5936-chapitre-1874
Chapitre 1874 – Les Lieutenants du Seigneur
Traducteur/Checker : Gray
Team : World Novel
Sunny n’hésitait pas à utiliser le pouvoir de ses Saints subordonnés, mais il y avait une limite à l’efficacité avec laquelle il pouvait les manipuler. Après tout, ils étaient répartis sur la longue ligne de front — même s’il pouvait se déplacer à une vitesse stupéfiante, il devait toujours atteindre un Saint et lui expliquer ce qu’il voulait qu’il fasse, ce qui prenait du temps.
Ses Ombres, en revanche, répondaient à sa commande mentale et savaient exactement ce qu’il attendait d’elles sans avoir besoin d’utiliser de mots. De plus, chacune d’entre elles était plus redoutable que n’importe lequel des Saints sous le commandement de Sunny.
Ils étaient donc les trois piliers de l’offensive, marchant devant les soldats pour les défendre des ennemis les plus puissants.
Contrairement à Sunny, qui se déplaçait constamment d’une menace à l’autre, ses Ombres restaient le plus souvent dans des positions fixes par rapport à la formation de combat du contingent militaire, et attiraient plutôt les menaces vers elles.
Sainte défendait l’aile gauche de la formation de combat. La gracieuse chevalière de pierre se battait avec une précision méthodique et impitoyable, laissant dans son sillage une dévastation totale. Sa lame noire était élégante et glaçante, utilisant le minimum d’effort et de mouvement pour infliger des blessures mortelles aux Créatures du Cauchemar qui l’attaquaient en flot continu.
Son bouclier, en revanche, était barbare et sauvage. Lorsqu’il ne bloquait pas un assaut de coups dévastateurs, il écrasait et mutilait les corps des abominations comme une boule de démolition faite de ténèbres pures. Sa surface noire était luisante de sang, et son rebord avait quelques bosses — cependant, son bouclier ne cédait pas, il en était de même pour Sainte.
Ses mouvements ne semblaient pas pressés, mais d’une manière ou d’une autre, la marée d’abominations qui aurait noyé n’importe qui d’autre ne parvenait jamais à la submerger. Elle avançait avec une grâce indifférente, et des corps coupés tombaient au sol partout où elle passait.
Le sang coulait, des membres coupés et des cadavres mutilés jonchaient la mousse fumante, et des rugissements frénétiques se brisaient lamentablement contre son silence froid et indifférent.
Serpent défendait l’aile droite de la formation de combat. Sa présence n’était pas des plus frappantes, mais elle était des plus inquiétantes — le compagnon d’âme de Sunny restait rarement sous la même forme pendant longtemps, changeant continuellement de forme pour répondre à la situation de la manière la plus appropriée.
Parfois, un gigantesque serpent d’onyx se faufilait dans la jungle brûlante, avalant les abominations les plus faibles ou enroulant son grand corps autour des monstruosités imposantes pour les étouffer dans son étreinte écrasante. Parfois, une silhouette humaine fugace apparaissait, se déplaçant dans les ténèbres pour affronter des dangers inconnus.
Parfois, la forme d’une Créature du Cauchemar se révélait dans la fumée, déchirant d’autres abominations. Tous ces êtres n’avaient qu’un seul point commun — leurs silhouettes étaient d’un noir d’encre et entourées d’ombres.
Serpent n’était peut-être pas aussi parfaitement adapté au chaos et au carnage de la bataille que Sainte et Fiélon, mais il compensait facilement ses déficiences par une flexibilité infinie.
Plus important encore, Serpent avait une fonction vitale — chaque ennemi qu’il tuait restaurait un peu de l’essence de Sunny. La valeur de Serpent ne se limitait donc pas aux Créatures du Cauchemar qu’il avait vaincues. Il contribuait également à chaque meurtre de Sunny.
…Et enfin, il y avait Fiélon.
Pour l’instant, Fiélon était la plus puissante de ses Ombres. En tant que Fléau Suprême, son pouvoir était immense et redoutable, et c’est pour cette raison qu’il jouait le rôle principal dans la bataille d’aujourd’hui.
Fiélon défendait le centre du contingent militaire et constituait le point central de la ligne formée par Sainte, Serpent et les huit champions Transcendants. Sa position était plus profonde dans la jungle que celle de tous les autres, et c’est pourquoi il attirait le plus d’ennemis vers lui.
Et lorsque ces derniers le trouvaient, il les mettait en pièces de la manière la plus horrible et la plus effrayante qui soit.
Du haut de ses cinq mètres, avec son corps fait d’argent noir poli et de flammes infernales, il ressemblait à un démon épouvantable sorti des profondeurs de l’enfer. Le bord de ses griffes, semblables à des poignards, était imprégné d’une lueur rouge incandescente, coupant la chair et les os comme du beurre. Le sang des créatures qu’il tuait bouillait et s’évaporait avant de toucher le sol.
Fiélon était sauvage et brutal, se délectant du sang versé en déchirant ses ennemis à mains nues — au nombre de quatre — mais cela ne signifiait pas qu’il n’y avait pas de sophistication dans son massacre apparemment frénétique. Il s’agissait en fait d’une affaire froidement calculée et astucieuse, déguisée en barbarie aveugle.
Non seulement il avait conservé la ruse sournoise et l’intelligence diabolique de sa version originale, mais il avait aussi reçu l’enseignement de Sainte. Toutefois, Fiélon n’avait pas besoin d’armes, et le style qu’elle lui avait enseigné était principalement axé sur le combat au corps à corps.
Lorsque ses griffes et les pointes qui jonchaient son puissant corps d’acier ne suffisaient pas, Fiélon déchaînait ses flammes infernales, crachant de longs jets de feu cramoisi. D’innombrables abominations moururent dans d’atroces souffrances, incinérées par les flammes, ou tellement brûlées que les découper ne posait aucun problème à l’Ombre vorace.
Et même là, il se retenait. En raison de la nature de sa tâche, Fiélon devait se planter au milieu de la jungle brûlante et attirer les ennemis à lui, par conséquent il n’utilisait même pas le Pas de l’Ombre — avec lui, il aurait été encore plus mortel.
Une autre caractéristique rendait Fiélon particulièrement terrifiant. Il était totalement invisible, mais avait un effet indéniable sur le déroulement de la bataille.
Il s’agissait de sa volonté. En tant que créature Suprême, la volonté de Fiélon avait un effet sur le monde — peut-être pas aussi drastique que celui des Créatures du Cauchemar Supérieures en raison de son jeune âge et de sa personnalité, mais tout de même bien réel. De plus, Sunny soupçonnait fortement que l’Attribut [Chanceux] de Fiélon se mêlait à l’influence de sa volonté, ce qui expliquait pourquoi beaucoup de choses se déroulaient comme ce bâtard le souhaitait.
C’était probablement la raison pour laquelle tant d’ennemis parmi les plus puissants émergeant de la jungle finissaient par viser l’Ombre vorace au lieu de se diriger directement vers la formation de combat.
Bien sûr, Sunny ne savait pas si c’était parce que Fiélon voulait vraiment bien faire son travail… ou parce qu’il voulait simplement les manger.
La bataille faisait rage. La jungle brûlait, et le contingent militaire avançait lentement, repoussant l’infestation écarlate de plus en plus loin.
Cette déchirante orgie de violence semblait ne pas avoir de fin, bouillonnant et fulminant sous l’étendue nuageuse du ciel radieux.