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5606-chapitre-244

Chapitre 244 – Réunion (1)

« Capitaine Kuros, monsieur ?

Kuros, qui était tombé dans une profonde contemplation alors qu’il était à cheval, fut réveillé par une voix à ses côtés. En localisant la source, il découvrit un garçon avec une capuche qui le fixait.

« Vous allez bien, monsieur ? Je comprends que vous soyez inquiet, n’importe qui se sentirait stressé dans ces circonstances. Si le Monde des Ombres s’effondre, cinq villes du Royaume de Kelin seront en danger. »

« Mm, je vais bien. J’étais juste en train de revoir le plan que nous avons élaboré avec l’Armée Impériale. »

Les deux hommes se tenaient immobiles au sommet d’une colline brumeuse. Normalement, l’odeur de la rosée du matin et le son des oiseaux qui signalent le début d’une nouvelle journée apportent un sentiment d’apaisement ; cette brume de l’aube était profondément imprégnée de l’odeur du sang, et le chant des oiseaux du matin était assourdi par le chœur des cris et le cliquetis des armes au loin.

Les Chevaliers du Royaume de Kelin avaient été envoyés pour nettoyer le Monde des Ombres de Niveau 2 qui était apparu. La prochaine étape consistait à nettoyer le champ de bataille devant eux.

« Nous devrions être suffisamment avancés pour lancer un assaut à partir d’ici, monsieur. »

Le garçon, qui continuait de parler à Kuros, le Capitaine des Chevaliers de Kelin, était le seul présent à provenir de l’Empire Hebrion. Kelin n’était qu’un petit royaume et n’avait donc pas assez de puissance pour franchir avec succès le Monde des Ombres de Niveau 2. Pris entre le marteau et l’enclume, ils durent demander l’aide de l’Empire Hebrion. Heureusement pour eux, l’Empire envoya deux hommes à condition qu’ils puissent agir librement et que les Chevaliers de Kelin obéissent à leurs ordres.

Le garçon à côté de Kuros était l’un des deux hommes envoyés.

Le Royaume de Kelin n’était pas mécontent de cet arrangement et n’était pas non plus fâché que l’Empire n’ait envoyé que deux hommes. Les deux hommes qui avaient été envoyés étaient largement connus dans le Royaume de Kelin pour leurs compétences en matière de combat et de commandement. Pourtant, Kuros regarda le garçon à côté de lui, l’inquiétude dans le regard. Ce garçon est-il vraiment l’Épéiste de la Lumière d’Argent… ?

L’Empire Hebrion s’enorgueillissait de posséder un épéiste prodigieux connu sous le nom de ‘l’Épéiste de la Lumière d’Argent’. Kuros respectait profondément l’Épéiste de la lumière d’argent, mais ce jeune homme méritait-il vraiment un tel titre ?

Eh bien… … Nous verrons bien assez tôt.

Kuros donna des ordres à ses subordonnés. « Maya, je te demande d’assurer la ligne de mire. »

« Je m’en charge. »

Maya, une mage du 4ème cercle, commença à arranger une grande formation magique. Peu après son invocation, un vent puissant commença à dissiper la brume. Du haut de la colline, les Chevaliers de Kelin avaient une vue claire du défi qui les attendait.

« … Hein ? »

Leur vision dégagée, leurs visages se durcirent lorsque la notification du Monde des Ombres apparut.

[Devant vous se trouvent des orcs menés par Valhald Rakuntash, le Seigneur des Orcs.

-L’armée de Valhald s’est entraînée sans relâche dans le but de s’emparer du continent et de le placer entre les mains de leur Seigneur.

-Les orques possèdent naturellement un physique supérieur. Ces orcs sont devenus plus forts grâce à l’entraînement et se déplacent stratégiquement sous le contrôle d’un commandant au talent supérieur. D’innombrables pays se sont effondrés à cause de cette force et de sa ruse.]

La colline brumeuse devant eux était couverte de vagues vertes.

Des lignes d’orcs s’étendaient à perte de vue. Leur nombre, apparemment infini, s’élevait au moins à des centaines de milliers.

[Début de la quête finale ‘Extinction’.

-Le seigneur Valhald Rakuntash a rassemblé des orcs pour tenter de détruire l’humanité et de prendre le contrôle du continent.

-Défendez-vous contre l’armée de Valhald.]

