait certainement pas à la légère.

« Attendre. »

En entendant les mots du chef, l’homme balafré fut stupéfait et ne put s’empêcher de demander.

« … Combien de temps allons-nous attendre ? Il est déjà midi. »

« Attendons la nuit, quand ils se coucheront », dit Cha avec un visage sombre, en regardant l’homme maigre à côté de lui, et continua, « Rentre encore, amène dix esclaves rapides, et prépare des cocktails Molotov et des seringues. »

« Les autres feront une pause sur place pour refaire le plein d’énergie. »

« Attendons minuit, nous allons leur faire une grande surprise ! »



Devant la porte nord de l’avant-poste.

L’escouade du Taureau et du Cheval revenait de la direction du chantier avec trois captifs dont les mains et les pieds étaient attachés sous les yeux envieux des autres joueurs.

En plus des trois captifs, il y avait trois morts dans le chariot.

L’un d’entre eux avait été tué par la bombe, et les deux autres étaient simplement morts brûlés, dégageant une odeur désagréable.

« Putain de merde ! »

« C’est vraiment un jeu hardcore ! Je n’ose pas tuer un poisson dans la réalité, mais je ne sais pas pourquoi, je n’ai pas l’impression de paniquer en voyant du sang ici ? »

« Il s’agit peut-être d’une technologie de nouvelle génération basée sur le principe de l’interférence des rêves. Des filtres visuels ? L’émoussement émotionnel ? Je ne connais pas très bien. »

« Mon frère, tu es génial ! Tu les as tous éliminés ? »

« À part l’énormité, je n’ai rien à dire ! »

Entendant les mouvements au loin, Chu Guang marcha jusqu’à la porte nord et regarda les captifs et les cadavres ramenés par l’escouade du Taureau et du Cheval, le visage plein de surprise.

L’équipe de quatre hommes avait battu l’équipe de six hommes.

Ces joueurs étaient vraiment bons.

Cependant, le choc ne dura que deux secondes. Chu Guang s’approcha et les observa, et comprit rapidement ce qui se passait.

Ces six personnes n’étaient pas de vrais maraudeurs. Il ne pouvait pas trouver les os qui symbolisaient leurs identités. Au lieu de cela, leurs visages ou leurs fronts avaient été marqués d’un mot.

« ……Cha ? »

Bien que l’écriture soit vraiment mauvaise, il devait s’agir de ce mot.

Sans surprise, ces captifs étaient tous des esclaves du clan MainSanglante.

Cependant, le complice d’un criminel restait un criminel, et puisqu’ils avaient pris une arme, ils avaient dû décider de les rejoindre.

Après avoir confirmé l’identité de chacun d’entre eux, Chu Guang ne dit rien de plus, sortit un sac de pièces d’argent de sa poche et le tendit à Amplement de Temps.

Face à ces joueurs heureux, Chu Guang hocha la tête et dit d’un ton encourageant.

« L’abris 404 se souviendra de votre contribution, voici 106 pièces d’argent et 5 pièces de cuivre. De plus, votre équipe a collecté un total de 1200 points de contribution, et vous recevrez chacun 300 points à parts égales. »

« Maintenant, envoyez ces criminels à la potence de la justice. »

« La mort leur pardonnera ! »

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