Les Chevaliers de Kelin avaient pénétré dans ce Monde des Ombres après avoir effectué les recherches et les lectures nécessaires sur cet événement historique, mais la réalité qu’ils avaient sous les yeux et ce qu’ils avaient imaginé après s’y être préparés étaient deux concepts totalement différents.

La simple présence de cette vaste armée d’orcs laissait un sentiment d’écrasement. Il n’est pas surprenant que les chevaliers d’un petit royaume aient été paralysés par la peur.

Et cette hésitation se transforma bientôt en poison.

« Humains ! Shhhk ! »

« Ils sont là-bas ! Ils ont dissipé notre brouillard ! »

La dissipation du brouillard a permis aux chevaliers de voir les orcs, mais en retour, les orcs ont pu voir les chevaliers.

« Tribu des Loups de Lame, prenez les devants ! Arrêtez-les pendant que notre ligne de défense se forme ! »

Les orcs levèrent leurs lances et chargèrent vers les chevaliers tandis que d’autres orcs tenant des boucliers se repositionnaient en toute hâte. L’orc qui criait les ordres était nettement plus puissant que les autres, probablement le commandant de cette unité.

Si la situation ne changeait pas, les orcs établiraient leur ligne de défense et les Chevaliers de Kelin n’auraient d’autre choix que de battre en retraite, impuissants.

« Nous devons les attaquer avant qu’ils ne finissent leur ligne de défense ! »

L’Épéiste Lumière d’Argent s’élança dans l’action, retirant sa capuche pour désobstruer sa vision. Ses cheveux bleu ciel, révélés au monde, flottaient au vent.

Avec son visage et ses traits efféminés révélés, on pouvait facilement le prendre pour une jolie femme.

Ses yeux bleus clairs, fixés sur Kuros, ne faiblissaient pas, même lorsqu’il se retrouvait face à des centaines de milliers d’orcs. Dans ses yeux, une confiance absolue dans la réussite de cette opération était gravée.

« En tant que Commandant de la Garde Latérale, je vais ouvrir la voie. Faites de votre mieux pour suivre, monsieur. »

Le jeune de l’Empire Hebrion, Pram Schneider, commença sa charge isolée au cœur de l’armée orque.

Le visage de Kuros se durcit. Charger à l’aveuglette des centaines de milliers d’orcs n’était rien d’autre qu’un suicide. Tout le monde resta figé sur place, exprimant ses griefs solennels pour le sacrifice exténuant du beau garçon.

Pram fonça sur le mur d’orcs armés de lances. Toutes les lances avaient été pointées dans sa direction, sous la direction du commandant orque. Alors que Pram s’approchait, une aura argentée s’éleva de sa rapière. Quelques instants plus tard, de nombreuses traînées argentées s’étendirent dans toutes les directions, tandis que son arme commençait à se brouiller.

En l’espace de quelques instants, alors que le temps semblait ralentir, des lignes rouges de sang se dessinèrent sur les corps des orcs…

*Whizzzz*

Le temps reprit son cours normal, et les corps des orcs furent proprement découpés. Leurs corps se décomposèrent en milliers de morceaux sanglants, découpés avec précision pour leur assurer une mort rapide.

Une scène de carnage total se déroulait sous les yeux des orcs et des chevaliers. Comparer les réactions des deux groupes était injuste pour les orcs. Ceux qui avaient survécu et assisté à l’échange brutal étaient paralysés par le choc. La peur avait été implantée si profondément dans leurs âmes que leurs corps avaient oublié qu’ils pouvaient bouger.

« Qu’est-ce que c’est que ce bordel ! Shhhhk ! »

« Nos frères sont morts ! Shhhhk ! »

Ils n’étaient pas les seuls à être étonnés. Les Chevaliers de Kelin n’en croyaient pas leurs yeux non plus.

Kuros, lui-même épéiste de Classe Fou, fixait Pram les yeux écarquillés.

Kuros comprenait maintenant pourquoi on le surnommait l’Épéiste de la Lumière d’Argent. Il était capable de déchaîner un barrage d’attaques, bien trop nombreuses pour être comptées, et son aura argentée créait une pluie de météores d’attaques. Un épéiste moyen ne pouvait pas suivre la trajectoire de ces attaques. Au lieu de cela, tout ce qu’il pouvait distinguer était une ligne argentée solide, comme si la lumière de son aura était la mort elle-même.

Au bout d’un moment, plus aucun orcs ne tenta de bloquer Pram.

Pram n’avait brandi son épée que pendant quelques minutes, mais déjà un millier d’orcs étaient morts. Il ne fallait pas que les orcs fassent d’autres démonstrations de prouesses pour comprendre qu’il n’était pas à leur niveau.

« Shhhk ! »

« Fort ! Shhhhk ! »

La confusion régnait parmi les orcs.

En revanche, le moral des chevaliers explosa.

Kuros leva son épée. Rien ne fut dit à haute voix, mais tout le monde était conscient de la signification de ce geste.

*Buuuuuuu*

Le son de la grande trompette envahit la colline. Au même moment, des milliers de chevaux se mirent à courir sur le sol comme un seul homme.

La colline vibra comme s’il y avait un tremblement de terre.

Les Chevaliers de Kelin, en pleine forme, foncèrent sur les orcs.

« Kuaaaak ! »

« Kaak ! »

*BAAAM*

Suite à la charge de la cavalerie, plusieurs sorts s’abattirent sur les orcs.

Les Chevaliers de Kelin faisaient face à une force bien supérieure en nombre. La bataille n’était pas gagnée d’avance.

Cependant, les forces orcs étaient effrayées par la performance de Pram, et ne pouvaient donc pas faire preuve de leur force de combat normale. Leur ligne de front avait déjà commencé à s’effondrer bien avant que la charge dévastatrice de la cavalerie ne pénètre profondément leurs flancs.

Avec la charge apparemment imprudente de Pram, le cours de la bataille avait été décidé.

Leur première charge terminée, les cavaliers se préparèrent à une seconde charge décisive.

« Vous créez tout un émoi, arrogants humains ! »

Une voix silencieuse retentit dans les rangs des orcs, apparaissant soudain sur le chemin que les chevaliers avaient choisi. Un orc imposant, portant un cache-œil noir comme le vide, s’était affirmé. Cet orc, bien plus imposant que tous les autres, était certainement le Seigneur. Il brandissait une épée de plusieurs mètres de long, assez tranchante pour traverser l’acier. Si ce n’était sa taille et sa présence terrifiantes, l’insigne rouge qui ornait ses épaules bien dessinées confirmait que cet orc était loin d’être ordinaire.

Comme on pouvait s’y attendre, une alarme en provenance du Monde des Ombres retentit.

[Vous avez rencontré le Seigneur Orc Valhald Rakuntash.

-Les orcs considèrent Valhald Rakuntash comme leur Seigneur. C’est un commandant exceptionnel et l’orc le plus puissant de l’histoire.]

Kuros inspira profondément.

Affronter Valhald provoquait une pression bien plus forte que lorsqu’ils avaient découvert les centaines de milliers d’orcs qu’ils allaient devoir affronter.

C’était l’aura d’une personne d’une force absolue.

Malgré leur inquiétude, personne ne fut pris au dépourvu.

« Je n’arrive pas à y croire. Tout se passe exactement comme il l’a dit. »

Les chevaliers ne semblant pas perturbés, Valhald sentit les coins de sa bouche se relever légèrement en un sourire narquois. Pour montrer sa domination écrasante, Valhald prépara son épée et montra une démonstration encore plus puissante de son aura.

Les alentours tremblèrent lorsque Valhald manifesta son aura. Les visages des Chevaliers de Kelin se déformèrent immédiatement. Ils n’avaient jamais vu une telle puissance.

Kuros cria un ordre à ses chevaliers.

« Défense… ! »

*BANG*

Lorsque Valhald brandit son épée, le sol se mit à trembler dans un profond grondement.

Plus de dix mètres de terre furent renversés, déchirés et projetés dans les airs. Il n’y avait aucune distinction entre allié et ennemi dans son attaque. Orcs et humains furent soit écrasés, soit balayés.

Les chevaliers stoppèrent immédiatement leur charge, leur élan réduit à néant. Face à une telle attaque, quel autre choix que celui de s’arrêter ?

Heureusement, ce fut tout. Les dégâts infligés aux chevaliers n’étaient pas aussi graves que Valhald l’avait prévu.

« Hein ? »

Valhald s’exclama légèrement. Sa grande épée avait été stoppée avant que son élan ne soit terminé, une fine rapière stoppant de justesse sa progression.

Grâce à l’action rapide de Pram, l’attaque de Valhald n’avait déployée que la moitié de sa puissance destructrice normale.

Bien que la crise momentanée soit passée, la situation n’était certainement pas idéale. Le sol s’étant effondré, les nombreux chevaliers perdirent leurs chevaux et se retrouvèrent piégés dans un trou abrupt, encerclés par leurs ennemis. Les orcs se rapprochèrent progressivement d’eux, leur coupant tout espoir de s’échapper.

« J’admire l’esprit dont tu fais preuve pour me défier de front ! »

Valhald donna un coup de pied contre le sol, faisant s’enfoncer la surface sous lui alors qu’il s’envolait dans les airs.

« Mais tant que je serai ici en tant que Seigneur, vous, les êtres humains, perdrez quoi que vous fassiez !

*BOOOM*

Valhald, se déplaçant à une vitesse qui ne correspondait pas à sa taille, croisa à nouveau le fer avec Pram.

Pram fut repoussé par la force concentrée de l’attaque de Valhald, et Valhald en profita pour l’enfoncer sans relâche.

Des dizaines d’attaques furent échangées en une seconde, chaque échange culminant en une énorme onde de choc. L’aura argentée et l’aura rouge s’entremêlaient comme un couple dansant la valse.

*BAAM*

Alors que leurs épées se croisaient à nouveau, Pram prit enfin la parole.

« Si nous t’éliminons, notre victoire sera assurée. »

« Quoi ? »

« À partir du moment où tu t’es présenté devant moi, nous avons gagné. »

« Arrogance ! »

Valhald, décidant qu’il avait fini de jouer avec cette poupée humaine, mit tout en œuvre pour frapper. Son aura réagit à ce changement d’attitude, et une brume rouge commença à s’échapper de lui et de sa grande épée.

*Kang*

L’épée de Pram ne put résister à l’aura de Valhald et se brisa sous la pression. Valhald enchaîna avec une autre attaque immédiatement après. Son coup avait touché le jeune garçon, jusqu’à ce qu’il recule si rapidement que Valhald avait manqué le moment où Pram avait sauté, et avait laissé un vide dans le sillage de son épée. Bien sûr, Valhald n’avait pas remarqué ce saut ; Pram avait utilisé ses Marcheuses de Nuages au moment exact où il le fallait.

Lorsque Pram tendit la main après avoir reculé, une nouvelle rapière émanant d’une lumière argentée se forma dans sa main.

C’était une épée portant les caractéristiques d’une arme forgée à partir de Blankšum.

*Whhiinngg*

Une aura incomparable à celle que Pram avait précédemment manié s’accumula dans sa rapière.

« Tu te retenais ? »

Valhald n’était pas assez stupide pour rester les bras croisés pendant que son adversaire montait en puissance. Il recouvrit tout son corps d’aura, s’élançant vers Pram comme une énorme balle.

Ce faisant, des milliers de trajectoires argentées furent dessinées vers Valhald. Une quantité incroyable d’aura avait été déversée dans cette attaque, du moins en comparaison avec la dernière fois que Pram l’avait utilisée.

Mais c’était tout.

Seule la quantité de puissance déversée dans l’attaque avait changé. Pour le reste, elle était identique à l’exécution précédente.

Comment a-t-il… Retenait-il autant de puissance ?

L’aura que Valhald pouvait tirer, en tant qu’épéiste de Classe Roi, était de loin supérieure à ce que Pram pouvait gérer.

Peu importe la rapidité et la quantité des attaques de Pram, si elles ne causaient pas de dégâts, elles ne signifiaient rien dans le cours de la bataille. L’épée de Pram n’était pas capable d’infliger un coup fatal à Valhald. En revanche, l’épée de Valhald le pouvait sur Pram. Le résultat de ce combat était évident.

Alors que Valhald commençait à se détendre, il se crispa soudainement, son instinct lui indiquant que quelque chose n’allait pas. Les lumières argentées qui s’étaient répandues partout commencèrent soudainement à se rassembler en un seul point.

Au moment où la concentration d’aura atteignit son zénith, la vue de Valhald devint blanche. La lumière argentée remplissait le champ de bataille.

« … »

Tous ceux qui observaient la bataille étaient aveuglés, incapables de voir même après que la lumière éblouissante se soit dissipée.

Bien avant qu’ils ne puissent le voir, le cliquetis d’une épée brisée remplit leurs oreilles.

« Bien que j’aie été vaincu par toi…  »

Du sang jaillit du corps de Valhald.

« Ma légion triomphera… et dévorera vos terres… »

L’orc géant tomba. Contrairement à son attitude théâtrale, le sang s’écoulait tranquillement de sa poitrine perforée et mouillait le sol. Alors qu’il rendait son dernier souffle, Valhald ne relâcha pas sa prise sur son épée brisée.

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